Exposition – Galerie du Bailli – Eté 2023

Exposition – Galerie du Bailli – Eté 2023

J’expose 4 peintures (réalisées cette année et une l’année dernière), à la galerie du Bailli d’Epinal.

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Comme chaque année, je serai dans cette exposition avec mes camarades de Pigment’T.

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Visage lyrique 1 :

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Démarche artistique :

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Je continue de chercher autour du thème central de ma création : l’Inspiration. Cette quête m’a mené aux surréalistes, à l’Imaginal de Henri Corbin, au Geschehenlassen (laisser aller proche du taoïsme) de Carl Gustav Jung, puis à l’abstraction lyrique. (Cela m’a mené aussi à Marie Madeleine et les anges, mais j’en parlerai probablement plus tard).

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Mon désarroi face à une mauvaise mémoire, me faisant oublier les pages que je lis, me pousse à deux choses :
– prendre beaucoup de notes, écrire et synthétiser ce que j’ai appris dans des textes,
– et plonger dans le flou de mon esprit pour atteindre un état modifié de conscience proche de la méditation, de l’ici et maintenant, de l’intuition et de l’expression émotionnelle individuelle pure.
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Visage lyrique 2 :
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Démarche artistique (suite) :

C’est ce dernier principe que réalise la peinture de l’abstraction lyrique, elle vise à l’improvisation, le laisser aller, l’expression directe de l’émotion individuelle, l’expression libre, la peinture gestuelle rappelant les mouvements, inspiration et expiration de la calligraphie (principalement arabe et asiatique) dans un geste et un souffle sacré et spirituel. Cela rappelle le dessin automatique pratiqué aussi par les surréalistes, le dessin libre, le griffonnage dans le but de laisser survenir la spontanéité. Ce sont des exercices qu’il ne faut pas hésiter à pratiquer dès qu’on a un peu de temps. Cette peinture spontanée cherche également à produire une expérience sensorielle.
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Depuis plus d’un an, je cherche à partager ces recherches et à les enseigner, dans le but de faire germer et éclore sa créativité.
L’année dernière, je faisais des portraits de Carl Gustav Jung sur fond d’abstraction lyrique. Au mois d’avril et de mai, j’avais poussé l’expérience avec l’immersion dans la musique et j’avais proposé une performance multidisciplinaire autour de ce geste pictural dans le cadre du festival Les Imaginales. Pendant ces recherches, que l’on peut comprendre via la video que j’avais faite, l’écriture automatique comme magie talismanique (me reliant à mon arrière grand père), inspirée des sigils s’imposait dans mon travail (avec un petit tour vers le manga et le shinto qu’on peut y voir). C’est dans ces pistes que j’ai réalisé cette série de deux peintures.
L’abstrait et le figuratif s’assemblent dans des couleurs pastels et fluo, affirmés dans du bleu sombre.

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Visage lyrique 1 :

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Visage lyrique 2 et étapes de travail :

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Ou :

Galerie du Bailli

place des Vosges

Epinal

Quand :

du 25 au 30 août 2023

de 10h à 19h

Est-ce bien raisonnable de porter du fluo ?

Je ne porte pas de fluo.

Je ne trouve ça ni beau ni laid mais je constate qu’il est à la mode, et comme toutes les modes, il y en a dont je me satisfais et d’autres que je laisse pour d’autres.

J’ai parfois lu des réactions contre cette mode, sur ton sérieux comme s’il s’agissait de lutter contre l’augmentation du prix des loyers. Apparemment cela apparaît un sujet moins important.

Je lis cet article du Monde.
http://www.lemonde.fr/style/article/2012/09/07/est-ce-bien-raisonnable-de-porter-du-fluo_1756346_1575563.html

J’ai déjà eu l’occasion de parler de la liberté que j’aimais accorder aux styles vestimentaires de chacun, que ceux-ci suivent une règle érigée par telle figure autoritaire ou qu’il se compose d’affects personnels.

Il existe probablement des limites et des lois (comme celle interdisant aux femmes le port du pantalon), mais globalement je parle de choses qui sont réellement innocentes.

J’écris ceci contre l’uniformisation des idées, des formes et des styles. En faveur de la possibilité de se vêtir comme on le désire du moment qu’on ne fait de mal à personne. Et je vous entends déjà vous plaindre de la douleur de vos yeux devant l’habit de votre voisin de métro alors que la plupart ici n’hésitent pas à perdre le reste de ses facultés sensible dans le spectacle d’images les plus stériles, vulgaires que nous proposent l’Internet.

