Aujourd’hui, des militants portant des T shirt Just Stop Oil, ont aspergé le tableau « La jeune fille à la perle » (1655) de Johannes Vermeer aux Pays-Bas.
L’écologie déteste t’elle la peinture impressionniste et l’Art en général ?
Le 14 octobre 2022, deux militantes du mouvement écologisteJust Stop Oil (1) ont déversé de la soupe sur la peinture «Tournesols » exposée à Londres, peinte par Vincent Van Gogh en 1888.
Le but ? Pour ces « écolos », il s’agissait de capter l’attention médiatique pour dénoncer et demander l’arrêt de projets d’exploration et de production de pétrole et de gaz au Royaume Unis.
Ils questionnent :
« Il est temps de se lever de se battre pour ce qui est juste. Qu’est-ce qui a le plus de valeur, l’art ou la vie ? »
Autant il est important de préserver l’environnement et de dénoncer l’exploitation pétrolière et gazière qui le détruit, autant cibler l’art ne fait qu’appuyer une détestation de celui-ci. Sans parler du fait que l’art n’est pas responsable de la destruction de la nature, au contraire, il lui rend souvent hommage et grâce, en tire une inspiration infinie et conduit l’âme des hommes à la contemplation.
Ce geste de destruction symbolique (les actions étaient non violentes et les peintures étaient protégées par des vitres) de l’art a motivé d’autres personnes à poursuivre ce saccage. Le 23 octobre, c’était au tour des « meules » de Claude Monet d’être aspergées de purée dans un musée allemand par des membres de Letzte Generation.
Comme l’a révélé Nicolas Casaux sur le site Le Partage (2), ce genre d’actions a pullulé cet été, comme le 22 juillet en Italie contre « Le Printemps » (3) de Sandro Botticelli (1445-1510), parmi d’autres actions ne ciblant pas spécifiquement l’art (le tennis, le cyclisme, etc.). Il relie ces groupes écologistes à un même fond les finançant : le Climate Emergency Fund(4).
Ses fondateurs sont des héritiers milliardaires américains investissant dans les énergies renouvelables, la technologie, la santé (biotechnologie). Il est étonnant de voir que l’un des fondateur est Aileen Getty qui a hérité sa fortune grâce à l’exploitation du pétrole par laGetty Oil Company.
En effet, financer des groupes se croyant écologistes permet une bonne visibilité donc propagande pour préparer le terrain et l’opinion publique aux produits de demain issus de leurs investissements. Ce capitalisme vert, ou greenwashing, n’a d’ailleurs souvent d’écologique que l’étiquette. La plupart des énergies renouvelables nécessitent l’usage de combustibles fossiles ainsi que d’autres infrastructures polluantes. Ces fonds permettent aussi de soutirer de l’argent à des philanthrocapitalistes, industriels et autres stars leur vendant ainsi une bonne image sans devoir changer leur mode de vie polluante, mais il prend également l’argent public issue des lois votées par les candidats que ces fonds soutiennent.
Just Stop Oil réclame l’arrêt de l’exploitation pétrolière au Royaume Unis, mais ne demande pas de décroissance de l’activité nécessitant ces énergies. Ainsi les anglais devront bien trouver cette énergie quelque part, et s’ils ne la produisent pas, s’ils ne sont pas souverains en énergie, ils devront bien l’acheter, par exemple aux Etats Unis, les principaux bénéficiaires de ce boycott de concurrents locaux.
En France, Yannick Jadot (Europe Ecologie Les verts), réclamait pendant les présidentielles en mars 2022 qu’on arrête d’acheter du pétrole et du gaz à la Russie, dans une injonction totalement hypocrite, paternaliste et risible :
« Si pour sauver la démocratie en Europe, il faut faire tourner sa machine à laver la nuit plutôt qu’à 18 heures, c’est le prix que nous devons être prêts à assumer » (5).
Le résultat de tout ce cirque permit de débloquer des accords commerciaux en achetant du gaz de schiste ultra polluant, aux Etats Unis, les grands gagnants de l’histoire, pendantque le peuple français peine de plus en plus à pouvoir payer ses factures, malgré les profits des actionnaires et des industriels des énergies. Si l’arrêt des centrales nucléaires paraît un effort écologique, l’accroissement des besoins en électricité par les produits que cette société de consommation nous impose (voitures électriques, ordinateurs, appareils connectés, métavers,…) n’est pas logique, sauf si cela sert à des industriels américains, comme sait si bien nous imposer l’Union Européenne.
Ces fonds capitalistes, tout comme son idéologie déconstructiviste (6) (et son wokisme) détournent aussi l’énergie et la colère légitime de jeunes et moins jeunes qui ont raison d’être insatisfaits de la société vers des mensonges. Au lieu de se révolter contre les vrais responsables des crimes de l’environnement (les industries polluantes, les politiques, le capitalisme,…) et autres causes sociales (l’inégalité et l’appauvrissement croissant des populations,…), ils font des actions, qui n’arrêtent pas les nuisances et destruction de la nature,tout en se trompant de combat et de cibles (des peintures et des sculptures).
Cette société capitaliste (via ses médias, ses dirigeants, ses entreprises, ses financements d’associations progressistes) a transmis à nos enfants la haine de l’Art, la haine de la peinture figurative, des maîtres anciens, de la culture européenne et française.
Les militants de Just Stop Oilont décidé de jeter de la soupe en conserve (dont ils ont repris le symbole sur leur page Instagram), rappelant immanquablement les sérigraphies de soupe Campbell de Andy Warhol qui ont imposé le pop art américain, soit le début de l’art contemporain (débutant avec l’action painting soit le fait de lancer de la peinture sur une toile et la performance) et de la société de consommation (avec les conserves et boîtes industrielles remplaçant la vraie cuisine).
A la fin du XIXème siècle, Paris rayonnait artistiquement sur le monde au point d’accueillir les artistes du monde entier. C’est pourquoi le peintre hollandais Vincent Van Gogh s’est installé en France, pour s’imprégner de l’impressionnisme dans lequel excellait Claude Monet.
Après la seconde guerre mondiale, les Etats Unis ont imposé un plan de reconstruction de la France (dont ils avaient bombardé la Normandie) contre une dette financière et l’introduction de la propagande et culture capitaliste américaine. Le plan Marshall, aidé par la CIA, la famille Rockefeller (qui s’est enrichi avec le pétrole) imposa la nouvelle peinture américaine, pour dépasser et faire oublier notre propre histoire et héritage artistique. (7)
De la soupe en conserve (sérigraphiée) signant le début de la fin de la peinture figurative européenne, revient salir les tournesols de Van Gogh et chasser la fierté de notre identité européenne pour la ringardiser et la condamner de tous les maux des éveillés progressistes (« sexiste », « raciste », et maintenant « responsable du changement climatique »), tout cela, de la main (collée) de nos propres enfants.
