La Cancel Culture à la Villa Médicis

La Cancel Culture à la Villa Médicis

Je partage un article qui fait écho à des articles que j’ai écrit (ici ou ici), à propos de l’idéologie progressiste capitaliste de la cancel culture venue des Etats-Unis. Cette position n’est pas juste la motivation d’une minorité américaine, mais est largement reprise par les institutions européennes. Le changement de mentalité et d’obéissance d’un peuple au service d’un pouvoir (l’Etat) via ses médias, ses institutions (école, musées,…), ses influenceurs, sa morale pour faire adhérer à ses lois contre les intérêts des peuples (à commencer par la perte d’autonomie et de liberté des personnes) et la « fabrique du consentement » (en référence au livre de Edward S. Herman et Noam Chomsky publié en 1988 utilisée pour la première fois par Walter Lippmann en 1922 dans Opinion publique) est ce que certains appellent « l’ingénierie sociale », et que je préfère appeler la propagande (en référence à Edward Bernays et sa promotion des « relations publiques » en 1928 au service des « démocraties libérales progressistes »). (Certains à l’extrême droite appelle cela le « marxisme culturel », mais c’est dommage de tomber dans la stratégie de communicants américains défendant leur capitalisme en nommant de « marxisme » la stratégie qu’ils utilisent eux-mêmes pour garder les individus dans la prison de consommateurs-producteurs aliénés troquant la lutte de classe par la lutte (bourgeoise) de race). La Cancel Culture, que les pratiquants tentent de faire passer pour une théorie ou un complot qui n’existe pas, m’est devenu insupportable et j’avais d’abord écrit des textes dans une émotion sincère, puis l’incendie de Notre Dame a été pour moi, comme une sorte d’électrochoc, non pas de penser ce que je pense, mais de le revendiquer. S’opposer ouvertement à l’idéologie, c’est se fermer toutes les portes, déjà rares (quand on n’est pas né dedans) de projets artistiques, d’opportunités professionnelles, de désir de carrière dans les institutions, voire même de trouver des petits contrats en illustration, d’espérer des liens sociaux ou de fréquenter certains lieux (qui de toute manière sont tous soumis au passe sanitaire). Mais l’Art, la Création, l’Histoire et la Vérité sont parfois plus importants, en tout cas, il m’est difficile de me taire. Et en même temps, ce besoin viscéral d’alerter sur cette destruction de l’Art, m’a permis de publier des articles dans la revue Rébellion  depuis un an (un sur l’Art Contemporain dans le numéro 90, deux sur le sacré et la défense des mythes anciens dans les numéros 91 et 92 et un contre le passe sanitaire et sa société technologique de surveillance généralisée dans le numéro 93 et 94 à paraitre). J’écris d’ailleurs dans le 91 que la Cancel culture est la « culture de l’annulation ou annulation de la culture ». Expression que je retrouve chez l’auteur que je cite ci-dessous.

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Selon moi, l’oeuvre d’un artiste est de se cultiver soi même, de cultiver sa singularité, qui est l’expression honnête de ce qu’il est au fond de lui, un vrai et bon artiste doit donc oeuvrer pour le Vrai et vers ce qu’il pense intimement sans chercher à plaire ou à déplaire (à la morale du moment, la doxa, les dominants ou la masse). Ainsi, les attaques de ringardise (de styles démodés) ou autres (concernant la peinture figurative en France) sont tout simplement hors d’effet, car seul compte le jugement des pairs (des maîtres anciens et contemporains et des amateurs sensibles d’Art) et de ceux qui cultivent notre « Moi » (comme dirait le lorrain Maurice Barrès).
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Tout le texte est pertinent, mais la longueur fait renoncer à certains, le goût de la lecture, j’ai essayé d’en mettre alors quelques extraits, mais lisez le dans son intégralité (avec les notes) sur le site de la tribune de l’Art.

