Exposition « Pléiades » au Bailli

Exposition « Pléiades » au Bailli

Je vous invite à une nouvelle exposition qui aura lieu du 22 au 27 février 2019 à la Maison du Bailli à Epinal.

 

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J’expose quatre oeuvres originales avec le collectif Pigment’ T. N’hésitez pas à venir au vernissage qui aura lieu vendredi à partir de 18h30 !

 

Je serai par ailleurs présente à la galerie dimanche après midi !

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Dernièrement, je suis passée par différents états émotionnels et de réflexion qui se sont concrétisés par une petite série d’illustrations. Je les ai partagé sur les réseaux antisociaux et je vais tenter de résumer les idées ici.

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« Je voulais juste à la base des dessins en tant que supports d estampes (imprimer une plaque gravée et encrée) puis finalement elles existent pour elles mêmes, comme des particules de vie, comme des amas d étoiles. Je les ai nommé Pléiades, ces étoiles proche de la constellation du Taureau qui m est cher, plus nombreuses que les sept soeurs grecques. Certaines semblent avoir eu des mains ou des yeux emportés par des grenades des forces de l ordre capitaliste, mais ce n est qu un pur hasard »

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Cet été, j’étais dans un besoin de couleurs pastels, notamment du fait de son impopularité auprès de certains préjugés anti féminin, autant de la part de certains phallocrates que chez certaines féministes et autres moralistes new ageux (prônant le capitalisme « naturel » et vert et préjugeant les femmes coquettes de superficielles sans jamais leur donner la parole). Le rose pastel est notamment une de mes couleurs préférés, qui m’apporte beaucoup de bonheur quand je la vois, notamment lorsqu’elle prend possession des nuages. Elle porte le stigmate d’une féminité niaise qu’il faudrait dépasser. La seule chose qu’il faille dépasser est ce qu’on nous impose qui ne nous correspond pas, et en l’occurrence on nous impose de la rejeter. Même si ces cinq dernières années elle revient beaucoup dans la mode, certaines personnes y restent allergiques pour ces préjugés. J’ai déjà parlé du rose pastel et de son association au bébé féminin au début du XXème siècle, je comprends combien il peut constituer un symbole genré à combattre, mais je trouve que c’est un cliché ringard. C’est plus souvent de la part des hommes, que je ressens (et non le ressenti n’est pas moins vrai que n’importe quelle injonction médiatique) un besoin de combattre un corps assumant son féminin sensible et maniéré (un corps de femme comme un corps d’homme d’ailleurs), ou ont ils plutôt l’impression d’une légitimation à laisser s’exprimer leurs pulsions de domination.

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Ensuite, l’automne m’a donné envie de me protéger du froid et j’ai eu besoin de rechausser mes rangers et porter mes manteaux noirs. La gravure me manquait, j’avais besoin de retrouver la texture et la matière de l’aquatinte. Le noir revenait dans mes dessins. Cela s’est superposé à une pression sociale qui trouvait un moment de respiration dans la crise des Gilets Jaunes. Je relisais et écoutais des podcasts critiquant le monde moderne et le capitalisme matérialiste, cherchait des alternatives écologiques au désastre de la terre sans cesse souillée, qui est une chose qui me rend très souvent triste. William Morris, Jean-Claude Michéa, Henri GuilleminFrançois Jarriges, Bernard Stiegler, les techno-critiques romantiques, Deep Green Resistance et les éco-féministes m’ont consolé de mes tourments.

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Le jeu de rôle que je repratique depuis près de deux ans me mène vers le théâtre, la performance, le rituel, le shamanisme, la danse, la musique et l’expression physique et orale. Il m’aide à « invoquer » les esprits m’aidant à me déconstruire des normes sociétales et me guider vers ce à quoi j’aspire : une certaine spiritualité, un état de reconnexion avec le monde sensible et les esprits invisibles. Les théâtreux parlent des « ghosts » invoqués par Shakerpeare, lorsqu’ils incarnent un personnage. La musique dark folk Sturmpecht m’inspire beaucoup.

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J’ai eu ensuite une phase photographique, d’abord pour travailler sur ma perception de la lumière, afin de mieux la représenter en peinture, d’où le fait aussi que je peignais des néons roses. Cela m’a apporté une certaine délivrance, je me suis sentie « inspirée » (possédée) lors d’un de mes shooting et c’était très agréable, j’avais l’impression d’accéder à quelque chose de différent, de m’élever de la matière (que je ne rejette pas par ailleurs). Et j’avais aussi le plaisir intellectuel de me rendre compte que j’avais accéder à un de mes objectifs. J’avais envie de me replonger dans Current 93, Coil et surtout John Balance et la Chaos Magick.

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Cet état de lâcher prise m’a amené vers la création de dessins quasi automatiques, à la manière de Austin Osman Spare. Je voulais revenir à la gravure, à la texture sombre et donc créer des supports à imprimer, mais finalement je les laisse ainsi, prêt à être exposés.

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Hier la mort de Karl Lagerfeld, dont j’aime et respecte l’érudition et l’amour des belles choses m’a fait reconsidérer ma démarche. J’aime la discipline et la rigueur et le lâché prise n’est peut être qu’une injonction à laquelle je ne devrais pas me normer. Du coup je pense que c’était plutôt un état émotionnel et de sensibilité (permettant le contact avec le monde sensible) qui m’a conduit à ce résultat plus fluide, plus « poissons ». Car au fond de moi je trouve la discipline plus sexy que la négligence et mon but est de travailler sur mon être intérieur et authentique. Et je ne suis pas la personne détendue qu’on aime, que la société valide et encourage mais tant pis car je garde en mémoire la citation de Jean Cocteau comme une maxime : « Ce que le public te reproche, cultives le, c’est toi. »

Exposition Erotic Art 2019

Exposition Erotic Art 2019

A l’occasion de la Saint Valentin, la ville vosgienne de Plombières-les-Bains organise la troisième édition de son exposition : Erotic-Art !

