A l’occasion de la Saint Valentin, la ville vosgienne de Plombières-les-Bains organise la troisième édition de son exposition : Erotic-Art !
Je serai une nouvelle fois fidèle au rendez-vous avec trois peintures brodées :
« Naïade » est une peinture acrylique de 73 cm x 100 cm célébrant les divinités magiques des eaux, filles de Zeus/Jupiter. C’est à travers cette nymphe, un hommage à la nature et un appel au retour au sacré et au respect qui est représenté. La grotte et sa source sont des symboles à la fois inquiétants et rappelant le sexe féminin, intérieur et caché, longtemps associé à des choses négatives et effrayantes par les phallocrates. Il y a un message féministe voire éco-féministe visant à encourager les femmes à incarner ce qu’on leur reproche, plutôt que de se cacher et d’en avoir honte. Cela concerne autant le corps, que le mystère, les sentiments, la sensibilité liée à sa partie magique, c’est à dire, en lien avec la nature et son culte. Les roseaux sont associés aux Naïades et sous entendent ici une présence phallique de la nature. Les médaillons brodés représentent le soleil et la lune, comme signes cosmiques et équilibre des lois de la nature, les poissons du zodiaque symbolisent l’aspect sensible, onirique et spirituel, et la coupe des tarots représente l’aspect féminin qui reçoit, contient, s’ouvre, protège comme une matrice, nourrit et transmet. Ils insistent sur le symbole aquatique, représenté par le triangle tissé, crocheté et brodé auquel sont liées les naïades.
« La Spinalienne » est une peinture acrylique de 73 cm x 100 cm. Une spinalienne est le nom donné aux habitantes de la ville d’Epinal. Autrefois, on les appelait aussi les pinaudrès. Ces mots comportent la racine latine spina signifiant épine ou pointe. La figure du tireur d’épine (spinario en italien) est également récurrente dans l’histoire de la sculpture et représente un jeune garçon nu assis se retirant une épine du pied, on en trouve une à Epinal appelé Pinau donnant le nom à une place. Pino signifierait en patois lorrain l’épine. Ici il s’agit d’une femme mettant une épine dans le corps d’un homme en miniature ou d’une poupée d’homme. Cela évoque l’imaginaire cinématographique de la sorcellerie et des poupées vaudou ou autres rituels magiques. La femme est représentée dans une style glamour et des vêtements sexy rappelant l’univers fétichiste de John Willie entre lacets et matières moulantes et brillantes. « Shiny shiny boots of leather » chantait Lou Reed pour le Velvet Underground s’inspirant de La Vénus à la fourrure de Sacher Masoch. Le fond est sombre avec une texture « dirty » ou sale, mots désignant selon les contextes quelque chose de sexuel. Il contraste avec le symbole et les lettres de Venus, renvoyant aux néons colorés brillant parfois dans la nuit au dessus des sex shops. Ici aussi, l’artiste a été inspiré par certains hommes détestant certaines femmes féminines et le peu d’alternatives qu’elles ont pour se défendre physiquement, sinon de devenir encore plus ce qu’on leur reproche : des femmes sexuelles et sorcières. L’idée est que certains phallocrates se sentent offensés par cette image d’Epinal moderne.
Cela sera une bonne occasion de découvrir mon travail en vrai et en détail, et en parlant de détails, aviez vous remarqué ceux là ?
Je vous invite au vernissage qui aura lieu ce samedi, le 9 février 2019 !
ou :
Plusieurs lieux du centre ville de Plombières-les-bains, 88.
quand :
vernissage : samedi 9 février, 19h
exposition : dimanche 10, jeudi 14, samedi 16 et dimanche 17; 15h-18h
combien :
entrée libre