Voici la seconde oeuvre textile réalisée pour l’exposition au Château de Courcelles.
Cette réalisation a été assez difficile et longue à réaliser. A un certain point, la peinture ne séchait plus et je me suis résignée à « abandonner » et de créer une toute autre oeuvre (visage de chambre). Puis finalement la peinture a fini par prendre l’aspect que je désirais et j’ai pu continuer à travailler la matière en improvisant selon les caprices des matériaux et l’inspiration du moment pour créer une oeuvre plastique avec de la matière et intégrant un élément figuratif, l’éternel visage.
Je commence presque toujours une oeuvre par des recherches sous formes de notes et shémas sur du papier.
Close up.
Détail de tissage de différentes matières.
Broderie de fils d’or sur acrylique sur tissu.
Voici une video réalisée pour présenter mes deux oeuvres.
J’apprécie créer des oeuvres plus « abstraites » qui me permettent de réfléchir d’avantage sur la composition, l’équilibre des masses, l’harmonie des couleurs, la texture des matières, la souplesse ou la finesse des détails. Même si le dessin est ma spécialité première, j’ai toujours un besoin tactile et de « mettre la main à la pâte » qui m’a orienté vers le design de mode et textile que j’ai besoin d’assouvir.
L’oeuvre est suspendue à une branche brute.
Détail de tissage, noeuds et broderie de différents fils, rehaussé de peinture rose chair.
Plume de corbeaux noirs peintes en or.
En cours de réalisation :
Le tissage en train de se faire.
Liens en crochets pour suspendre le travail sur la branche.
Pour une commande d’exposition où il s’agissait de mettre en valeur de façon artistique les matières récupérées, détournées, le recyclage, le déchet soit l’objet déchu, j’ai créé deux oeuvres d’art textile.
La première avait pour matière principale une chambre à air de vélo, quelques boulons et rondelles et bien évidemment du textile et des fils.
J’ai voulu créer une forme figurative sur de la matière et j’ai joué sur le cercle de la chambre à air que j’ai plié, manipulé jusqu’à lui donner un visage comme dans un trait dessiné unique, en gardant le bout métallique servant à être gonflé pour créer la pupille de l’oeil.
Quelques notes de travail pour la réalisation de l’oeuvre.
Il était important pour moi de créer en mettant en avant la technique du tissage. Promouvoir le Fiber Art est une mission que je me suis donnée.
Le visage est un sujet que j’aime travailler, avec l’oeil comme une fascination. On voit ici les rondelles et écrous peints en or rehaussés de broderies de fils dorés créant des rayons sortant du centre de l’oeil.
Retour sur le vernissage de l’exposition à la galerie du Bailli pour le salon des Indépendants 2016 de l’Académie d’Arts Plastiques d’Epinal.
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Tout d’abord une petite présentation, l’académie d’arts plastiques n’est pas une école, car on me croit souvent « étudiante de cette académie », c’est une association ouverte à tous rassemblant divers artistes et amateurs de tous âges à travers différents ateliers, comme la peinture, la gravure, la photographie etc… Je co-anime moi même un atelier sur les arts textiles appelé Fiber Art Epinal. Cette académie existe depuis plus de 50 ans et organise des expositions à thèmes. Cette année le thème était « sens dessus dessous ».
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J’ai décidé de présenter trois dessins à l’encre de Chine sur peinture comme un triptyque.
J’ai tout simplement pris le parti de dessiner des visages féminins dans tous les sens, donnant un aspect « sens dessus dessous ».
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J’aime beaucoup dessiner ce genre de visages dans un trait fin. J’ai d’abord créé un fond de couleurs douces et pastelles à l’aquarelle sur lequel j’ai enchevêtré ces visages.
Je dessine la plupart du temps à partir de modèle de visages qui me plaisent et m’inspirent, généralement issus de mannequins type agence. J’aime beaucoup ce style et j’ai remarqué qu’il était loin de faire l’unanimité. Et finalement cela donne un intérêt encore plus grand à mon besoin de dessiner cela.
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Une fois mon dessin terminé, je l’ai appelé « Misogynist’s nightmare » car je trouvais justement que ça pouvait constituer tout ce que déteste les hommes qui n’aiment pas les femmes ou ne les aime qu’en tant qu’objets à posséder ou êtres inférieurs, avec moins de droits qu’eux (et souvent plus de devoirs). Cela peut paraître cliché, mais je ressens souvent cette pression misogyne autour de moi au travers de réflexions que j’entends, même quand elles ne me sont pas adressées directement. Non seulement cela m’agace, mais je trouve que philosophiquement c’est une façon de voir la vie opposée à la mienne et mes idéaux.
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Du coup quand ce dessin a reçu un prix le soir du vernissage, cela avait encore plus de valeur. Comme le fait d’affirmer le droit à l’existence de certaines femmes, dans leur fragilité, sensibilité, délicatesse et mystère. Je suis vraiment favorable à la sensibilité (des femmes et des hommes) et du coup totalement opposée au fait que celle ci soit sans arrêt persécutée, attaquée ou abusée.
