Holy Mane dans La Voûte en décembre

Holy Mane dans La Voûte en décembre

Comme chacun, nous sommes soumis aux autorisations et interdictions gouvernementales, sans nous laisser le temps de nous adapter comme on le souhaiterait et avec à tout moment la possibilité de changements.
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Cela me rappelle fortement les témoignages de souffrance au travail (dont une philosophe du travail rappelle qu’il faudrait plutôt appeler cela « maltraitance au travail » ou « harcèlement au travail « car ce n’est pas la faute du travailleur mais du « manager ») orchestrée par le capitalisme actuel. Ce type de management de plus en plus appliqué au secteur public comme la culture, l’éducation, la santé, se généralise maintenant à toute la population avec les ravages ( les employés d’Orange France Télécom) que nous connaissons pourtant…

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Comme je le dis souvent, je pense que notre société doit plutôt non pas s’adapter et faire résilience pour continuer à aller droit dans le mur, pour la Croissance des plus riches, mais plutôt ralentir et prendre soin de soi et des autres. Nous visons une époque de pandémie et personne ne parle réellement de prendre soin des corps et du vivant (la nature, les animaux, les végétaux,…) si ce n’est nous imposer un scientisme déraciné (la science profane comme religion comme l’explique René Guénon en 1927 dans la crise du monde moderne) à travers une course absurde (dans le sens de la précipitation plus que la qualité) pour un vaccin.

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Les humains sont réduits à des chiffres, des statistiques, des courbes de croissance et non plus à des individus avec des corps sensibles. Comment pouvons nous construire un futur sain avec ce genre de mentalité ? Il y a quelques années quand Staline parlait des morts comme des statistiques tout le monde trouvait ça horrible et maintenant c’est devenu la nouvelle norme.
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Fin octobre, j’avais donc prévu mon exposition et « marché » (vente d’impressions et de mes bijoux d’art textile) à la Voûte, située dans un petit village des Vosges. Cela a été entravé par la règle de l’ouverture des lieux seulement « essentiels ». Mon exposition chez le fleuriste a également été fermé.
Maintenant que les vacances de Noël arrivent, de nouvelles « adaptations » pour les commerces sont mises en place (laissant les restaurateurs et les bars à leur confinement). C’est ainsi que la Voûte peut réouvrir. En effet cette association, comme une maison d’artisans et d’artistes permet de s’acheter des créations artisanales faits mains. C’est aussi un lieu où se retrouver, où se poser, prendre son temps et regarder. Le lien humain est plus important que « l’obligation d’achat ». La Voûte est un beau lieu gardant une structure architecturale d’ancienne ferme, modernisée permettant à chacun de garder les « distanciations physiques » de rigueur. Elle est idéalement placée au centre du village près du clocher de l’église et profitant même d’un restaurant à côté qui permet de livrer des pizzas à défaut d’ouvrir ses portes, et d’un petit terrain adapté aux voitures (qu’on appelle « parking » dans le monde civilisé).

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Me voila donc installée à la Voûte, à une place d’honneur depuis dimanche 29 octobre et pour tous le mois de décembre (selon les changements de plan du manager de l’Etat). La voûte est ouverte du mercredi au dimanche de 13h30 à 18h30.