Bien sur moi aussi je me sens hostile à certains styles, ceux notamment qui accompagnent une attitude bruyante d’appel à la reconnaissance. (Bien qu’un style n’impose pas nécessairement une attitude précise). Donc je me sens plus importunée par une personne parlant fort publiquement dans son téléphone (ou non) que par une personne qui porte des baskets jaunes fluo, tout simplement parce que je peux détourner les yeux ou les fermer alors que je n’ai pas de paupières aux oreilles.

Je note dans l’article, ce léger ton de mépris « bourgeois-friendly » face à une « caste » de travailleurs représentant pour certains le symbole de l’échec social auquel il faut à tout prix se détacher, mais qui du coup ouvre la possibilité de moqueries par comparaison à ce qui semble le moins glorieux. Bien évidemment je trouve ça détestable de se moquer sincèrement des pauvres, des clochards ou des agents de le DDE.

Selon l’article, si on ne porte pas de vêtements conformes à la « normalité » formelle et chromatique, qui s’ennuie à répéter année après année les mêmes vêtements de grande diffusion informe (car de taille basique pour des corps et des besoins tous différents) ce n’est seulement que pour « matérialiser ce besoin de visibilité et garantir […] de n’être jamais considéré comme un individu transparent ». En gros c’est tout noir ou tout blanc, ou fluo devrais je dire. L’individu porteur de vêtement ne peut raisonner seulement suivant l’imagination de l’auteur « journaliste », qui s’est à peine intéressé au sujet des styles et des formes, mais qui, dans la moquerie consensuelle de la « mode », la « nouveauté » ou d’une certaine « différence », s’assure une quantité d’approbateurs-suiveurs et de « like » (pour reprendre l’article).

Qu’on ne pense pas que je critique la grande diffusion « informe » à « bas prix », encourageant la logique de pays ateliers exploités, au profit de marques moins abordables. J’encourage toujours et encore l’artisanat, le local, la qualité plutôt que la quantité, le DIY, la possibilité de se remettre devant des machines à coudre et des aiguilles (et pas seulement pour les femmes), le « recyclage » via les réseaux de secondes mains, il existe mille et une manière de se vêtir.

Pour ma part, portant plus majoritairement du noir je me fais souvent jugée de personne qui souhaite être remarquée. Les personnes qui refusent de se vêtir seulement selon les codes « mass-industriels » du textile sont souvent ramenées à l’ordre par des gardiens de la morosité si on a le malheur de croiser leur route ou leur ligne de métro. Pour beaucoup la seule raison de s’habiller, dans leur langage, « différemment », est de se faire regarder. C’est bien projeter ses fantasmes personnels que de réduire les intentions d’un individu à sa propre logique. Pour répondre à ceux qui sont persuadé de cela, il existe des milliards de raisons de choisir tel ou tel vêtement, la première étant souvent celle du plaisir personnel et je le dis encore innocent. Me concernant, penser que j’ai tel style pour me faire remarquer est aussi stupide que l’idée qu’une femme porte une jupe dans le but de tenter les hommes à la violer. Personnellement je déteste être regardée, dévisagée et jadis dans notre civilisation cultivée, cela était impoli de le faire, car il est impoli de risquer mettre mal à l’aise son voisin qui n’a rien demandé. Si je veux me rendre chez des amis, je suis parfois obligée de prendre le métro, et non je ne choisis pas ma tenue pour les personnes de la rue, pour les divertir, les choquer, l’envie de me prendre des réflexions, aussi méprisant cela peut il paraître, mais il en va de même pour la majorité des gens. Et j’aimerai vraiment que les mentalités sur ce sujet changent c’est pourquoi j’aimerai faire remarquer que cet article et cette mentalité, peut à un certain niveau encourager sinon approuver le fait de se faire embêter dans la rue plus ou moins agressivement. Nul n’est censé ignorer ce savoir vivre.

Non critiquer le fluo, ne valorisera pas le noir, critiquer les blondes ne valorisera pas les brunes, critiquer le hip hop ne valorisera pas le rock. Dans ces dualités le perdant sera toujours l’individu, le non-conforme.

Ce qui me dérange au fond est de lire ce genre d’analyse sous le nom de journaux renommé, prouvant une fois de plus que la médiocrité arrive plus souvent à percer que la sensibilité discrète et pertinente malheureusement moins prise au sérieux. Ce genre d’article est à peu près du niveau de Vice.

C’est sur qu’avec de tels sujets « mode », le lecteur moyen peut la trouver superficielle et l’affubler de tous ces arguments dévalorisants trahissant un manque de culture certain sur le sujet.

image : Vogue Italia Mai 2008 photo Miles Aldridge