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J’ai longtemps fréquenté des personnes qui aimaient également la sensibilité, mais qui ne l’aimait que pour la dominer. Ce qui n’est pas mon propos. Si je dessine des personnages aux allures ingénues, romantiques ou tristes, ce n’est jamais pour exciter le bourreau mais au contraire pour leurs droits d’exister en tant que telles (et non objet de quelqu’un). Je pense également qu’un sujet romantique au sens allemand, ne doit pas systématiquement se conformer à l’image de bonheur factice. Beaucoup de gens préfèrent des images de femmes souriantes, mais personnellement j’y vois souvent des présentations powerpoint ennuyants dans des bureaux de communication de publicitaires.
Je pense sincèrement qu’une civilisation raffinée, éduquée et cultivée est plus épanouissante et riche que lorsqu’on prône des valeurs de barbarie, de violence gratuite, matérielles, de mensonges et d’abus en tout genre. En revanche je suis totalement pour défendre mes valeurs par la violence, car pour moi la défense n’est pas gratuite. J’ai été trop longtemps dans le pardon des bourreaux et l’accablement des victimes comme on me l’a bien appris sagement et franchement ça ne m’a jamais amené à quelque chose de positif mais maintenant c’est oeil pour oeil et dents pour dents. On peut tout à fait être sensible et combattant.
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Mes deux autres dessins à l’encre de Chine sur peinture aquarelle et acrylique peuvent se présenter dans deux sens : haut et bas (au lieu de multiples pour « misogynist’s nightmare »). Cela peut évoquer la figure du personnage de cartes à jouer que j’aime assez. J’ai aimé me concentrer sur le trait, dans le fait de réunir les deux têtes par une ligne simple et fluide, donnant un caractère abstrait dans les visages pourtant bien détaillés donc réalistes.
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L’exposition avait lieu à la galerie du Bailli d’Epinal. Elle démarrait le 3 juin 2016 et finissait le 11. Lors du vernissage j’ai remporté le troisième prix correspondant au prix « Espoir ». Ce qui était une totale surprise et pris comme un encouragement voire un désir de voir mon travail s’épanouir.
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A partir de mon dessin j’ai mélangé grâce à une application différentes images « populaires » ce qui donne des effets à la fois amusant et inquiétant (je ne pensais pas que la vague d’Okusai donnerai un telle effet quelque peu inquiétant.)
Les photos du vernissage sans copyright ont été réalisé par Skapal.
Au même moment que l’exposition à Epinal, se déroulait à Chieri (Italie, Galleria civica « Palazzo Opesso », via San Giorgio 3 ) une exposition collective ayant pour thème « Oltre l’imagine », que l’on peut traduire par « au delà de l’image ». J’en ai donc profité pour réitérer mon travail textile.
Une video à la fin de l’article montre une partie du travail textile.
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Cette exposition commençait le 12 décembre 2015 et se terminait le 10 janvier 2016.
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Third Eye
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Je suis partie du thème « au delà de l’image » pour créer une idée de cadre comme une fenêtre. J’ai représenté un personnage féminin en buste. Son visage est au centre de l’image et à l’intérieur du cadre. Ses yeux sont bandés et on distingue un troisième oeil (d’où le titre « third eye ») entre les sourcils bien ouvert. Cela signifie qu’il regarde au delà du cadre, au delà de l’image comme un oeil omniscient, conscient et connecté au delà des sens basiques (les yeux sont bandés).
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Le personnage porte une couronne, cette oeuvre reprend quelque peu les styles des étendards et des figures de nobles dans la gravure médiévale. Elle évoque également une carte à jouer, de part la figure de la reine, son format allongé et par le cerné épais et stylisé.
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J’ai peint une image sur du tissu imprimé que j’ai découpé pour créer une petite fenêtre intérieure. J’ai assemblé le cadre intérieur avec le cadre extérieur avec un travail de crochet assez long et précis. J’ai voulu intégrer cette dentelle faite main.
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J’ai ensuite brodé de laines noires épaisses les cheveux du personnage et enfin j’ai brodé de perles et de sequins le troisième oeil qui brille et rayonne vers l’extérieur ajoutant un côté précieux et mystérieux à mon oeuvre.
Mercredi 30 décembre commence l’exposition de l’académie d’arts plastiques d’Epinal dans la belle galerie du Bailli, située dans le centre de la vieille ville.
Les oeuvres présentées auront la même consigne, celle d’être en noir et blanc.
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Pour cela j’ai fait de nouveaux tirages de ma gravureDaphné en noir et blanc et je présenterai surtout ma dernière linogravure « Sous la pluie », qui m’a pris énormément de temps (plus de 40h de dessins et de gravure et d’avantage pour le tirage) et que j’avais commencé l’année dernière (c’est une discipline de patience). Je voulais lui donner une note gothic lolita.
