Exposition à Raon-l’Etape

Exposition à Raon-l’Etape
Hier avait lieu l’inauguration à l’espace Emile Gallée de Raon l’Etape (Vosges) de l’exposition « les jardins décalés ». Une exposition sur le thème de l’Asie et du Japon en particulier.
.
.
180427_Raon701
.
.
180429_raon867
.
.
J’avais donc travaillé sur le thème du Japon et de l’érotisme pour également présenter mon oeuvre textile « La jeune fille et le spectre » à l’exposition Erotic Art de Plombières-les-Bains. Je suis replongée dans mes vieilles amours à travers les ambiances erotique-grotesque de Suehiro Maruo et de l’angura de Shuji Terayama, j’y ai ajouté une dose de fantômes inquiétants dont raffolent les japonais pour créer cette oeuvre que j’aime beaucoup. Le photographe Laurent Braun exposait quant à lui un travail tout aussi fantomatique ou chamanique s’inspirant des ombres du butô.
.
.
180429_raon_878
.
.
180429_raon887
.
.
Un texte explique ma démarche, que j’accompagne de cartes de visites et de brochures expliquant mes services d’illustratrice et d’artiste textile. Ces brochures sont bien parties. Sous mon oeuvre, j’ai posé un katana et deux (fausses) chrysanthèmes. J’étais habillée le jour de l’inauguration d’un kimono offert il y a une dizaine d’années par une amie japonaise.
 .
Lors de l’inauguration j’ai expliqué ma démarche aux élus présents pour l’événement : le maire de Raon-L’Etape et ses adjoints, le maire de Saint Dié et président de cette communauté d’agglomération,… Je ne m’étais pas du tout préparé à cela mais ma tenue m’a donné confiance pour leur parler de cette oeuvre qui repousse mes petites limites de ma triste auto-censure. Erotisme, mort, esprit fantôme, guerre, nationalisme. A notre époque où les préraphaélites choquent, je me dis que je m’expose aux premières lignes, sans vouloir m’octroyer la position d’avant-garde. Plus personne ne s’y ose aujourd’hui et cela trahit le démantèlement du rayonnement artistique français.
.
.
180429_raon913
.
.
180429_raon917
.
.
Ces dernières semaines je suis très occupée et les expositions s’enchainent pour mon plus grand plaisir. Les efforts à nouer des liens et des contacts  les années précédentes sont enfin récompensés. Ma stratégie est de promouvoir mon travail au niveau local, pour mes illustrations ou mes créations textiles il est important de pouvoir les voir en vrai. Une exposition ne s’improvise pas, c’est un long travail sur plusieurs mois voire années qui parfois n’aboutit pas. Pour beaucoup, les artistes sont des bohèmes qui attendent que les choses leur tombent dessus, (en tout cas c’est comme ça que certains me décrivent) mais cela est bien loin de la réalité (en tout cas pour la plupart). Ce qui ne se voit pas, n’est pas pour autant une absence de travail ou de la détente. Ainsi le travail de recherche et de réflexion, les longs mois passés sur une oeuvre détail par détail, pratiquer ses gammes c’est à dire son oeil, sa main, son trait, le travail administratif et la lecture des livres sur la gestion de son entreprise, les rendez vous dans les administrations kafkaïennes, trouver des prestataires sérieux (je cherche toujours l’imprimeur de mes rêves), rencontrer les professionnels ou les responsables culturels sont bien plus le quotidien des artistes professionnels. Par professionnel, j’entends le fait de reverser une partie de notre chiffre d’affaire à l’Etat et à un organisme tel la MDA quand on réussit à vendre le fruit de notre travail. C’est bien évidemment une obligation juridique dont on se passerait bien, mais c’est la réglementation.
.
.
180429_raon_907
.
.
180429_raon872*
.
.
J’ai conscience que mon travail ne s’adresse pas à tout le monde, en marketing on parle de cible. Un produit est mieux vendu quand on le construit à travers une réflexion liée à une catégorie d’individus. Le message et donc les moyens de communication seront différents si on vend des couches ou des marteaux. Pour ma part, mon travail s’adresse à un public plutôt cultivé et raffiné, ou qui a déjà fréquenté un musée ou ouvert un livre d’art de son propre choix. Ce qui réduit finalement considérablement la population. Ce n’est pas un jugement de valeur, mais une observation objective et je croise très souvent des personnes fières de ne pas fréquenter ces ennuyants musées. Ensuite, j’aime les détails et cela ravit une portion encore plus réduite, et pour finir j’aime le côté romantique sombre, ce qui est bien plus souvent un frein à beaucoup de monde, effrayé par je ne sais quoi ou superstitieux que de voir du sombre va rendre leur vie (plus) déprimante. J’aime les films, la littérature, la musique romantique et sombre mais ce qui rend ma vie déprimante n’est pas l’art, mais plutôt les obligations du quotidien comme faire mes courses dans un hypermarché (et pourtant si on écoutait ce qui attire le plus grand nombre, ce serait de dessiner des produits de consommation avec des couleurs primaires et secondaires présentés par des filles à la peau lisse et souriante).
.
.
180429_raon933
.
.
180429_raon939
.
.
Dans mon travail, ou dans celui de créer un objet, on apprend très vite que le beau universel n’est pas spécifiquement la meilleure chose à rechercher. Dans ma formation de stylisme, on nous forme à créer des objets pour une gamme, que ce soit grandes distribution ou Haute Couture, et cela en dehors de tout affect personnel. Bien sur il faut faire des choses que l’on aime, mais ce n’est pas du tout un problème qu’une partie du public n’aime pas notre travail. Ainsi quand Karl Lagerfeld fait du Chanel, ou du Fendi ou du Lagerfeld, les vêtements sont assez différents, même s’ils restent à l’intérieur de la gamme luxe. Mais c’est tout à fait normal si chacun préfère ceci ou cela.
.
.
180429_raon923
.
.
J’explique cela car parfois les visiteurs ont envie de dire qu’ils n’aiment pas ce qu’ils voient. Quand on est professionnel comme moi, dans le sens où l’on a suivit une formation dans ce secteur, c’est tout a fait normal qu’il y ait des personnes qui n’aiment pas et cela ne me touche pas. Après, quand on crée pour un client et que celui ci n’aime pas, c’est qu’il y a eu un problème de brief dans le procédé créatif mais c’est autre chose.
Je vois souvent de vieilles dames vouloir insister pour me dire qu’elles n’aiment pas ce que je fais. C’est quelque chose que je comprends sans la moindre sensiblerie car mon travail n’avait pas choisi de plaire à cette cible. En fait, ça m’amuse de connaître les commentaires de chacun, et c’est hélas parfois très prévisible.
Bien évidemment toutes les vieilles dames n’ont pas toutes les mêmes goûts, celles qui osent avoir le leur, et s’affranchir de ce que la société choisit pour elles sont souvent très intéressantes et j’apprécie discuter avec elles. Mais celles qui ont pourtant connus les années 70 et se choquent de voir un sein nu peint, je me demande ce qu’elles faisaient à cette époque.
.
.
180429_raon944
.
.
L’exposition a lieu jusqu’au 13 mai 2018.
Espace Emile Gallée de Raon l’Etape.
les samedis 10h-12h 15h-19h
dimanches et mardi 15h-19h
.
.
Si vous passez à Raon l’Etape, prenez le temps d’admirer ces architectures de 1968 par Haüserman, le museumhotel situé sur une petite île (elles ne sont plus visitables mais elles sont à vendre)
.
.
180426_Raon731
.
.
180426_Raon733
.
.
180426_Raon751
.
.
Et si vous aimez les belles choses comme des murs en marbres et de la ferronnerie et des vitraux Art Déco, profitez d’un séjour au château-Robert.
.
.
180426_Raon833
.
.
180426_Raon850
.
.
exposition art textile Raon l'Etape