Les militants de Just Stop Oil et autres groupes écologistes en héritiers de l’art contemporain enchaînent leur quart d’heure de célébrité comme Andy Warhol l’avait annoncé en 1968 avec ses 15 minutes of fame (8), chassées par toujours plus d’actualitésobsolescentes alimentant la machine capitaliste.
Coup de communication de l’État en faveur de la Culture, celui-ci annonce un « plan de relance » permettant aux artistes de ne pas trop la ramener concernant leur baisse de revenus pendant les mois d’interdiction de pouvoir travailler.
Ainsi l’annonce d’une commande de 30 millions d’euros aux jeunes artistes montre comment la France ne laisse pas tomber ses artistes.
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.Alfons Mucha peignant son épopée slave, juste pour mettre une belle image
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Artistes
Mais qu’est ce qu’un artiste ?
Concrètement (fiscalement dans le cas de la France), il s’agit de tous travailleurs qui vend (donc déclare) des œuvres ou des services artistiques, mais aussi toute la chaîne de travail permettant à ces artistes de proposer leur création. Dans le cas des comédiens et des musiciens, il faut donc compter les techniciens comme les ingénieurs du son, les régisseurs de salles de spectacles, les cameramen de plateaux télévision, etc. Cette catégorie vague peut donc concerner le clown qui propose des animations dans les hôpitaux, comme le présentateur télé, le graphiste qui met en page des menus de restaurant, le correcteur orthographique d’un article sur les verrues plantaires, le dessinateur de bande dessiné ou le peintre du dimanche qui expose à la foire à la saucisse (je parle de moi).
(edit : pendant les régionales, la gauche a présenté un tract journal prenant la défense de la culture en rappelant la nécessité de rouvrir les lieux de culture, notamment « les discothèques ». )
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La commande, intitulée « Mondes nouveaux » précise :
« Le présent appel se donne pour objectif de sélectionner des artistes ou collectifs d’artistes, français ou résidents en France, dans les disciplines suivantes : arts visuels, musique, spectacle vivant, écritures, design et arts appliqués. »
Revenus artistiques
Pour la plupart de ces artistes, pouvoir tirer un revenu régulier permettant de subvenir à leurs besoins matériels était déjà une énorme galère bien avant les confinements.
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Trouver des clients ou prestataires n’est pas toujours facile, certains artistes dépendent parfois d’un seul client, notamment le parc Disneyland Paris engageant sous des conditions abusives des décorateurs de spectacles et autres comédiens réduits à rembourser leurs cours de théâtre en portant des costumes Mickey Mouse lors des parades. Certains animateurs d’émissions de divertissement ou stars de télé-réalité gagnent très bien leurs vies, (pour relativiser son salaire rapporté par Stéphane Guillon (un contrat de 250 millions pour 5 ans, soit plus de 215 000 € par mois), Cyril Hanouna se défend en indiquant que Claire Chazal gagnait 120 000 € par mois) tandis que des sculpteurs sur pierre tentent de faire valoir leurs qualité face à la mode et l’économie des sculptures en impressions numériques. La précarité des artistes réside aussi dans la nécessité de faire comprendre que l’art est un vrai métier qui mérite une vraie rémunération (et non un affichage « ça te fera de la pub »).
Le cas des illustrateurs de bandes dessinées est assez symptomatique. Le secteur marche très bien, de nombreuses BD sortent chaque année avec des chiffres de vente en expansion, mais certains éditeurs font de moins en moins leur travail de promotion et payent de moins en moins les illustrateurs (environ 8% du prix d’une BD soit moins de 2€ pour un album vendu 20€, pour des mois de travail où il faut bien payer son loyer).
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Ce problème est souvent évoqué lors du festival de bande dessiné d’Angoulême sans que des mesures concrètes soient réellement appliquées. La presse aime aussi parler des revendications des « intermittents du spectacle ». Là aussi, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne et une représentation théâtrale ou musicale n’est souvent que la phase qui cache les heures et les heures de répétitions, souvent entendu comme du travail invisible mais pourtant réel. Ceux qui viennent de familles privilégiées en capital économique (les moyens) et social (les relations) auront plus facilement le loisir de travailler dans de bonnes conditions matérielles avec les contacts permettant la tenue d’un spectacle et la garantie d’un public, tandis que ceux qui doivent penser à économiser chaque centime pour continuer de payer leur loyer abandonneront peut être une carrière réservée finalement à un entre soi qui met rarement en avant les classes moins privilégiées.
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Compétition
Heureusement, l’État est là pour montrer son soutien « en même temps » qu’il brandit des barrières créatives, administratives et matérielles à la majorité des artistes.
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Le journal Le Monde diffuse cette publicité en présentant :
« Cette « grande commande artistique » avait été promise par le gouvernement lors de la présentation, le 3 septembre 2020, du plan de relance, doté de 100 milliards d’euros, dont 2 milliards pour la culture. »
On découvre ensuite qu’il s’agit d’un concours « les candidats doivent soumettre leur projet à un comité artistique ». Les concours sont une méthode bien appréciée des capitalistes. Appliquer la compétition tout en enrobant l’opération d’épithète « solidaire ». Alors que les institutions sont capables de réclamer à chaque artiste les taxes qu’ils doivent payer, celles-ci semblent moins capables de retrouver ces personnes pour vraiment les aider de façon plus équitables. Ainsi, alors que chaque « cotisant » pourrait se voir aidé, il n’y aura en réalité qu’une aide pour quelques personnes sélectionnées. Cela n’a rien d’un plan de relance, cela n’a rien à voir avec de la solidarité. Le capitalisme impose son paradigme du « que le meilleur gagne tout en fournissant les dés pipés », remplaçant les luttes sociales du « donner à ceux qui en ont besoin » sur l’exemple de la sécurité sociale.
Cette logique se retrouve dans les formes de « philanthrocapitalismes » de mentalité américaine qui déverse de l’argent pour contourner les structures démocratiques en place et imposer des contreparties, des idéologies et des idées dignes des pires régimes totalitaires, en ancrant leur puissance et leur monopole, comme l’explique Vandana Shiva à propos des industries agricoles (et le brevetage des semences) notamment. Je parle de l’influence des Etats Unis et des philanthropes comme les Rockefeller dans l’art moderne et contemporain dans mon article « Faut il aimer l’art contemporain », paru dans le numéro 90 de la revue Rébellion.
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Cette commande publique ressemble à la majorité des commandes publiques (1 %, etc.), ateliers ou résidences d’artistes. Ces initiatives devraient être ouvertes, transparentes et accessibles à tous les artistes mais sont en réalité bien souvent un système d’entre soi institutionnel déguisé permettant de distribuer de l’argent public à ses relations et amis qui répètent à loisir les slogans « démocratie » ou « solidarité » (et maintenant « inclusivité ») pour cacher leur clientélisme arriviste, discriminatoire et profondément bourgeois.