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Je présenterai également deux illustrations réalisées à l‘encre de Chine et à la plume déjà exposées là et là : Chrisanthèmes Jourdan (dont j’ai décliné une version couleur disponible en carte postale) et Marisa and birds que j’ai dessiné cette année (qui a elle aussi une version couleur en cartes postales).
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Si vous êtes dans la région, je vous invite à venir au vernissage ce mercredi à 18h30. Ce sera l’occasion pour annoncer officiellement l’ouverture d’un nouvel atelier de Fiber Art (art textile) que je co-animerai dès la rentrée. Si cela vous intéresse, vous pouvez « aimer » et partager la page facebook ou consulter la galerie pinterest.
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Je suis très heureuse de partager ma passion pour les arts textiles. C’est une discipline que j’ai toujours aimé et je cherche régulièrement à rechercher et améliorer
mes techniques de broderie, tissage, crochet, etc… Le blogue sur les travaux d’aiguille et de textile que j’avais ouvert a de nombreuses notes que j’aimerai ajouter mais je trouve moins le temps de le faire et je ne partage pas mes recherches sur mon site mais mon appartement est envahi de projets finis, en cours et de laines.
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L’exposition a lieue jusqu’au 9 janvier, n’hésitez pas à venir me poser des questions sur ce nouvel atelier ou sur autres choses, je serai de permanence le mardi 5 après midi.
Une belle manière de finir et de commencer l’année pour moi, je vous souhaite à vous également de très bonnes fêtes !
En début d’année, je m’étais rendue en Italie du nord, à Turin et Chieri pour visiter la région et ses musées (et manger des glaces et plein d’autres bonnes choses). J’avais notamment vu l’exposition Tamara de Lempicka, le palazzo Madama ou encore le musée de l’automobile (Fiat est née à Turin).
C’est ainsi que récemment j’ai exposé un travail textile dans une exposition collective de Fiber Art qui avait lieue du 31 octobre au 15 novembre 2015. J’étais très contente de montrer mon travail à l’international et de renouer avec les liens textiles qui me sont chers et d’avoir une excuse pour passer mes heures à de la broderie. Tout l’été j’ai réfléchi et préparé cette grande toile.
J’ai voulu donner vie à mes recherches du moment qui étaient centrées autour du thème de Cybele. C’est pourquoi je voulais inclure une silhouette à cornes représentant d’anciennes divinités païennes, le symbole du cube noir brillant que l’on retrouve en alchimie, que j’ai déjà repris et des caractères lydiens, qui ressemblent à des runes mais sont beaucoup plus anciens.
L’association or et noir est quelque chose de très présent dans mon travail et je voulais l’utiliser, comme pour souligner le caractère sacré de cette pièce.
Plastiquement j’aime le textile, les étendards, la laine, le fil, le doré. Je voulais aussi des matières organiques, c’est pourquoi je suis allée chercher du bois tombé près de chez moi.
J’ai monté une vidéo de cette balade car j’aime beaucoup cette nature dans laquelle je vis.
C’était comme puiser de l’énergie habitée par les esprits de la forêt et en faire une Oeuvre d’art. J’ai enlevé l’écorce au couteau pour peu à peu toucher l’aubier, j’ai ensuite poncé les branches petit à petit et enfin attendu que le bois sèche bien pour le peindre en doré. C’était un processus long et magique de transformation.
J’ai également tissé les liens permettant d’accrocher les branches de bois. D’abord j’ai tissé aux cartons une bande noire et dorée mais je n’étais pas satisfaite, j’ai recommencé en faisant un tressage qui s’avérait beaucoup mieux. Le tissage est également un processus très long.
Après avoir peint une silhouette à l’acrylique sur le tissu noir, j’ai brodé quelques symboles en fils et d’autres parties en perles et paillettes. J’ai voulu jouer entre le brut et le raffiné en laissant tantôt le fil lâche tantôt en brodant minutieusement des détails subtils en fil doré ou en perles noires. Les fils forment ainsi un rythme, ils sont disposés horizontalement et verticalement comme une portée de musique dans une trame. Ce travail reprend l’idée de la transformation alchimique, ainsi que le lien entre la terre, voire ce qui est sous terre et le ciel ou le divin.
Il y a quelques jours, j’ai ajouté une note sur mon blogue consacré aux « travaux d’aiguilles » et de fils, de la Haute Couture à la « tradition » en passant par l’Art Contemporain. C’est ma passion pour la broderie qui m’a poussé à créer ce blogue, même si je n’ai pas l’assiduité d’une blogueuse professionnelle. L’art textile reste une discipline dans laquelle je me sens bien, par rapport à la technique, le geste et son histoire, la richesse des matières et la beauté plastique de l’ouvrage.
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Je vous invite donc à découvrir la vidéo de cet artiste et mon site.