Exposition Erotic Art 2018

Exposition Erotic Art 2018
Cette année encore je participe à l’exposition Erotic Art pendant la semaine de la Saint Valentin à Plombières les Bains.
.
eroti_095
.
.
J’ai déjà pu dire combien je trouvais cette ville charmante, notamment par son architecture fin XIXème et début XXème, hantée par les fantômes du Second Empire et de l’Art Nouveau. Les bâtiments sont malheureusement pour certains laissés à l’abandon, mais cela leur procure un certain charme romantique, mêlée à la brume des forêts et vibrant de l’énergie des sources thermales. Cette ville m’inspire par bien des aspects que je n’ai pas encore totalement exploré.
.
.
exposition Plombières
.
.
Le clos des Augustins où se tient une partie de l’exposition, et où j’expose.
.
eroti_055
.
.
Cette année nous sommes beaucoup d’artistes (je ne sais pas combien mais le livret d’exposition est un véritable catalogue) et encore plus d’oeuvres, réparties sur quatre lieux de la Ville.
L’exposition a démarré hier samedi avec le vernissage, dont j’ai pu partagé plusieurs fois sur les réseaux sociaux.
.
.
.
Le Maire de Plombières et le Député de la troisième circonscription des Vosges Christophe Naegelen (avec le micro) ont ouvert l’exposition par leurs discours et leurs bienveillances. C’est toujours agréable de voir les élus aider à la culture et oser s’aventurer sur des terrains aussi audacieux que celui de l’érotisme en ces temps de relents puritain.
.
.
eroti_938
.
.
Je ferai des notes plus détaillées sur les oeuvres originales que je présente, mêlant peinture et textile sur grands formats.
.
.
IMG_7104
.
.
L’exposition se poursuit de mercredi à dimanche 18 février 2018.