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« Depuis quelques années, la critique « décoloniale » prend une ampleur grandissante au sein du discours académique, et la Villa Médicis en subit aujourd’hui les assauts. Les splendides tapisseries des Indes qui ornent le Grand Salon au cœur de la Villa sont en effet critiquées car elles seraient « marquées par l’imaginaire colonial » selon la presse qui s’est fait écho de la protestation de certains pensionnaires hébergés par la prestigieuse institution [1]. Ces derniers exigent en effet le décrochage de la tenture suivant en cela un type de revendication de plus en plus fréquent : réclamer que l’on supprime ce qui offense. […]
Ce qu’on appelle études décoloniales (ou post-colonial studies) ne sont pas des recherches universitaires comme d’autres – qui étudieraient, comme on pourrait croire, le phénomène de la décolonisation. Il s’agit en réalité d’un militantisme politique dont l’objectif unique est une mise en accusation de l’Occident par une insistance obstinée sur son passé colonial et esclavagiste. La dimension morale et psychologique est centrale dans la définition. L’objectif de l’approche « décoloniale » n’est pas d’ordonner des faits dans une perspective historique mais de prononcer des jugements de valeur pour en définitive dire du mal de la civilisation occidentale et uniquement de celle-ci. Ce n’est pas une recherche de vérité mais un travail de sape. Cette idéologie progresse aujourd’hui avec une virulence spectaculaire dans l’organisme déjà bien fragilisé (on dit « déconstruit ») de la pensée occidentale [2].
Or, et c’est l’évidence même, l’esclavagisme, les conquêtes territoriales et la colonisation sont des phénomènes mondiaux et transhistoriques. L’Occident n’y a joué qu’une part ; l’Islam aux VIIe et VIIIe siècles (le fameux Jihad, la guerre sainte) ou les Mongols de Gengis Kahn au XIIIe siècle ont été bien plus actifs et bien plus ambitieux.[…]
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Le Grand Salon de la Villa Médicis avec les tapisseries des Indes Photo : Académie de France à Rome

Le Grand Salon de la Villa Médicis avec les tapisseries des Indes
Photo : Académie de France à Rome

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L’histoire est alors instrumentalisée pour devenir une arme morale : faire le partage entre le bien et le mal, entre les méchants et les gentils. Cette moraline est désormais parfaitement assumée par certains historiens progressistes. […]
En étant moraliste, la lecture historique en devient extraordinairement caricaturale, biaisée et malhonnête.
Et ce caractère malhonnête, biaisé et caricatural ne se voit nulle part aussi bien qu’avec l’absurde polémique autour de la tenture des Indes à la Villa Médicis. […]
Rappelons par ailleurs que la valorisation patrimoniale d’une œuvre d’art n’est pas la valorisation de son sujet.[…]
Cette première attaque ayant échoué, les adeptes de l’idéologie décoloniale entreprirent d’organiser le 30 septembre 2021 une journée entière de conférences pour s’en prendre une nouvelle fois à ces vénérables tapisseries. Il s’agissait alors de « ré-envisager les « objets patrimoniaux » à l’aune de perspectives méthodologiques et épistémiques nouvelles ». (On notera les guillemets soupçonneux autour d’« objets patrimoniaux »). Le texte d’annonce de cette journée est saturé de cette idéologie post-coloniale qui semble n’avoir pour seul objectif que la condamnation de la méchante Europe. Les historiens se font moralistes et c’est une morale de la déconstruction.
La tenture est évidemment une représentation exotique et fantasmée des pays lointains. L’étrangeté de la végétation, des animaux, des individus est mise en valeur par l’artiste, témoignant de la curiosité des Européens pour l’autre et l’ailleurs. Nul racisme, nulle caricature : c’est une description émerveillée de la beauté d’un monde inconnu. Or, aux yeux de nos nouveaux moralistes, rien ne peut être positif dans cette curiosité. Le texte d’annonce de la journée d’étude affirme ainsi que « l’exubérance des éléments déployés n’est pas sans soulever plusieurs questionnements du point de vue des débats actuels autour des questions du racisme, de l’esclavage et du passé colonial des nations. » Tout est bon pour évoquer « l’exploitation coloniale qui se sert du labeur des esclaves africains » quand bien même précisément cette tapisserie montrerait l’inverse : une mission diplomatique africaine au Brésil, magnifique témoignage de la participation du continent noir aux prémices de la globalisation du monde.
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D’après Albert Eckhout (1610-1666) et d’après Frans Post (1612-1680) Manufacture des Gobelins Le Combat d’animaux, 1723-1726 Laine et soie - 399,5 x 327 cm Rome, Villa Médicis Photo : Académie de France à Rome

