En début d’année, je m’étais rendue en Italie du nord, à Turin et Chieri pour visiter la région et ses musées (et manger des glaces et plein d’autres bonnes choses). J’avais notamment vu l’exposition Tamara de Lempicka, le palazzo Madama ou encore le musée de l’automobile (Fiat est née à Turin).
C’est ainsi que récemment j’ai exposé un travail textile dans une exposition collective de Fiber Art qui avait lieue du 31 octobre au 15 novembre 2015. J’étais très contente de montrer mon travail à l’international et de renouer avec les liens textiles qui me sont chers et d’avoir une excuse pour passer mes heures à de la broderie. Tout l’été j’ai réfléchi et préparé cette grande toile.
J’ai voulu donner vie à mes recherches du moment qui étaient centrées autour du thème de Cybele. C’est pourquoi je voulais inclure une silhouette à cornes représentant d’anciennes divinités païennes, le symbole du cube noir brillant que l’on retrouve en alchimie, que j’ai déjà repris et des caractères lydiens, qui ressemblent à des runes mais sont beaucoup plus anciens.
L’association or et noir est quelque chose de très présent dans mon travail et je voulais l’utiliser, comme pour souligner le caractère sacré de cette pièce.
Plastiquement j’aime le textile, les étendards, la laine, le fil, le doré. Je voulais aussi des matières organiques, c’est pourquoi je suis allée chercher du bois tombé près de chez moi.
J’ai monté une vidéo de cette balade car j’aime beaucoup cette nature dans laquelle je vis.
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Vers le bois et l’eau – version uncut from Holy Mane
C’était comme puiser de l’énergie habitée par les esprits de la forêt et en faire une Oeuvre d’art. J’ai enlevé l’écorce au couteau pour peu à peu toucher l’aubier, j’ai ensuite poncé les branches petit à petit et enfin attendu que le bois sèche bien pour le peindre en doré. C’était un processus long et magique de transformation.
J’ai également tissé les liens permettant d’accrocher les branches de bois. D’abord j’ai tissé aux cartons une bande noire et dorée mais je n’étais pas satisfaite, j’ai recommencé en faisant un tressage qui s’avérait beaucoup mieux. Le tissage est également un processus très long.
Après avoir peint une silhouette à l’acrylique sur le tissu noir, j’ai brodé quelques symboles en fils et d’autres parties en perles et paillettes. J’ai voulu jouer entre le brut et le raffiné en laissant tantôt le fil lâche tantôt en brodant minutieusement des détails subtils en fil doré ou en perles noires. Les fils forment ainsi un rythme, ils sont disposés horizontalement et verticalement comme une portée de musique dans une trame. Ce travail reprend l’idée de la transformation alchimique, ainsi que le lien entre la terre, voire ce qui est sous terre et le ciel ou le divin.
Vernissage du 31 octobre 2015 en Italie.
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Moi devant les portes de l’enfer à Turin.