J’expose à Nancy pour le Modern Doll Fest

J’expose à Nancy pour le Modern Doll Fest
Je suis très contente d’exposer mes illustrations et mes bijoux pour la convention lolita organisée par l’association Rouge Dentelle & Rose Ruban (pole Est). C’était déjà cette association qui avait organisé les premières conventions Lolita à Paris où j’y exposais déjà mes bijoux.
 .
convlolita2012 017
Convention Lolita Paris 2012
.
 .
 .
Gothic lolita ?
 .
Le gothic lolita est pour moi non seulement une influence, c’est une émotion incroyable que j’ai eu et que j’ai encore liée à des souvenirs précieux. Il est une bouffée d’oxygène d’élégance, de douceur, de romantisme, d’esthétisme raffiné et de contre culture dans une société de plus en plus vulgaire, puritaine, xenophobe (dans le sens de la haine de ce qu’elle trouve étrange ou étranger à ces petites habitudes), sauvage et barbare. Cette philosophie est quelque chose qui fait partie intégrante de ma personnalité, c’est pourquoi il était tout naturel que j’admire ce style venant du Japon, principalement vestimentaire, mais lié à un mode de vie qui cherche l’élévation de soi par la culture, l’histoire, les arts, la création (ou le DIY), la curiosité, la sensibilité, le savoir vivre…
Tous ces codes peuvent effrayer la plupart des personnes qui aiment se laisser aller, mais ils sont là comme des guides et non comme des dictats (même si certaines personnes cherchent toujours, dans toute communauté, à imposer leur autorité et leurs règles). Ce style est avant tout un moyen de se faire plaisir et de sentir bien par l’émotion esthétique qu’il génère chez les plus sensibles.
 .
 .
Ma rencontre
 .
Je suis tombée dedans il y a plus d’une dizaine d’années quand je suis revenue à Paris pour mes études d’arts plastiques à Paris 8. Je traversais à ce moment un certain spleen de la ville grise à cause de la nostalgie de mes merveilleuses années d’études de stylisme. Ma cure a été de plonger dans un univers rassurant, régressif, kitsch, romantique, trash et kawaii. J’ai commencé à relire les mangas de ma soeur (Akira notamment) et d’écouter du visual kei par son intermédiaire, puis nous avons rencontré des personnes qui partageaient cette passion. C’est grâce à elles que j’ai eu pour la première fois le magazine Gothic and Lolita Bible (2001), qui comme son nom l’indique est une référence. Puis ce fut les sorties (aux bars le Piano Vache, Black Dog, Kata bar,…), les concerts, les afters en soirées goths, pour finir en apothéose et passer un mois au Japon en 2005, le pays du rêve.
 .
 .

 .
Live de la chanson « solitude » du groupe Moi dix Mois. Noter le français si exotique pour les japonais. Le guitariste de ce groupe, Mana (ex Malice Mizer créé vers 1992) est une figure importante du gothic lolita, il a créé la marque Moi Même Moitié en 1999
 .
 .
 .
glb1_000
Premier numéro du magazine Gothic & Lolita Bible.
 .
 .
 .
glb1_009
Mana posant pour sa marque Moi même Moitié.
.
.
glb1_076
exemple de patron d’accessoire dans le magazine Gothic & Lolita Bible 1
.
.
.
L’évolution
 