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Jeunes
L’article du Monde poursuit en signalant la favorisation des jeunes :
« Dans les faits, aucun critère d’âge n’a été fixé pour répondre à cet « appel à manifestation d’intérêt » du ministère de la culture, même si « une attention particulière » sera portée aux jeunes créateurs, promet-on Rue de Valois. »
En gros on a le droit de participer mais pas de gagner, un peu comme dans la société démocratique capitaliste « parle toujours » plutôt que « ferme ta gueule » en régime de dictature. L’adjectif « jeune » est assez particulier, surtout lorsqu’on sait qu’un artiste qui travaille depuis plus de 15 ans est souvent encore désigné comme un « jeune artiste » ou un « jeune créateur ». Mais il n’a pourtant plus le droit aux aides réservées aux jeunes, car tout d’un coup il n’est plus jeune. Toujours trop jeune pour recevoir une rémunération juste, mais plus assez jeune pour avoir les « aides pour les jeunes ». C’est magique, c’est un peu comme le « face je gagne, pile tu perds ».
Sans surprise tout cela devra être progressiste et contre le passé. Cela peut sembler une évidence tant on est baigné dans cette idéologie imposant l’idée que le passé est forcément horrible et le futur forcément radieux, or l’histoire et le présent nous prouvent que les choix capitalistes amènent la planète et les êtres vivants vers la destruction, la dépression, l’accroissement des inégalités entre riches et pauvres, les extinctions de masse des espèces, les catastrophes climatiques, la plastification des océans, la violence, etc…
« Une évidence s’impose à celles et ceux qui s’efforcent d’en dégager la portée historique : tout est à refaire. »
« pour tâcher de tirer un bilan du passé »
« Des mondes nouveaux, riches de promesses. Car peut-être a-t-on oublié que les artistes, les créatrices et créateurs étaient les mieux à même de répondre à nos aspirations, les acteurs essentiels de nos transformations, les meilleurs interprètes, aussi, du tremblement du temps. »
« au cœur d’un monde qui a pour mission de se reconstruire. »
Pourtant pour reconstruire, il ne faut pas le faire avec les mêmes logiques capitalistes qui ont mené au chaos actuel.
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Désacraliser la Sainte Chapelle
Les artistes sont invités à proposer des projets « en résonance avec un ou des sites du patrimoine architectural, historique et naturel ».
« Afin que ces créations puissent dialoguer avec des espaces emblématiques, les créateurs qui le souhaiteront pourront proposer des projets en résonance avec un ou des sites du patrimoine architectural, historique et naturel relevant du Centre des monuments nationaux (CMN) ou du Conservatoire du Littoral (CdL). «
La volonté de cette commande est de mettre les œuvres proposées en relation avec des endroits de nature ou des œuvres du passé (églises, châteaux, littoraux,…). On devine clairement la volonté d’insulter ces merveilles pour les réduire à la vision progressiste de l’idéologie souhaitant « déconstruire le passé » (et la nature).
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Jury
Pour être sélectionné, il faudra envoyer un dossier comprenant la formation et le parcours artistique. Comme la plupart des CV, cela permettra de voir par quels entre-sois institutionnels (écoles des Beaux Arts, Fondations privées, musées publiques,…) et idéologiques le candidat a été formaté. Il faudra aussi qu’il rédige une note d’intention de l’œuvre qu’il souhaite réaliser. Le dépôt des dossiers sera disponible le 28 juin (soit la semaine prochaine).
Les candidats sélectionnés pourront recevoir jusque 10 000 € pour créer leur œuvre.
La sélection sera décidé par un comité artistique qui pourra également proposer un accompagnement.
« Celui-ci est composé de neuf professionnels de l’art, parmi lesquels le chorégraphe Noé Soulier, le musicien Bruno Messina, le plasticien Julien Creuzet, le philosophe Ronan de Calan, la directrice de la Villa Gillet, Lucie Campos, la responsable de Lille Design, Caroline Naphegyi, Rebecca Lamarche-Vadel, la directrice de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, ou encore Chloé Siganos, la directrice des spectacles vivants au Centre Pompidou.«
J’aurai aimé étudier en détail le profil de chaque personne de ce jury (et si vous voulez contribuer à cette analyse n’hésitez pas), mais je vais me pencher sur mon domaine « de compétence », celui des arts plastiques en regardant un peu le parcours de Julien Creuzet.
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Oeuvre de l’artiste plasticien Julien Creuzet
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Un article de mixtemagazine titre :
« « Exposées à la FIAC et la Frieze de Londres, ses œuvres, chargées d’histoire coloniale, proposent une vision riche et composite du monde qui n’est pas sans confronter l’art et la pensée occidentale à leur ethnocentrisme. »«
On a donc affaire à des œuvres et des démarches dénonçant « l’ethnocentrisme de la pensée occidentale ». Cela ressemble à un dogme à répéter, que je retrouve souvent de la part des artistes, professeurs et intervenants des écoles des Beaux Arts et autre médias dominants.
« il pratique un art hétérogène et réflexif dont les pièces ne sont certes pas systématiquement grandes, mais presque toujours immersives (parfois littéralement : il pratique la VR) »
La technologie est bien évidemment valorisée, les casques de réalité virtuelles s’inscrivant parfaitement dans le monde-machine de smart-cities et économies virtuelles encouragées par le patron de DAVOS favorable au transhumaniste.
« » Je pense que mon émotion est caribéenne. En même temps, elle est profondément urbaine, dans le sens où j’ai beaucoup d’affection pour le bouillonnement des grandes villes, l’agitation, la diversité, la poussière, les détritus. »
Encore une fois, il ne s’agit pas de promouvoir des cultures autochtones traditionnelles, mais de faire la promotion de l’urbanité, de la ville moderne.
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.Oeuvre de l’artiste plasticien Julien Creuzet
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« M. Est-ce que la reconsidération des œuvres du passé fait partie des missions de la décolonisation de l’art et des esprits ? Que penses-tu, par exemple, des débats sur le corps indigène chez Gauguin ?