Je serai une nouvelle fois fidèle au rendez-vous avec trois peintures brodées :

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« Lux me » est une peinture acrylique de 73 cm x 100 cm représentant une version personnelle de la divinité indienne de la bonne fortune Laksme.
Le thème est lumineux et brillant comme les pièces d’or qu’elle déverse, il est suggéré par les rayons partant du lotus rose stylisé sur lequel elle est assise en direction du bas, qui pourrait être « la Terre », si l’on imagine qu’elle se trouve tel un astre lumineux dans le ciel. Elle porte une couronne représentant souvent le pouvoir et une auréole lumineuse partant de la tête où se situe le dernier shakra, celui de l’Eveil et de la connaissance. D’autres rayons plus haut partent du symbole de Holy Mane. La lumière est également suggérée dans le titre « Lux me » avec le mot latin « lux » signifiant « lumière ». Avec le pronom anglais « me », on pourrait comprendre l’idée de « éclaire moi » dans le sens « rend moi lumineux, élève moi, apporte moi connaissance (parfois symbolisée par la lumière), chance et prospérité ». « Lux me » se rapproche phonétiquement de Lakshmi, du nom de la déesse. Elle est ici comme une porteuse de Lumière à l’instar de Lucifer, mais dans un registre plus doux et mignon. Deux éléphants stylisés encadrent le haut du tableau, tel des anges protecteurs. Ils symbolisent l’Asie du sud. On y voit aussi des formes symboliques complémentaires et androgynes représentant : un principe réceptif (lune, gueule dévorante dans la plante à gauche), un principe phallique (corne de licorne) et double et ambivalent (oeil-sexe féminin mais aussi masculin pénétrant, dans la plante à droite et dans les yeux des animaux surmontés de croissants de lune, renvoyant aussi au logo Holy Mane ).

 

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« Naïade » est une peinture acrylique de 73 cm x 100 cm célébrant les divinités magiques des eaux, filles de Zeus/Jupiter. C’est à travers cette nymphe, un hommage à la nature et un appel au retour au sacré et au respect qui est représenté. La grotte et sa source sont des symboles à la fois inquiétants et rappelant le sexe féminin, intérieur et caché, longtemps associé à des choses négatives et effrayantes par les phallocrates. Il y a un message féministe voire éco-féministe visant à encourager les femmes à incarner ce qu’on leur reproche, plutôt que de se cacher et d’en avoir honte. Cela concerne autant le corps, que le mystère, les sentiments, la sensibilité liée à sa partie magique, c’est à dire, en lien avec la nature et son culte. Les roseaux sont associés aux Naïades et sous entendent ici une présence phallique de la nature. Les médaillons brodés représentent le soleil et la lune, comme signes cosmiques et équilibre des lois de la nature, les poissons du zodiaque symbolisent l’aspect sensible, onirique et spirituel, et la coupe des tarots représente l’aspect féminin qui reçoit, contient, s’ouvre, protège comme une matrice, nourrit et transmet. Ils insistent sur le symbole aquatique, représenté par le triangle tissé, crocheté et brodé auquel sont liées les naïades.

 

 

 

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« La Spinalienne » est une peinture acrylique de 73 cm x 100 cm. Une spinalienne est le nom donné aux habitantes de la ville d’Epinal. Autrefois, on les appelait aussi les pinaudrès. Ces mots comportent la racine latine spina signifiant épine ou pointe. La figure du tireur d’épine (spinario en italien) est également récurrente dans l’histoire de la sculpture et représente un jeune garçon nu assis se retirant une épine du pied, on en trouve une à Epinal appelé Pinau donnant le nom à une place. Pino signifierait en patois lorrain l’épine. Ici il s’agit d’une femme mettant une épine dans le corps d’un homme en miniature ou d’une poupée d’homme. Cela évoque l’imaginaire cinématographique de la sorcellerie et des poupées vaudou ou autres rituels magiques. La femme est représentée dans une style glamour et des vêtements sexy rappelant l’univers fétichiste de John Willie entre lacets et matières moulantes et brillantes. « Shiny shiny boots of leather » chantait Lou Reed pour le Velvet Underground s’inspirant de La Vénus à la fourrure de Sacher Masoch. Le fond est sombre avec une texture « dirty » ou sale, mots désignant selon les contextes quelque chose de sexuel. Il contraste avec le symbole et les lettres de Venus, renvoyant aux néons colorés brillant parfois dans la nuit au dessus des sex shops. Ici aussi, l’artiste a été inspiré par certains hommes détestant certaines femmes féminines et le peu d’alternatives qu’elles ont pour se défendre physiquement, sinon de devenir encore plus ce qu’on leur reproche : des femmes sexuelles et sorcières. L’idée est que certains phallocrates se sentent offensés par cette image d’Epinal moderne.

 

 

 

Cela sera une bonne occasion de découvrir mon travail en vrai et en détail, et en parlant de détails, aviez vous remarqué ceux là ?

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Je vous invite au vernissage qui aura lieu ce samedi, le 9 février 2019 !

ou :

Plusieurs lieux du centre ville de Plombières-les-bains, 88.

Plan EroticArt 2019

 

quand :

vernissage : samedi 9 février, 19h

exposition : dimanche 10, jeudi 14, samedi 16 et dimanche 17; 15h-18h

 

Programme EroticArt -2019-

 

exposition érotique

 

combien :

entrée libre