D’après Albert Eckhout (1610-1666) et d’après Frans Post (1612-1680)
Manufacture des Gobelins
Le Combat d’animaux, 1723-1726
Laine et soie – 399,5 x 327 cm
Rome, Villa Médicis
Photo : Académie de France à Rome

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Une fois de plus, le courant progressiste met en œuvre une politique de la censure fondée sur une lecture moralisatrice, culpabilisatrice et de surcroît ici parfaitement biaisée. Cette critique puritaine qui veut expurger ce qui ne lui convient pas est désignée sous le nom américain de « cancel culture », une culture de l’annulation qui est surtout une annulation de la culture. Dans le mouvement créé par ce courant de la pureté, des films sont censurés, des livres sont condamnés, des dictionnaires sont modifiés, des personnes qualifiées perdent leur emploi. Les excès délirants de cette lame de fond ont conduit à la destruction de statues de grands hommes à travers le monde anglo-saxon. Quand elles ne sont pas détruites, ces œuvres sont dégradées. Les pouvoirs publics, pleutres et soumis, décrètent alors que ces sculptures sont « problématiques » et les retirent. En France, la statue du général Joseph Gallieni est vandalisée, celle du grand Colbert est également souillée. Cette pulsion nihiliste fait immanquablement songer à la révolution culturelle chinoise et à la lutte contre « les quatre vieilleries », entraînant la destruction des œuvres d’art et des témoignages du passé non conformes à l’idéologie autorisée.
Mais le plus frappant reste la soumission des institutions et des intellectuels aux caprices émotionnels d’une petite minorité d’individus endoctrinés travaillant avec acharnement à une grande épuration de l’Histoire sur l’autel de la probité morale. Guidés par une volonté d’interdire ce qui n’est pas conforme à l’idéologie politiquement correct, ces derniers veulent chasser de l’espace public tout ce qui peut « offenser ». Nous sommes tombés au niveau des talibans qui ne supportent pas ce qui est contraire à leur vision du monde.
Pierre Jourde, écrivain, professeur d’université et critique littéraire, publia en 2019 dans L’Obs une tribune éloquente à cet égard : « Notre époque a la passion de la censure, et désormais cette censure n’est plus la vieille censure réactionnaire de droite, elle est presque exclusivement pratiquée par des gens qui se réclament de la gauche et du progrès, et exercent un véritable terrorisme intellectuel. C’est un retournement historique, qu’on étudiera lorsqu’on fera l’histoire des mentalités et des idées au XXIe siècle. Au nom du progrès, de la gauche, du Bien, on persécute et on empêche de parler ou de travailler des écrivains, des artistes, des journalistes, des intellectuels. »
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D’après Albert Eckhout (1610-1666) et d’après Frans Post (1612-1680) Manufacture des Gobelins Le Chasseur indien, 1723-1726 Laine et soie - 400 x 285 cm Rome, Villa Médicis Photo : Académie de France à Rome

D’après Albert Eckhout (1610-1666) et d’après Frans Post (1612-1680)
Manufacture des Gobelins
Le Chasseur indien, 1723-1726
Laine et soie – 400 x 285 cm
Rome, Villa Médicis
Photo : Académie de France à Rome

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Charlie Hebdo a pris acte lui aussi aujourd’hui de ce grand retournement. Il concède désormais que la censure a changé de camp. Dans son éditorial du 7 janvier 2020, « Les nouveaux visages de la censure », le chef de la rédaction expliquait qu’il y a « trente ou quarante ans », le politiquement correct « consistait à combattre le racisme ». Mais tout a changé. « La gauche anglo-saxonne a inventé le politiquement correct pour faire oublier son renoncement à lutter contre les injustices sociales. La lutte des classes, trop marxiste à ses yeux, a été remplacée par la lutte des genres, des races, des minorités, des sous-minorités et des micro-minorités. »
La remise en cause aujourd’hui de la tenture des Indes conservée à la Villa Médicis est symptomatique d’un vaste mouvement. Les auteurs de l’attaque le disent d’ailleurs eux-mêmes. Cette affaire est révélatrice d’un bouleversement intellectuel majeur qui dépasse très largement la seule question patrimoniale. La critique décoloniale promeut une vision culpabilisatrice et mortifère de l’histoire européenne qui se nourrit d’une puissante haine de soi [5]. Et désormais, l’Occident se déteste tant lui-même qu’il cherche avec fureur son propre anéantissement. »
Jérôme Delaplanche
(ancien responsable de l’histoire de l’art à la Villa Médicis)