J. C. C’est un exemple intéressant. Aujourd’hui, les États-Uniens se posent la question : doit-on montrer les œuvres de Gauguin ? Est-ce que ce n’était pas un pédophile raciste, d’un white male ayant décidé d’abuser de jeunes filles et d’exotisme ? Dans les monuments parisiens, les choses à requestionner sont nombreuses également : la place de la Concorde, les lions comme symboles royaux, ou ne serait-ce que la place de l’or, qui est partout dans l’art hexagonal sans jamais avoir été produit dans des sols purement français. On ne manque pas de choses à requestionner – y compris la restitution des œuvres à l’Afrique. On nous dit qu’il faut des infrastructures, des musées. Mais ces œuvres n’étaient pas non plus faites pour être pérennisées : elles avaient des fonctions, des usages sociaux, que l’on ne pratique voire ne connaît plus. La pérennité des œuvres d’art est purement occidentale. »
On reconnaît ici encore les slogans idéologiques formatés des institutions artistiques qu’on retrouve chez l’intervenant aux Beaux Arts de Cergy, Geoffroy de Lagasnerie, que je critiquais déjà dans un article écrit l’an dernier, puis plus en détails dans l’article publié dans le numéro 90 de la revue Rébellion :
- vision occidentale (donc mauvaise) de la pérennité des œuvres (dogme idéologique que j’ai retrouvé dans le magazine Sciences & Vie consacré au patrimoine),
- diabolisation du passé, de l’histoire, du patrimoine,
- déconstruction des musées,
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.Oeuvre de l’artiste plasticien Julien Creuzet
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« M. Ces questionnements multiples, leur trouves-tu des réponses ? Sur la restitution des œuvres, par exemple ?
J. C. Si on veut y répondre, je crois qu’il faut d’abord qu’on se demande ce qu’est une œuvre d’art aujourd’hui. Quand on considère l’état économique, climatique, humanitaire du monde, faut-il construire des musées qui coûtent de l’argent, prennent beaucoup de place en stockage, sans parler de la spéculation du marché de l’art ? Est-ce qu’il n’y a pas là une forme d’indécence ? Je crois qu’il y a un nouveau format muséal à inventer, que les collections d’art qui ont marqué l’Histoire et sont nourries du pillage, du vol ou de la duperie, doivent être remises en question. Il faudrait trouver de nouvelles modalités muséales. C’est peut-être une pensée utopique, mais un musée du monde, pourquoi pas itinérant, avec une collection à l’échelle internationale et qui voyagerait sans cesse, ce serait intéressant. »
Tout cela s’inscrit dans le projet déjà évoqué dans d’autres articles de la destruction des œuvres du passé, de l’histoire, de l’héritage, de toute chose permettant de comprendre l’humanité, sa filiation… Cette stratégie permet bien évidemment de rendre amnésique les peuples pour les soumettre aux nouvelles dictatures technologiques capitalistes que les entreprises, les banques, le marché spéculatif des crypto-monnaies et des NFT, les élites, « young leaders », chefs d’État et patrons de multinationales du forum économique mondial de Davos dirigé par Klaus Schwab, nous imposent.
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« La directrice du FMI s’est interrogée : qu’est-ce que « l’histoire retiendra de cette crise ? » Un grand retour en arrière ou cette « grande réinitialisation » ? »
Pour ces « élites » au pouvoir, il faut absolument rejeter son identité, son patrimoine culturel et génétique pour pouvoir mieux consommer les produits biotechnologiques qu’on nous proposera contre rémunération régulière.
Dans un article, Anselm Jappe écrit à propos des techniques de reproduction médicalement assistées :
« Tout comme Monsanto avait fait sa fortune en stérilisant les semences pour pouvoir les revendre tous les ans, les tentatives de banaliser l’hétéronomie reproductive ressemblent bien à une tentative de nous forcer à devoir acheter nos propres enfants » à commenté une personne bien avertie. »
C’est pourquoi parler d’art contemporain pourrait sembler un sujet qui n’intéresse que peu de gens, pourtant la propagande qu’il permet s’inscrit dans une logique globale de remplacement de tout ce qui permet aux humains de vivre dans leurs diversités, leurs identités, leurs autonomies et leurs dignités.
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Toutes ces choses me poussent à vouloir lutter pour la sauvegarde de notre héritage humain, de l’histoire des hommes et des femmes. Cela me force à vouloir protéger les œuvres d’art, les créations et les joyaux architecturaux, témoins d’un savoir faire aujourd’hui oublié, ringardisé, diabolisé. Le Beau n’est pas seulement interdit, il doit être effacé par cette idéologie du progrès, qui n’est que le progrès, à l’instar de la croissance, de la fortune des humains les plus psychopathes sans limite pour l’hubris, se cachant derrière un « philanthropisme » mesquin et destructeur. Aujourd’hui en France, la destruction de l’Histoire, passe notamment par l’égorgement de professeurs d’histoire, avec une soumission ou une complaisance des pouvoirs publiques pour la montée de ces menaces (alors que le pouvoir sait prendre des mesures fortes et inacceptables pour les gilets jaunes réclamant plus de justices sociales).
« . Es-tu satisfait des conditions dans lesquelles il t’est permis de travailler en tant qu’artiste en France aujourd’hui ?
J. C. De nos jours, en France, il est possible en venant de diverses classes sociales, d’économies différentes, d’intégrer une école des Beaux-Arts pour y recevoir un enseignement de niveau master 2, pour très peu d’argent me semble-t-il. »
L’artiste remercie le système qui l’a porté et ses institutions, sauf que ce qu’il avance n’est pas tout à fait vrai. Cette réponse est un peu dans le style du « tout le monde peut participer, mais on ne sélectionnera que les jeunes ». De nombreuses personnes issues des classes défavorisées ne savent pas qu’on peut intégrer les Beaux Arts et ce n’est pas sûr d’être pris sans avoir la culture bourgeoise nécessaire pour la sélection.
Même moi, qui ne me trouve pas totalement inculte et incapable de créer et formuler une pensée critique, je n’ai pas cette culture qui m’a permis d’intégrer ces écoles. L’art est inenvisageable pour les classes « populaires ». Et c’est d’ailleurs pourquoi ma famille m’a renié. Ce rejet du noyau familial est très contraignant et fait que peu de jeunes osent choisir cette voie artistique.
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Je tiens à préciser que je n’ai rien contre l’artiste, la personne ou ses œuvres. Chacun a le droit de créer ce qu’il veut mais je critique et dénonce l’idéologie qu’il porte (consciemment ou non). Lui même, dans une de ses réponses semble vouloir s’extraire des cases ou hashtags (« migration », « décoloniaux ») dans lesquelles les médias et les institutions veulent l’assigner.
« M. Ces questions d’histoire et de migrations, de personnes ou de matériaux, sont-elles au centre de ton œuvre ?
J. C. Précisément, le mot que je n’ai pas employé, c’est “migration”. C’est toi qui le dis et qui projettes une vision de ma pratique, ce qui me semble important à soulever. On a parlé d’une certaine idée de la culture, de géographies différentes, mais pas de la migration.
On peut bien sûr en débattre ! Je ne refuse pas le mot, loin de là, mais on m’en parle beaucoup, et je pense que c’est lié au fait que je suis racisé. C’est comme si je parlais de la migration malgré moi.
M. Un autre terme t’a été plusieurs fois associé, c’est “décolonial”. Peux-tu nous en dire plus ? Qu’est-ce que l’art décolonial ?