Ce qui m’intéresse est sa position dans le monde rural et les échanges possibles avec d’autres créateurs, et c’est encore plus stimulant si certains partagent certaines de mes idées, notamment le besoin de nature et de « spirituel » (que j’appelle « animisme », mais sans vraiment le nommer car il ne s’agit ni de dogme ni d’orthodoxie et encore moins de morale). Dans mes réflexions, en perpétuelles constructions, analyses, nourritures, je réfléchis à la manière de construire une société plus idéale, sans oublier que mon idéal n’est pas l’idéal de mon voisin, mais c’est important d’observer tous les possibles. Dans mon idéal, il faudrait des plus petits groupes d’humains autonomes dont le pouvoir n’est pas centralisé par une capitale comme Paris ou pire, Bruxelles qu’on appelle aussi New York.
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J’ai une amie qui habite une île au Japon est cela dessine bien les contours de mon idéal : quelque chose de traditionnel, sans être ni xénophobe ni sexiste pour autant, qui conserve un culte des anciens, un culte des lieux, des pierres, des rivières, des esprits (un mélange de croyance local et de shintoïsme), vénéré lors de fêtes traditionnelles, où musiques, costumes, contes, danses conservent un lien social intergénérationnel et remémorant le passé et les mythes fondateurs. L’entraide y est très présent, les gens ont tous un potager et partagent leurs légumes avec les voisins, ils viennent chez vous sans non plus s’imposer, ce qui me rappelle ma grand mère picarde qui avait toujours du café pour les visiteurs. Il y avait vraiment une solidarité et même si les réseaux sociaux numériques n’existaient pas, les gens ne souffraient pas comme aujourd’hui de solitude. La nature a une place importante mais pour autant ils vivent dans le présent, avec la technologie associée. Quand les gens font des choses pour toi, c’est moins difficile de faire des choses pour eux (sans être exploités par eux). C’est ce que les petites communautés, au contraire des grandes villes peut enseigner.
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Je pense que la ruralité peut prendre cette voie. Les parisiens aiment représenter les vosgiens comme des arriérés, des chasseurs et des consanguins. Mais ce n’est pourtant pas ce que j’ai rencontré (même s’il y en a sûrement, comme partout en fait). J’étais même plutôt ravie de rencontrer des personnes sensibles et cultivés. Ici, les gens ont plus un goût de la nature, et on peut parler astrologie, magnétisme et fantômes sans passer pour des gens bizarres ou naïfs (ce qui est le cas dans les « villes civilisées »). Le capitalisme et l’idéologie ont récupéré l’astrologie et le tarot pour faire des guidances et du coaching teinté de morale « woke », ce qui dénature terriblement cette science sacrée en partie oubliée (voir encore le chapitre sciences sacrées sciences profanes de René Guénon dans la crise du monde moderne de 1927). Je n’angélise pas le monde rural qui a de nombreux défauts, j’essaie d’observer et de construire dans ma tête un idéal. Ce que j’ai manqué pendant mon adolescence en Seine et Marne était de culture. Aujourd’hui, je souffre de ne pouvoir aisément aller à une exposition sur les Hittites au Louvre ou sur William Blake à Londres. Bien sûr, nous sommes plus mobiles qu’auparavant (quoiqu’avant il existait plus de lignes de train, notamment une ligne sous Napoléon III qui reliait Paris à Plombières les Bains). L’idéal serait d’avoir des lieux artistiques en zone rurale. Pourquoi pas. Alors bien sûr il en existe, comme ici à la Voûte, il y a aussi des squatts (mais la politique tue l’art, même si je suis profondément politique) mais si je poursuis mon idéal, on pourrait voir une exposition comme celle sur Mucha ou sur les préraphaélites par exemple. A Epinal, on a bien le Musée de l’Image et le Musée d’art ancien et contemporain qui accueillent de grands artistes reconnus. A Plombières ils voulaient réouvrir un musée avant le confinement.
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Selon moi, le problème ou le défi comme disent les bien pensants capitalistes, c’est le public. C’est vraiment un problème, et en fait, cela ne touche pas que les campagnes, car j’ai habité longtemps en région parisienne et j’ai pu voir que les gens n’étaient plus sensibles comme avant. Selon ma théorie, les gens ont trop bouffé de culture de masse et n’ont plus de goût pour les belles choses, ils ne se déplacent qu’en troupeau, mais ne prennent plus le temps de flirter individuellement et intimement avec l’art, ils sont dans la représentation de goûts et non plus dans l’émotion et la sensation, à cause de la société du spectacle actuelle qui t’indique quoi consommer, quoi penser, contre quoi t’indigner selon les hashtags à la mode.
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En ce moment, j’écoute Martin Gore et les titres de Depeche Mode des années d’avant la chute du mur de Berlin, une période très riche musicalement (Martin Gore y habitait un peu). Honnêtement j’ai des coups de mou et cette musique m’a vraiment aidé à me concentrer sur la joie de danser plutôt que sur le prix du panier de course, les factures à payer et l’administratif à gérer. Dans mon idéal, j’aimerai des clubs de musique avec des punk romantiques venant danser sur de la synth pop comme à Londres au début des années 80. Mais aujourd’hui, même à Paris, on ne peut pas dire qu’il y ait foule. J’ai déjà écrit mes notes désespérées sur ce que la gestion sanitaire a tué dans la culture artistique, notamment les artistes les plus précarisés, et je sais que malgré les bonnes intentions des gens, ça ne sera plus comme avant, on ne pourra plus danser. Car je ne veux pas d’un vaccin ARN qui modifie mon ADN, car mon corps a besoin de ce corps non génétiquement modifié pour m’approcher de William Blake et de sa capacité créative à avoir des visions. Le bruit des voitures, l’électricité et la technologie altèrent déjà mon corps (insomnie,…), alors comment pourrais je avoir foi en pire ?
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En tout cas il est important de « rêver », d’imaginer, pour ensuite construire des idées et proposer des alternatives, car il y a vraiment trop de choses qui ne vont pas. C’est pourquoi rencontrer des gens « en vrai », est important. Je continue de réfléchir à tout ça, il y a tant de propositions, j’ai vraiment besoin d’une énergie créative pour m’ouvrir de nouvelles portes. Il faut trouver des manières à l’art de s’exprimer et permettre de retrouver du lien social et faire naître des oeuvres de génies telles que les chansons de Martin Gore. A la Voûte on réfléchit à d’autres projets et événements possibles, c’est très stimulant !
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J’expose :

Ou ? :

La Voute, 36 Le Village, 88240 Les Voivres, France

Quand ? :

Du 29 novembre au 29 décembre :  Mercredi à Dimanche, de 13h30 à 18h30
(Je ne serai pas présente toujours)

Combien ? :

Entrée libre et entrez libres