Comme je le prévoyais, ma dernière note a engendré quelques interrogations, je pense qu’il faudrait que je développe artistiquement ce sentiment de trouble, alors que depuis toujours j’ai tenté d’être dans l’opposé : la justification et l’explication.
Il y a de nombreuses œuvres et artistes que j’aime beaucoup car elles me touchent et provoquent en moi des émotions intenses, j’aime quand cela m’interpelle, me bouleverse et j’aime aussi chercher en moi le pourquoi de ces liens. Mon existence est une grande introspection jubilatoire. J’aime beaucoup les aspects sombres voire dramatiques ou violents et pourtant je me suis découverte non violente. Peu de gens comprennent cela quand je l’explique pourtant il n’est pas rare que les gens aiment par exemple des films tragiques avec des choses qui se passent mal pour les personnages tout en espérant avoir une vie sans problème.
Tout ça m’amène à réfléchir sur mes propres censures, pourquoi sont elles là ? Comment les dépasser ou non…
De la même manière, j’ai souvent aimé expliquer les aspects symboliques de mes illustrations, en me rendant compte qu’au final on préférait généralement garder le côté mystérieux (qui n’a jamais été mon but). J’ai toujours détesté les mystères ou le fait qu’on ne me comprenne pas, car j’ai toujours préféré aller plus loin dans les choses, explorer et comprendre, repousser les frontières.
Et puis, grâce à ces réflexions, je me dis que je tiens quelque chose artistiquement, témoignant de ma volonté de ne pas suivre les réseaux, les petits groupes hypocrites, mais de tracer sa voie et de travailler avec ceux qui aiment travailler et non pas ceux qui aiment s’écouter parler de leur travail que personne ne voit jamais.
Se poser des questions, explorer des voies, des techniques, des émotions est également le travail que n’importe quel bon créatif doit faire.
Bien sur, tout ce processus prend beaucoup de temps à germer, nous verrons si j’arrive à accoucher d’œuvres fortes, mélancoliques, belles et profondes qui déroutent ou tourmentent les esprits.
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Pour le moment, je vous parle de mon actualité et vous partage cette récente aquarelle (déjà partagée sur ma page FB). Je suis très contente du résultat, déjà par rapport à son papier qui vient de la papeterie d’Arches, près de chez moi, mondialement connue, à l’époque où elle était encore française.
C’est la fille d’un ancien employé licencié économique qui me l’a donné. Ce papier est symbolique, il a une histoire (triste selon moi que la France perde ses signatures d’excellence tel que le Papier d’Arches), puis de transmission jusqu’à cette aquarelle. Travailler sur un nouveau papier est toujours une expérience, comme construire un projet avec une nouvelle personne, ce n’est pas toujours évident, il faut savoir tirer le meilleur de cet échange charnel. Mot peut être un peu gros mais pour moi la plume ou le pinceau, l’encre, l’eau, la couleur rencontre le papier dans un acte sensuel, qui parfois ne fait pas toujours bon effet, c’est un acte à découvrir, maîtriser, c’est une histoire véritablement passionnante.
Il s’agit d’un format allongé de 78 cm x 20 cm sur lequel est dessiné des visages féminins entourées d’éléments de nature florale et animale comme les serpents.
Avant de mettre de la couleur au pinceau, j’ai créé des variations en versions digitales.
Cette aquarelle sera présentée pour mon exposition dans un hôtel trois étoiles dans le cadre d’un salon international de littérature fantastique. J’ai donc pris la décision de lui offrir un encadrement sur mesure. Je vous en reparle très vite.