J. C. Encore une catégorie ! Cela vient des gens qui pensent par le prisme académique et qui créent une nouvelle case. On entend aussi souvent “post-colonial”, comme s’il y avait un après possible à l’histoire coloniale… Décoloniser, ça veut dire décharger, disséquer, décortiquer tout ce qui, dans notre culture, notre langage, a été colonisé. C’est comprendre ce qu’est un individu racisé, et que quelque chose a été transmis – par le sang, par la culture, par d’autres moyens encore. »
Ainsi, cet artiste est lui aussi d’une certaine façon victime de cette dictature idéologique, car on l’enferme dans le cliché tendance du moment (le « décolonialisme ») plutôt que de prendre en compte sa personnalité et sa singularité. Il est peut être conscient qu’il est un kleenex interchangeable par un même « racisé » au discours semblable sortant de l’usine idéologique des institutions artistiques. Pendant des années, j’ai moi même voulu m’exprimer sincèrement sur les combats qui m’animent.
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.Oeuvre de l’artiste plasticien Julien Creuzet
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J’ai toujours essayé de « bien faire », de « faire plaisir », de suivre ce qu’il fallait. J’ai essayé de dessiner des personnages comme il fallait, d’avoir un style plus « commercial », plus souriant, plus coloré, plus familial, plus bourgeois, mais finalement j’ai toujours été exclue de cette « culture », la seule légitime, la seule qui permette d’avoir des clients, d’exposer dans des lieux « prestigieux », qui permet d’avoir des contrats… Je ne suis pas la seule, et finalement nous sommes très nombreux à ne pas être conformes, qu’il s’agisse d’artistes graveurs comme Aude de Kerros, ou d’artistes à la rue, nous sommes la majorité à être exclus des opportunités.
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Il est alors urgent et nécessaire de construire des cultures alternatives, autonomes qui défendent des valeurs, questionnent le Beau sans le détruire, (contrairement à ceux qui dénoncent le Beau pour cacher leur manque de maîtrise et de goût), il est temps de reconstruire des cultures alternatives où toutes les classes, mêmes les plus populaires peuvent s’exprimer en dehors du rôle dans lesquels les élites financières veulent les réduire. Il est temps de retrouver de la sincérité, de la liberté d’expression, de la diversité d’opinion, de l’authenticité, de l’amour du Beau, de la technique apprise de l’histoire, de la vérité…
A propos de la peinture et de l’art (de nos) contemporain(s)
Idéologie Contre l’ ancien monde
Depuis plusieurs années, je lis des propositions d’une idéologie qui s’installe à gauche. Elle ressemble à celle de DAESH avec un voile de bienveillance, mais proposant tout de même des moyens d’actions comme le sabotage de projets de personnes qu’elle considère et dénonce être ses ennemis : les artistes, auteurs, plasticiens. Surtout ceux qui ont l’outrecuidance de représenter des femmes (avec des morceaux de peau dessus) en image, (ce qui est mon cas. Le fait d’être moi-même une femme « racisée » pauvre, issue de milieu précaire et populaire de parent immigré, vivant en milieu rural ne change rien, ce qui prouve l’hypocrisie de cette mascarade).
J’ai de plus en plus souvent des liens suggérés sur les réseaux sociaux de révisionnisme historique. Le XIXème siècle est particulièrement bien ciblé. Tous ses grands auteurs, ses grands peintres sont dressés comme les plus grands oppresseurs du monde. Je ne dis pas qu’ils étaient tous des saints, mais que leurs œuvres constituent un héritage que nous devons connaître à défaut d’aimer. Qui de Victor Hugo est un misogyne imposant à sa maîtresse qu’elle ne voit d’autres hommes que lui, qui de Delacroix peignant des femmes marocaines ou algériennes, en les objectivant fatalement de son male gaze, tout cela expliqué par des stars populaires du football offrant la visite aux jeunes défavorisés des quartiers au musée Delacroix. Les exemples sont nombreux et j’essaie de les oublier pour ma santé mentale. Lors de l’incendie de Notre Dame, quel enthousiasme devant la chute du clocher d’Eugène Viollet le Duc, probablement un violeur car c’est écrit dans son nom. Généralement les arguments sont de ce type, voire plus loufoque. Comment exploiter l’oeuvre (mentalité des plus bourgeoise) de Lovecraft alors qu’ »il était raciste ». (Je mets des guillemets pour dire que je ne veux pas rentrer dans ce débat là, mais dans celui de sa réappropriation alambiquée en même temps que sa condamnation). Un article très consulté nous donne l’argument suivant pour démontrer le racisme de Lovecraft. « Il avait peur de la mer, or c’est de la mer que vient les migrants ». « Il a écrit une nouvelle intitulée « la couleur tombée du ciel », la couleur, tout est dit ». Plus les arguments sont faibles et simplistes, à l’instar des sites conspirationnistes (nous apprenant que le monde est dominé en cachette par une race d’homme-reptiles) plus ils reçoivent d’enthousiasme auprès d’un public identitaire (se cherchant une identité sociale) réduit à approuver et répéter les codes imposés pour avoir l’espoir de faire parti d’un groupe, d’une culture, d’une identité.
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Femmes d’Alger, Delacroix
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Féminisme, écologie, critique du capitalisme et récupération politique
Me sentant moi même féministe, car je refuse qu’on réduise, prive de droits une personne en fonction de son genre, que je suis pour l’épanouissement physique, intellectuel, professionnel, social d’un individu, pour sa libération envers ses devoirs (et sa place physique) domestiques, conjugaux, familiaux,… que je défends son droit de porter des jupes, d’avoir des relations sexuelles entre adultes consentants, que je suis contre les abus, les harcèlements, les agressions, je lis des critiques féministes. Je ne suis pas d’accord avec toutes, car il existe plusieurs tendances au sein des milieux, créant parfois désaccords, parfois haine ou violence. Ce milieu est de plus en plus phagocyté par une mouvance anti-blanche (contre les femmes blanches), notamment via des médias originaires du Qatar comme Al Jazeera et son habillage cool sur les réseaux sociaux AJ+ expliquant en quoi les suffragettes demandant le droit de vote au début du XXème siècle ne sont que des racistes qu’il faut dénoncer. Cette vidéo a beaucoup circulé, vous l’avez peut être vu. La stratégie est souvent la même : défendre le droit des opprimés, pour rallier ceux (comme moi) qui pensent cette lutte légitime, puis accuser sa cible. La cible étant la civilisation occidentale, la femme blanche, l’homme blanc, les hétérosexuels. Bien évidemment, prendre la défense des homo n’est qu’une manœuvre politique, car on sait bien combien de nombreuses personnes des pays arabes condamnant de prison ou de mort les homosexuels, aiment les balancer le haut des immeubles. Quant à la liberté des femmes ou le sort des travailleurs étrangers, je vous laisse vous renseigner.