Illustration « Mars » – extraits

Illustration « Mars » – extraits

Voici enfin ma dernière vidéo terminée. Elle montre et explique l’évolution de cette illustration intitulée « Mars », reprenant les symboles de ce dieu mythologique Romain.

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Comme je sais qu’aujourd’hui les gens ont à peu près 3 minutes d’attention (merci le marketing publicitaire), j’ai extrait trois parties que je vous montre ci dessous :

 

 

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Illustration encadrée, prête à être exposée :
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Selfie bisous
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Ares

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Dans ce deuxième extrait, vous pourrez voir en détails les symboles mis en abîme.

 

Top 10 favorites movies

Top 10 favorites movies

Je suis tombée sur facebook sur une liste à donner de mes dix films préférés. J’ai préféré la repartager ici pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli des archives perdues de l’infraweb of the abyss.

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1 – Belle de Jour – Luis Bunuel – FR (1966)

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Luis Bunuel fait parti de mes 4 cinéastes préféré. J’ai vu presque tous ses films (il est le réalisateur dont j’ai vu le plus de films, au moins une bonne vingtaine sur plus de trente), écouté des conférences, des interviews, lu des livres sur lui et de Claude Carrière avec intérêt.
Vu au cinéma du Centre G. Pompidou. Belle de Jour est le film qui m’a le plus marqué émotionnellement mais à l’époque j’étais plus sensible au sujet. J’en suis tombée amoureuse de Pierre Clementi, lu son livre sur la prison en Italie (« Quelques messages personnels ») etc,…
Mais dans mes films marquant, il y a beaucoup « Un chien andalou » de 1929. Je ne l’ai pas mis ici car j’avais déjà trop de films et que c’est un court métrage. Je l’ai vu la première fois au Tate Modern à Londres il me semble.
Ce film me plait pour son esthétique contemporaine d’une époque graphique, pour son surréalisme, qui est très important pour moi car l’art doit réveiller du réel.
C’est ce que fait ce film comme d’autres que j’ai beaucoup aimé notamment La Voie Lactée, qui s’en prend beaucoup à l’église (comme « l’Age d’or »), mais qui à l’époque était vraiment audacieux.
Et « le Fantôme de la liberté » qui a un humour particulier (ou que j’aime particulièrement), j’aime sa façon de remettre en cause les valeurs de la société de l’époque, sa manière de se moquer des bourgeois et de casser les codes.
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2 – La Grande Illusion – Jean Renoir – Fr (1937)
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Vu à la cinémathèque Française de Paris, ainsi que pas mal d’autres de ses films, car Renoir fait aussi parti de mon « top 4″. Je ne sais pas si j’aime les films qui se passent pendant la guerre, ou si j’aime simplement les uniformes (enfin si je sais). La présence de Erich Von Stroheim fait beaucoup pour ce film, car il est un personnage qui malgré son physique peu avantageux sait incarner l’élégance, la froideur et le côté sombre qui me plait (dans son goût pour le style « gothique »…). L’esthétique du film est parfaite et émouvante, mais le côté bon enfant, bon vivant est également très présent (et ne me gêne pas alors qu’il me gêne dans le cinéma d’aujourd’hui). On y parle de la guerre sans manichéisme, mais avec un espoir qu’on ne connait plus, que je qualifierais de poétique. Cet espoir qui selon moi est cette grande illusion, est de penser que c’est la « der des der », à l’aube de la seconde guerre mondiale.
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3 – Les damnés – La caduta degli dei – Luchino Visconti – It (1969)
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Mon troisième de mes quatres cinéastes préférés, sans ordre particulier, sachant que j’ignore qui est le quatrième est l’italien Luchino Visconti. J’aime aussi également Ludwig et le Guépard, un peu moins Senso ou Mort à Venise (qui reste magnifique). Je pense souvent que les films que je préfère le sont pour les costumes et les décors et précisément les papiers peints. Certains trouveront cela superficiel mais le costume et le design de motifs sont de réelles et profondes passions et professions chez moi. La lumière est magnifique, certains trouveront cela trop théatrale ou académique mais avec la mode des années fin 60/ début 70 j’adore vraiment ces images.
