Si mon esprit contestataire vous donne de l’urticaire, ne lisez pas ce qui suit.
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Je repensais à l’attitude d’un homme envers moi, cela n’avait rien de personnel, mais avait tout de même un air de machisme aimant réduire un certain type de femmes. Celles qui tentent d’avancer malgré qu’on les rabaisse sans cesse, celles qui veulent rester féminines et sensibles malgré la médiocrité et la vulgarité dans laquelle on souhaite les remettre. Car là, on veut bien les encourager à rester à cette place.
Je repensais à l’attitude d’un homme envers moi, cela n’avait rien de personnel, mais avait tout de même un air de machisme aimant réduire un certain type de femmes. Celles qui tentent d’avancer malgré qu’on les rabaisse sans cesse, celles qui veulent rester féminines et sensibles malgré la médiocrité et la vulgarité dans laquelle on souhaite les remettre. Car là, on veut bien les encourager à rester à cette place.
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Un clown raté avait fait mine de m’envoyer un projectile au visage, alors que je passais pour m’occuper de mon stand devant lequel il s’était placé. Ce stand m’avait demandé beaucoup de préparation et de stress et m’avait rendu physiquement fébrile. Ce danger de projectile dans mes nouvelles lunettes (m’empêchant de bien voir) m’avait énervée et j’avais brandi un doigt d’honneur sous les hués du petit groupe qui s’était établi là. Je trouvais cela assez « punk et rock’n roll », mais apparemment pas le « punk et rock’n roll » de rigueur, celui qu’on achète en boutique, made in China.
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Ce qui est choquant n’est pas de voir une femme manifester son désaccord par un doigt d’honneur quand un homme fait mine de l’agresser gratuitement, mais d’approuver un homme à pouvoir en toute légitimité populaire humilier publiquement une femme sans consentement ou faire mine de l’agresser « pour la blague ».
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Certains se sentiront sans doute choqués que l’on puisse montrer cela à des enfants. Oui, choqués de montrer aux enfants qu’une femme puisse répondre, sans violence physique, mais par un doigt, à une simulation d’agression. « Une femme ne fait pas ces gestes déplacés, un homme a plus le droit. » En revanche pour eux ce n’est pas du tout choquant de montrer aux enfants et de perpétrer l’image qu’un homme puisse agresser une femme ou lui imposer des blagues, généralement beaufs, invariablement pour l’écraser.
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De ce fait, certaines femmes, qui aimeraient pouvoir affirmer leur féminité, leur sensibilité, voire leur délicatesse savent que non, elles doivent en permanence jouer les guerrières. Il ne faudrait pas que pour l’égalité des hommes et des femmes, ces dernières s’accaparent les injonctions des hommes, comme le « courage, la force, etc… », qui obligerait donc aux femmes d’être toutes des femmes fortes. Car si on ne se montre pas « forte », on « appelle » soit disant à ce genre d’actes déplacés. Une asiatique à lunette habillée en robe et à la carrure d’adolescente, faut dire qu’elle provoque un peu et qu’elle cherche forcément à être une cible.
Sauf que je revendique le droit d’être forte si je le veux mais tout autant vulnérable, douce ou sensible selon mes humeurs et mes choix. Je rêve de ne pas être en permanence sur mes gardes, je rêve de pouvoir sourire sans qu’on interprète cela comme un signe d’autorisation ou d’invitation à me faire importuné, je rêve de porter des jupes en dentelles et des petites chaussures à talon, sauf que je sais que je me fais moins emmerder si je porte des rangers et des treillis, là où d’autres femmes mettent des survêtements de sport. Souvent certaines de ces femmes aimeraient pouvoir assumer une certaine féminité et ce qui se produit souvent est qu’elles sont les complices des bourreaux en jalousant et réprimant celles qui osent l’élégance ou l’insouciance.
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Quant aux femmes qui aiment être importunées ou soumises. Je respecte leurs choix, souvent elles savent maîtriser la situation, mais ce n’est pas le cas pour toutes et elles ne devraient pas avoir à imposer leurs fantasmes. C’est pour cela que je ne leur impose pas les miens, aussi romantiques et mièvres peuvent ils leur paraître, car je veux respecter cette multiplicité, cette complexité féminine qui fait que nous sommes toutes différentes, mais que nous n’avons pas à être les jouets, si ce n’est non consentie, du premier homme qui passe.
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J’hésite à faire des illustrations sur ce thème. Je pourrais les décliner en T shirt, qu’en pensez vous ?
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J’espère que j’en déçois certains ou certaines, qui sur un malentendu m’imaginaient serviable ou pensaient qu’avec mes yeux bridés, je devais ma soumission aux français. Ma règle reste que je respecte ceux qui me respecte et fuck ceux qui me cherchent des ennuis. Ce n’est pas juste une posture personnelle, visant à défendre mon existence, c’est aussi suivre une utopie de princesse où chacun, et surtout les hommes se sentant dans leur droit, seraient éduqués à ne pas importuner les autres, ou les regarder de haut en bas comme s’ils étaient des alien.
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D’ailleurs à toi, qui me regardait ainsi hier, et à toutes celles et ceux qui ne savent pas quoi faire en présence d’un individu, aussi bizarre puisse t’il lui sembler, un simple « bonjour » fait l’affaire. Vous pouvez même l’enseigner à vos enfants.
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