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Courbet (mort pendant la Commune lorsque les bourgeois républicains ont tiré sur le peuple)
Je suis aussi très concernée en matière d’écologie (pas l’écologie capitaliste greenwashing) et j’ai pu voir là aussi, un discours contre l’homme blanc occidental, sa civilisation et sa culture. L’argument paraît simpliste : ce sont des hommes blancs qui polluent le plus, donc tous les hommes blancs polluent par nature. Faire des généralités négatives sur une race est interdite et punit par la loi, mais là on peut en faire, car magie, le racisme anti blanc n’existe pas. Pourtant la haine des blancs existe, sauf qu’on nous apprend qu’elle est légitime, nécessaire. Mais là, ce n’est pas non plus un appel à la haine.
J’ai grandi en France et j’ai pu recevoir une éducation grâce au système public des écoles, j’ai pu découvrir des livres en allant gratuitement dans des bibliothèques, j’ai pu être soigné parce qu’il existe un système de santé protégeant ses citoyens. Mes parents ont perçu des allocations sociales en faisant des enfants et aujourd’hui ils ont droit à une retraite, après avoir pu percevoir de l’argent quand ils étaient au chômage ou reçu un salaire juste avec des congés payés, des droits sociaux et même des tickets restau. J’ai pu aller gratuitement dans des musées, aller à des concerts ou des cinéma plein air grâce à toutes ces choses que je trouve essentielles. Et contrairement à ce que les capitalistes tentent de nous faire croire, ceci n’est pas le progrès technologique. Tout ceci sont issus de luttes sociales, anti-capitalistes. Ce sont des choses précieuses et menacées par les capitalistes, c’est à dire les patrons (MEDEF, lobby, think tank…), le gouvernement et les médias à qui ils appartiennent. C’est notre héritage le plus précieux et nos droits sociaux les plus menacés. Et ils sont aussi menacés par ces personnes qui parasitent les milieux de gauche, souhaitant la destruction de notre système social, mais pas de notre système capitaliste. Les gens privilégiés de gauche soutiennent largement les destructions des biens publics dans les « quartiers », incendie de bibliothèque, théâtre, gymnase, école,… Après je suis consciente que la gestion de ces lieux est souvent confiée à des « amis » privilégiés des élus, que ceux-ci seront directeurs de telle institutions puis d’une autre etc, prenant l’argent et distribuant les offres de projets à leurs amis, famille, portefeuille de privilégiés, et que cela est problématique. Mais ces personnes seront peu impactées par la destruction de ces lieux, au contraire des travailleurs, du public et du contribuable. Ce ne sont pas ces personnes, cette gestion, ce management qui est remis en cause (alors qu’il le faudrait), les casseurs veulent juste s’attaquer symboliquement à ces lieux publics partageant la culture, la connaissance et le savoir.
Parce que, on nous explique que la culture, la connaissance et le savoir sont offensants, racistes, homophobes, validistes, patriarcaux, néo-colonialistes, etc,…
Alors que toute cohabitation avec des dealers, agression physique ne sont pas offensants, on l’a cherché en portant une jupe trop courte, en marchant sur un trottoir trop étroit, à sortir trop tard, etc,…
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émeutes à Rennes en 2018
Professionnels de l’art politiquement correct
Je voudrais présenter l’analyse d’un article lu récemment, reprenant cette idéologie. On pourrait penser que ce sont des extrémistes isolés qui n ‘ont aucun poids, mais c’est tout à fait faux. Cet article a été partagé dans des groupes d’entraide aux artistes, réunissant professeurs, professionnels, représentants politiques, etc,… Ce genre d’idéologie révisionniste, visant à nier la culture, réécrire l’histoire pour expliquer en quoi elle est offensante et dominante et donc à condamner au bûcher et donc détruire la culture occidentale est présente et responsable de par exemple la loi Haine, (proposée par une femme tenant des propos racistes envers les asiatiques, parlant de « amendement des pédés » ou traitant de « putes » ses homologues féminines,…) visant à censurer tout contenu d’idées alternatives à celles imposées par le gouvernement et ses médias. Par exemple, les seules personnes qui résistent réellement contre la domination et l’oppression et qui condamnent la monté des prix et des taxes, la diminution des droits sociaux, l’exploitation du travail par la casse des droits des travailleurs, réunis sous la bannière des gilets jaunes, seront censurés, sans parler des lanceurs d’alerte, des écolos condamnant les pratiques écocides des entreprises, etc. Ces personnes (gilets jaune,…) sont largement boudés par « les artistes », c’est à dire les personnes qui adhèrent à cette idéologie de destruction de la culture et de l’art, et qui se sont installés dans les lieux « dominants » de la culture et de l’art (prof, élus, responsable de musées, artistes,…) pour les détruire de l’intérieur. Lorsque de vrais artistes sincères et aimant l’art défendent ces causes sociales, les médias font de leur mieux pour les nier, car on ne donne la parole qu’aux « artistes » privilégiés, riches, politiquement correct, bourgeois. Les autres, c’est à dire la majorité des personnes devant déclarer et être taxé sur la vente de leurs œuvres (« artistes-auteurs plasticiens » administrativement et fiscalement) ne sont jamais entendus et sont toujours marginalisés. [Je parle de cette catégorie car c’est celle que je connais, mais bien évidemment il existe d’autres catégories dans le même cas].
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Geneviève Legay manifestante Gilets Jaunes
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violences policières juste après la photo précédente
Pour les artistes de gauche, elle fait partie des boomers et du monde d’avant. Peu de défense de la part des bourgeois et des artistes privilégiés.
Donc cet article s’intitule « « Sauver l’art ». Les rhétoriques de l’art contemporain au service de l’accélération conservatrice »
> « En cette période trouble, j’aimerais m’interroger sur la formulation de ces nombreux appels ici et là à « sauver l’art » et/ou lui conférant une vertu salvatrice. En effet, au prisme d’une approche historique et matérialiste des conditions de production de l’art occidental, ces sollicitations m’apparaissent aussi choquantes que les appels au sauvetage des banques au lendemain de la crise des subprimes de 2008. »
Déja, il prétend combattre toute forme de domination, par exemple celle d’un artiste intervenant en milieu scolaire proposant la création d’une œuvre collaborative. L’auteur s’indigne que l’artiste (de sa propre expérience) soit payé et non les élèves, système affirmant ainsi la domination de l’artiste sur les élèves en milieu carcéral (le collège). Je rappelle que ce texte était partagé sur un groupe de soutien aux artistes, c’est à dire souvent sur la manière de se faire reconnaître en temps que travailleur méritant rémunération. Cette domination démontrée, cela ne l’empêche par de l’exprimer dans un style, qui chez moi s’appelle de la branlette intellectuelle, mêlée d’expression idéologique bien reconnaissable (on sent les études à papa de droits et les aspirations politiques). Aucune sensibilité, juste le rabâchage du package sans la moindre logique. Réduire un atelier créatif à « des rapports sociaux de classe, de race, de genre, de sexe » est tout bonnement ridicule. J’ai moi même proposé des ateliers à des élèves, je n’ai pas été raciste, misogyne, classiste (discrimination envers les classes populaires) mais apparemment, grâce à l’art et mon statut d’artiste, je l’étais.