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Encore ici la présence du beau Helmut Berger rend ce film encore plus agréable, et son personnage à la fois fou, qui aime se travestir, qui aime les enfants et sa mère est très intéressant. La référence à la nuit des longs couteaux, la tuerie des S.A. me plait énormément car rappelle comment le régime hithlérien utilise et massacre ses alliés, pour retourner sa veste et se faire bien voir auprès des dirigeants. Le côté ou peut être la vision légèrement homoérotique de Visconti me plait aussi, parfois j’ai l’impression d’être, dans mes goûts esthétiques un homme homosexuel dans le corps d’une femme. Mon côté Douglas Pearce.
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Charlotte Rampling n’a pas de chance avec les nazis. Je voulais mettre dans mon top 10 Le portier de nuit de Liliana Cavalli (1974), car il fait aussi parti de mes films préférés, mais je triche déjà en mettant plusieurs films préférés par réalisateur.
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4 – Inferno – Dario Argento – It (1980)
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Pour rester dans le cinema italien, j’ai découvert Dario Argento plus récemment (il y a six ou sept ans), avec Inferno à la cinémathèque française. C’est parce que je l’ai vu en premier, et qu’on m’avait dit beaucoup de mal d’Argento (pour son kitsch etc) et que je m’attendais à ne pas aimer, que j’ai beaucoup aimé et que je n’ai pas choisi Profondo Rosso ou Suspiria vu plus tard. Peut être que je préfère Profondo Rosso, car il y a une maison (près de Turin) avec une très belle architecture, mais ce que je préfère dans Inferno est le côté fantastique. En voyant ce film, j’ai vraiment retrouvé des sensations que j’avais dans mes rêves. Je me suis vraiment demandé si j’avais rêvé de ce film et je pense que Dario Argento sais se connecter à une vibration sensible un peu inconsciente et totalement onirique (qui peut aller dans l’horrifique). Mais avouons que les papiers peints de Suspiria sont les plus beaux, même si l’hôtel de Inferno est carrément génial. J’adore aussi les vitraux, donc je me devais d’adorer Argento. Et je finirais par saluer les musiques de ses films qui sont superbes.
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5 – 2001 l’Odyssée de l’espace – Stannley Kubrick US (1968)
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J’ai vu ce film seule chez mes parents quand je devais avoir 16 ou 17 ans. J’étais à l’époque grande fan de Marilyn Manson qui recommandait Kubrick. C’était vraiment une découverte intéressante, et même si je ne comprenais pas tout ce que je voyais, les images et je dirais même les symboles qu’ont réussit à créer les images sont restées gravées en moi jusqu’à aujourd’hui. Les mégalithes noirs, bien que discrets semblent avoir une puissance extra terrestre divine. J’ai lu juste après le livre de Arthur C. Clarcke pour tenter de percevoir un peu plus certaines choses. Le design et le style de l’époque, me plait énormément. Shinning, Orange Mécanique et Barry Lindon sont aussi des films qui m’ont plu, mais j’ai détesté Eyes wide shut et ses 3 accords de piano. J’aime l’humour du Professeur Folamour, et imaginons qu’il ait pu réaliser un film sur Napoléon (l’exposition à la cinémathèque nous montrait ses recherches), cela aurait pu être magistrale.
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6 – idi i smotri (Requiem pour un massacre) – Elem Klimov – Ru (1985)
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Découvert au cinéma espace Saint Michel de Paris, sur un conseil, je ne savais pas à quoi m’attendre. La surprise vient d’un format d’image à la fois sale et carré qui rend à la fois les scènes proches de nous, et aussi un côté différent de ce que j’ai l’habitude de voir (plus la langue qui n’est pas celle que j’entends le plus souvent). D’une certaine manière on sent une certaine immersion dans des moments terribles. J’ai ressenti un malaise avec ce film et cela m’a plu car il avait réussi à remuer mes petites tripes sensibles. Encore un film dans le contexte de la guerre.
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7 – labyrinthe d’herbes – Shuji Terayama – Jp (1979)
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Ici encore, ce film réussit à composer plusieurs éléments que j’aime : l’onirisme étrange, le bizarre, le côté avant-gardiste et artiste du style Angura, le côté légèrement subversif ou anticonformiste, les fantasmes mêlant sexe, mort, étrange, les souvenirs comme des fantômes du passé, le côté théâtral, la poésie,…
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Il réussit a créer des personnages qui deviennent des sortes de symboles ou d’archétypes comme ce personnage de jeune garçon  au visage blanc ou portant un masque, avec un uniforme et une casquette symbolisant l’enfance du réalisateur, et que l’on retrouve dans « pastoral to die in the country ».