J’ai trouvé tout ce qui me plaisait dans cette culture, la créativité par le vêtement et l’accessoire, je créais des jupes et des chemisiers, ainsi que tout un tas de petits accessoires. Dans ces fameux magazines (qu’on pouvait trouver vers 18 euros dans des boutiques comme Junku) on pouvait voir des photos mais aussi des tuto déco, maquillage et surtout couture avec des patrons à coudre. La culture japonaise garde ce rapport à la couture, le dessin, les arts appliqués que la France n’encourage plus (et ne me parlez pas d’émission TV). La couture, comme la cuisine (le budget, l’administratif,…) peuvent être des matières enseignées à l’école, tout comme le fait que ce sont les élèves qui nettoient leur classe et attribue une organisation pour se responsabiliser au différentes tâches.
.
Je ne me suis jamais vraiment sentie faire parti de la communauté française, je suivais quelques sites, blogues et surtout quelques fora, mais je ne me retrouvais pas dedans. J’ai par exemple lu des membres avouer qu’elles n’aimaient pas le Japon, que pour elles le lolita n’était pas japonais (car son influence est en partie le XVIIIème siècle européen). Seulement seule la culture japonaise, son rapport à l’exotisme français, son fantasme pour les têtes couronnées, son jeunisme quasi maladif, sa culture manga unique a pu réinterpréter ainsi ces influences. 
Les marques phares de ce mouvement sont réellement belles, le prix, élevé par rapport au prêt à porter, est souvent justifié. Il s’est donc crée tout naturellement une certaine forme de culte de la marque, qui parfois dénature l’innocence du mouvement. Mais un mouvement, une communauté d’humains peut elle vraiment être innocente ?
.
.
BTSSB
Vêtements de la marque Baby, the stars shine bright dans le numéro 2 du magazine Gothic & Lolita Bible (2001)
.
.
Heureusement, de nombreuses personnes, créatives ou passionnées réussissent à faire perdurer le mouvement, en laissant une grande place aux jeunes créateurs tout en s’organisant autour du marché de la seconde main.
En m’exilant dans les Vosges, je ne m’attendais pas à rencontrer une Lolita près de chez moi, Yumi. C’est grâce à son enthousiasme, sa volonté de créer des projets et son ouverture d’esprit que je participe à cette aventure. J’apprécie qu’elle soit sensible aux origines ou « old school », au style « gothic » et à l’expression personnelle des petits créateurs.
.
.
Mon travail
.
gothic lolita Holy Mane
.
.
 .
.
.
J’ai mis en pause la confection de vêtements car j’adore le stylisme, mais je reconnais mes limites en modélisme. Je parviens tout à fait à créer un chemiser à mes mesures, mais dès qu’il s’agit d’en créer plusieurs dans différentes tailles, je perds trop de temps en couture. Je continue les bijoux, que je développe sous forme de broches, colliers, bracelets, boucles d’oreille etc… J’aime particulièrement les broches car elles peuvent être appliquées un peu partout, que ce soit sur le vêtement, un accessoire comme un foulard, dans la coiffure ou même les chaussures ou un sac. Je trouve que ça apporte le petit plus qui finit une tenue.
.
.
bijoux Holy Mane
.
20s_7028_BO
.
2014_06_bijoux_4991-demisphere-logo-or-noir
.
bijoux Holy Mane
.
brochesab_732
.
Quelques bijoux Holy Mane
.
.
Mes créations sont des modèles uniques, réalisées entièrement à la main. C’est pourquoi les prix sont plus élevés que s’il s’agissait de production à la chaine dans des ateliers délocalisés. J’utilise des matériaux glanés ici ou là, généralement non retrouvable, que ce soit des boutons, des perles, des sequins, des dentelles, des matières, des motifs, etc. J’utilise également des matériaux de bijoux fantaisies (chaine, attaches, anneaux, fermoirs,…) pour permettre de réduire les coûts. Je travaille ces matières avec des assemblages de couture, de la broderie, du crochet etc… J’ai également fait des recherches avec des pâtes polymères (Fimo, Wepam, Cernit,…), de la peinture, du vernis et de la résine. Je ne copie pas les bijoux fantaisies, je crée mes moules personnels. Ainsi c’est tout ce processus de recherches et ce travail de confection qui justifie le prix de ces bijoux uniques. 
.
Mes bijoux sont en parties en vente sur ma boutique :
boutique Holy Mane
.
.
Mes créations sont destinées pour toutes celles et ceux qui désirent marquer leur singularité, leur différence par rapport aux modèles standardisés, qui connaissent la valeur des matières et du travail à la main, militant contre un monde industriel aliénant. Quand je brode, dessine, couds, je pense au travail de William Morris et de son mouvement Arts and Crafts qui sont une grande influence pour moi.
 .
col_3003
 .
broche_sirene_ovale_3624
 .
broche_sirene_ovale_noeud_3601
Quelques accessoires et bijoux Holy Mane
.
J’exposerai également des dessins originaux et des produits dérivés (cartes postales, badges, miroirs,…) qu’on peut déjà se procurer sur mon autre boutique (envoyez moi un mail si vous êtes intéressés) :
.
.
Informations pratiques
.
Le Modern Doll Fest est la première convention lolita organisée par le pole Est de l’association Rouge Dentelle & Rose Ruban. Elle aura lieue le samedi 29 Août 2015 de 14h à 19h. Cet évènement réunit une exposition d’illustrateurs et de photographes inspirés par la mode Lolita, un défilé de mode (où je défile d’ailleurs pour une marque), une conférence et plusieurs stands de boutiques de créateurs.
.
.
gothic lolita
 .
.
Domaine de l’Asnée
11 Rue de Laxou, 54600 Nancy
.
.
 
Le lendemain ne manquez pas la East Tea Party II