> «il m’est arrivé récemment d’intervenir auprès d’élèves d’une classe ULIS1 dans le cadre d’ateliers organisés par une association. Cet organisme invite chaque année des artistes à produire des « œuvres collectives » avec les élèves. Dans le cadre de ce projet, seul·e·s les artistes sont rémunéré·e·s pour le travail effectué en vue de la production de ces œuvres dite « collectives », déniant aux élèves leur droit à revendiquer la valeur de leur travail. De ce rapport inégalitaire donnant lieu à du travail gratuit découle un rapport d’autorité au profit de l’artiste, une stature renforcée par les récits mystificateurs des institutions détentrices des moyens de production du projet (l’association et les financeurs publics et privés) à propos de l’art : une activité prétendument créatrice de lien social. «
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> « Très vite je faisais l’expérience d’un projet qui ne pouvait qu’aboutir à un processus civilisationniste d’occultation de l’hétérogénéité des sentiments et des sensibilités des élèves. Malgré des bons moments passés avec les élèves et mes tentatives de faire infuser des outils d’autogestion autour du budget alloué au projet, la puissance du cadre institutionnel nous condamnait tou·te·s à partager un temps contraint par le travail pour moi (nécessité de gagner ma vie) et par le régime disciplinaire du collège pour les élèves (les élèves n’avaient pas le choix de participer ou non à cet atelier) entretenant des rapports sociaux de classe, de race, de genre, de sexe déjà lourdement à l’œuvre dans la classe. »
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Delacroix, la liberté guidant le peuple
> « Le récit fictif sur les vertus émancipatrices de l’art formulé par l’association en réponse aux attentes de ses financeurs (État, entreprises privées), l’univers carcéral du collège, les attentes des élèves eux·elles-mêmes à propos de l’art inculquées par les artistes des ateliers précédents, ma propre appréhension du contexte ont finalement conduit à ce que chacun·e soit assigné·e à son rôle social dans la reproduction des rapports de domination : subventionneur publics et sponsors privés sur l’association, association employeuse sur l’artiste employé, le collège sur l’artiste employé, l’artiste sur les élèves, tout cela sur fond de validisme, sexisme, homophobie et racisme structurel. »
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> « Il me semble que la totalité des contextes institutionnels dans lesquels je suis intervenu dans le monde de l’art, souvent pour des raisons alimentaires, est gouvernée par de tels récits mystificateurs. Ces systèmes de croyances prédéterminent les agent·e·s de l’art à agir dans le déni des enchevêtrements qui se tissent entre les conditions de production de leur art, la classe, la race, le sexe et le genre, un déni omniprésent dans le cadre de pratiques artistiques formalistes valorisant la forme pour la forme. »
(à répéter en boucle)
Stratégie d’endoctrinement :
Même exercice de manipulation, au début on répète de larges lignes, pour créer l’adhésion. Le conservatisme est ainsi définit comme étant le capitalisme (alors que le capitalisme est plutôt le monde moderne techno-industriel progressiste), l’état pénal et policier, les démantèlements des droits sociaux (pratiqué par le capitalisme et non le conservatisme),…
> « Il me semble donc utile de se livrer à un exercice de démantèlement sémantique de ces discours en se posant la question de savoir ce qu’on désigne précisément lorsqu’on prononce le mot « art » en relation avec l’art contemporain à l’aune de l’accélération conservatrice en cours (sauvetage de l’économie capitaliste, intensification de l’état pénal et policier, démantèlement du droit du travail, etc.) «
Une fois qu’on est d’accord avec ces valeurs, on nous explique que l’art c’est le conservatisme : donc si on aime l’art, on aime la police etc,… (tout ce qui vient d’être dénoncé plus haut). Rappelez vous que si vous trouvez l’oeuvre de Delacroix « la liberté guidant le peuple » inspirante, vous participez à « l’économie capitaliste, intensification de l’état pénal et policier, démantèlement du droit du travail, etc. »
Ainsi vous pouvez zapper le début pour entrer dans le vif du sujet.
> « S’il est évidemment urgent de plaider pour une réponse de gauche à la crise dans le milieu de l’art en soutien aux travailleur·euse·s les plus précaires, mais surtout les plus exploité·e·s par les institutions (vacataires, gardien·ne·s de salle, agent·e·s de nettoyage, stagiaires, volontaires en service civique, travailleur·euse·s non ou peu rémunéré·e·s…), il me semble aussi primordial de ne pas le faire au nom de l’art. »
On adhère à telle lute, on nous propose une solution qui n’a rien à voir et qui défend notre idéologie. Ainsi on pourrait dire : « il est important de sauver les éco-systèmes de notre terre, subissant de toute part l’agression polluante, il semble ainsi primordial de relancer l’économie et d’ainsi injecter 4 milliards de vos impôts à l’industrie automobile ». Bon en fait, c’est un peu ce que nous disent les ministres, mais il faut comprendre la manipulation.
> « Derrière l’art se cachent toujours des systèmes d’oppression.«
> « En un sens, la sociologie de l’art développée par Pierre Bourdieu opère à la manière d’un hommage à l’art occidental et à ses métamorphoses endogènes. En s’appuyant sur le cas d’Édouard Manet, le concept de révolution symbolique se limite à décrypter les bouleversements des ordres esthétiques internes au champ de l’art sans forcément proposer une réflexion critique à propos de l’art en tant que fait civilisationnel. Son approbation subjective de ce qu’il perçoit comme une peinture hérétique et subversive chez Édouard Manet, tend à consolider des croyances en la peinture, au format de l’exposition, ou en la figure de l’artiste propres aux sociétés européennes sans s’aventurer dans une mise en question plus globale à propos de la valeur de l’art dans la société coloniale, patriarcale, hétéronormée et capitaliste de l’époque. «
Traduction : Un mec (blanc hétéro) qui, depuis fait référence en art, a osé parlé d’une peinture sans critiquer la société colonialiste, patriarcale, hétéronormée et capitaliste de l’époque.
J’ai souvent lu également, en quoi les artistes étaient d’horribles personnes ( colonialistes, patriarcales, hétéronormées, sexistes, homophobes, validistes et capitalistes) dès lors qu’ils dessinaient, autre chose que des images dénonçant très très explicitement sans nuances ni ambiguïté le colonialisme, patriarcat, hétéronormisation, sexisme, grossophobie, homophobie, validisme et capitalisme). En gros, si tu ne te rends pas utile à la propagande, tu es un ennemi et on doit brûler ta création et toi même. Un peu comme ce que faisait Adolf Hitler avec l’art dégénéré et les artistes non conformes et musiciens dans les camps. C’est vrai quoi, un violoniste tzigane n’est pas meilleur, même s’il pratique et étudie le violon depuis 30 ans qu’un enfant de 10 ans venant pour la première fois de faire une « note » avec un violon, qui d’ailleurs est un instrument de musique oppressif de dominant. Le seul instrument autorisé étant le djembé (mais pas joué par des blancs car c’est de l’appropriation culturelle).