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8 – cold fish – Sono Sion – JP (2010)
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Film vu au Forum des Images, en présence d’une des actrice. Il y a encore ici beaucoup de films, ou d’éléments de films que j’aime chez Sono Sion. J’ai bien apprécié Suicide Club (2001), Noriko’s Dinner Table (2006) (cela rappelle cet article :
), Strange Circus, Love Exposure (2008) (vu a cinéma de Saint Denis en présence du réalisateur, pendant ses quatre heures, ou Cold Fish (2010). (moins aimé « comme dans un rêve » ou « guilty of romance »). Et The Land of Hope (inspiré de Fukushima) m’a fait beaucoup pleuré.
Apparemment il aime beaucoup l’auteur Edogawa Rampo aussi.
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J’aime beaucoup un certain cinéma japonais, j’aime le décalage qu’on pourrait trouver avec notre réalité française, et qui pour moi me permet de faire ce pas de côté, cette critique et cette ouverture vers un ailleurs possible. J’aurai pu mettre d’autres films qui m’ont marqué : Visitor Q, Ichi the killer (Takashi Miike),… J’aime beaucoup le thème de l’échec familial avec lequel je me sens proche, je ne sais pas s’il y a un lien avec mes origines asiatiques mais le malaise créé entre modernité et tradition est quelque chose que je ressens. J’aime aussi cet humour tragi-comique, parfois noir, qui n’appellent pas au ricanement actuel de rigueur. J’aime quand les images sont à la fois subtiles, transgressives et extrêmes, du coup le « gore » ou le sanglant en font parti. (J’aurai pu mettre dans ma liste de films Brain Dead vu quand j’avais 13 ans qui était un film assez drôle).
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9 – Innocence –  Lucile Hadzihalilovic – Fr (2005)
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J’aime beaucoup l’atmosphère de ce film. J’aime cette innocence. Ce film réussit à créer un environnement proche du conte, qui est un élément important pour moi. Ce n’est ni joyeux ni triste, c’est complexe et nuancé. J’apprécie cette ambiguïté, plus proche de la réalité. La jalousie, l’espoir, la peur, la tristesse,… Il ne faudrait pas enlever cela aux enfants, même si on a tendance à vouloir les représenter sous leurs meilleurs jours. Quand il y a des enfants à l’écran, j’ai tendance à m’identifier. Faire une régression dans mon enfance, ou le concept de l' »enfant en moi », vulnérable, naïf. Je vois cette douce sensation de nostalgie. Beaucoup de personnes ont plutôt pris le parti de se voir en tant que prédateur sexuel, et ont dénoncé ce film. Pourtant ce n’est pas explicite, ce qui serait à dénoncer est de n’y voir que ça chez les censeurs. « L’ambiguité sexuelle » est quelque chose qu’il ne faut pas dissocier absolument de l’enfance. Quand on est enfant, on sent aussi ces choses, ces regards, ces gestes, ces attentes, en tout cas moi je le sentais. Beaucoup d’enfants cherchent à faire plaisir aux adultes, à être parfait à leurs yeux. C’est là que réside la complexité.
J’ai récemment regardé « Evolution » que j’ai aussi aimé. C’est le genre d’atmosphère qui me plait, le conte, le mythe, le symbole.
Et aussi la beauté et l’esthétisme.
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10 – Marie Antoinette – Sofia Coppola – USA (2006)
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Vu au cinéma, j ‘ai beaucoup apprécié ce film comme beaucoup de personnes à l’époque. Il a influencé toute une tendance. J’ai déjà parlé que j’aimais les costumes et les décors en général, qui sont ici très beaux, malgré les débats futiles sur l’historicité (ce film n’avait pas pour but d’être un documentaire). Sofia Coppola réussit très bien à créer une ambiance féminine, onirique et dramatique, qui est à la fois romantique et contemporaine (avec un brin de « jeunesse »). On arrive a se mettre à la place d’un personnage à la lourde responsabilité qui cherche à s’évader dans son propre monde. Je pense que ce film serait mal passé 12 ans plus tard, où on s’attarde trop au caractère « royal », vu comme la pire des choses (alors que c’est plus complexe que cela), ou à la « blanchitude » des personnages, comme a été très lourdement accusé son dernier film « les proies », film que j’ai beaucoup aimé pour l’ambiance également, les costumes et ce regard également sur la féminité (à la fois mignonne, jalouse, mesquine et fatale). J’avais aussi apprécié Virgin Suicide mais moins Lost in Translation. J’aime assez Kirsten Dunst qui est née le même jour que moi, du coup je pense que c’est une personne intéressante. ^^
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Mais aussi en pagaille :
Seul contre tous – Gaspar Noé
crash
the naked lunch – Cronenberg
eraserhead – David Lynch
Neon Demon Judgement – Nicolas Refn Widding
The wicker man,…

Exposition 2016 à la galerie du Bailli

Exposition 2016 à la galerie du Bailli
Mercredi 30 décembre commence l’exposition de l’académie d’arts plastiques d’Epinal dans la belle galerie du Bailli, située dans le centre de la vieille ville.
Les oeuvres présentées auront la même consigne, celle d’être en noir et blanc.
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gravure linogravure
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Pour cela j’ai fait de nouveaux tirages de ma gravure Daphné en noir et blanc et je présenterai surtout ma dernière linogravure « Sous la pluie », qui m’a pris énormément de temps (plus de 40h de dessins et de gravure et d’avantage pour le tirage) et que j’avais commencé l’année dernière (c’est une discipline de patience). Je voulais lui donner une note gothic lolita.
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linogravure holy mane gothic lolita
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gravure Daphne holy Mane
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Je présenterai également deux illustrations réalisées à l‘encre de Chine et à la plume déjà exposées et : Chrisanthèmes Jourdan (dont j’ai décliné une version couleur disponible en carte postale) et Marisa and birds que j’ai dessiné cette année (qui a elle aussi une version couleur en cartes postales).
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illustration Holy Mane encre de chine
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Si vous êtes dans la région, je vous invite à venir au vernissage ce mercredi à 18h30. Ce sera l’occasion pour annoncer officiellement l’ouverture d’un nouvel atelier de Fiber Art (art textile) que je co-animerai dès la rentrée. Si cela vous intéresse, vous pouvez « aimer » et partager la page facebook ou consulter la galerie pinterest.
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Holy Mane illustration
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Je suis très heureuse de partager ma passion pour les arts textiles. C’est une discipline que j’ai toujours aimé et je cherche régulièrement à rechercher et améliorer
mes techniques de broderie, tissage, crochet, etc… Le blogue sur les travaux d’aiguille et de textile que j’avais ouvert a de nombreuses notes que j’aimerai ajouter mais je trouve moins le temps de le faire et je ne partage pas mes recherches sur mon site mais mon appartement est envahi de projets finis, en cours et de laines.
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fiber art epinal
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L’exposition a lieue jusqu’au 9 janvier, n’hésitez pas à venir me poser des questions sur ce nouvel atelier ou sur autres choses, je serai de permanence le mardi 5 après midi.
Une belle manière de finir et de commencer l’année pour moi, je vous souhaite à vous également de très bonnes fêtes !