Ensuite l’article dénonce une personne (Heinich) en accord avec le type (Bourdieu) qui parle du mec qui a peint (Manet) une meuf à poil (Olympia) sans dénoncer la société colonialiste, patriarcale, hétéronormée et capitaliste de l’époque. Cette personne a écrit un article en 2016 contre le prosélytisme extrémiste et sexiste en pleine affaire du burkini. Ca prouve donc que l’art c’est tous des fachos !
Mais gardons un style plus branlette pas du tout dominant parce que luttant contre les idées colonialistes, patriarcales, hétéronormées et capitalistes.
> «En outre l’une des légataires de ce courant de pensée les plus établi·e·s et les plus académiques, Nathalie Heinich, s’est illustrée par des prises de position réactionnaires révélant les nombreux présupposés et les impensés auxquels peut parfois mener cette méthode sociologique. Face à ces constats d’autres approches relevant plutôt du matérialisme historique peuvent quant à elles s’avérer fortes utiles dans la perspective d’un démantèlement progressif des institutions culturelles. »
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> « Ces luttes [ les mouvements des droits civiques aux États-Unis, les luttes décoloniales d’inspiration tiers-mondistes, les mouvements féministes et lgbtqia+ d’inspiration marxiste ] et les nouveaux outils qu’elles ont engendrés ont notamment conduit à dévoiler l’aspiration universaliste et essentialiste de l’hégémonie occidentale et sa vocation à contraindre l’ensemble des corps [physiques] aux formats du capitalisme blanc hétéro patriarcal érigé en système-monde. «
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Dana Shutz (voir le lien plus bas)
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Même l’art engagé à gauche est de l’art, donc fasciste :
Ainsi titrée, la position est claire et extrême mais pourtant partagée par des professionnels de l’art, l’auteur étant lui même artiste exposant dans des institutions culturelles (cela rappelle les blancs qui accusent tous les blancs de racisme, les hommes féministes qui accusent tous les hommes dont eux-mêmes, etc,…) et c’est ce partage par le milieu lui même qui est inquiétant.
Destruction de la culture occidentale
> « La figure de l’artiste engagé et la critique institutionnelle : des positions conservatrices contre des stratégies effectives de lutte «
> « L’histoire des luttes a prouvé à maintes reprises en quoi ces stratégies – la critique institutionnelle et l’art engagé – sont vouées à l’échec et intensifient des mécanismes de reproduction et de reconfiguration des rapports de domination. De fait, les régimes de représentation du champ de l’art s’adressent principalement aux personnes privilégiées et à leurs régimes d’affects, limitant le spectre des publics pouvant accéder à leur message. «
Plutôt que de cultiver les personnes non privilégiées, autant brûler l’art et la création contemporaine, pour la remplacer par la culture de masse capitaliste du divertissement. C’est pareil avec l’école en fait : si tu ne comprends pas, ne cherche pas à comprendre, brûle l’école, car tu as la science infuse : la terre est plate et dominée par des reptiliens pédophiles. (ces derniers mots m’assurant un meilleur référencement sur google, merci la connaissance « intuitive » libérée de la domination systémique des anciens. ) De même que de corriger l’orthographe des gens est maintenant oppressif et très mal vu, heureusement que les émoticônes remplacent la langue française, cette domination oppressive sur laquelle il faut faire pression pour la réformer.
Ce paragraphe rappelle combien l’appropriation culturelle des artistes est colonialiste, patriarcale, hétéronormée, sexiste, homophobe, validiste, classiste et capitaliste. Vivement que les tenants de cette idéologie instaurent des acronymes comme LGBTqia+^ parce que la longueur de mon article dissuadera le lecteur fou et conservateur qui s’y risque, si la loi anti Haine et les bloqueurs le permettent. (peut on dire « Inch anti haine »?)
Cela rappelle qu’un artiste blanc ne peut pas peindre une personne noire. Mais si elle peint une personne blanche, elle participe à la domination des blancs. Donc en fait, elle ne peut pas peindre tout court. Etre artiste, être peintre est déjà un délit en soi si tu n’est pas noir (car les asiatiques on s’en fout sauf quand ça sert les intérêts). En revanche tu peux à la limite faire de l’abstrait, car délivré des normes oppressives, à l’instar des gens qui n’ont jamais peint, car c’est là que le talent est à son paroxysme : quand il n’est pas développé, quand il est nivelé par le bas. Autant t’amputer les mains, et ton art sera moins validiste (discrimination des personnes non valides, anciennement appelées des handicapés, mais c’est un peu offensant).
Dana Shutz (elle est blanche donc ne peut « se réapproprier » le combat contre les violences envers les noirs en peignant une victime noire)
Pour le coup, je suis d’accord avec le constat ci dessous. Mais ma lutte des inégalités ne passe pas par la censure de l’art et la stigmatisation de l’artiste. Les cibles ne sont pas les mêmes. Pour moi c’est la capitalisme, pas l’art.
> « Il est important de rappeler que ces processus de dévoiement du langage de l’émancipation brandi à la façon d’étendards n’ont jamais produit de réels changements structurels et ne se basent sur aucune feuille de route en vue d’agir concrètement contre l’oppression. Cette appropriation des formes de la contestation tend au contraire à invisibiliser et freiner les groupes investis dans des luttes plus radicales en leur déniant le droit de protester au prétexte que le changement serait déjà en cours et pris en charge par les institutions elles-mêmes. «
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> « il me semble évident que l’art contemporain, ses institutions et ses acteurs·rice·s jouent contre l’émancipation.«
Donc, ensuite viennent les propositions d’action contre l’art qui est par essence colonialiste, patriarcale, hétéronormée, sexiste, homophobe, validiste, classiste et capitaliste.
> »Ce texte énumère les luttes qui ont opté pour des stratégies confrontationnelles en rupture nette avec le système en procédant à des sabotages de vernissages, des occupations, des grèves, des actions, des boycotts, des campagnes de shaming et de callout à l’instar du collectif Decolonize This Place. Les deux auteur·e·s font remarquer que ces tactiques engageant des rapports de force réels avec les institutions sont particulièrement fertiles parce qu’elles se construisent en convergence avec des luttes exogènes au milieu de l’art (anti-racisme, anti-sexisme, anti-classisme). «
Et ensuite, l’article espère que les musées disparaissent et propose comment le faire.
> »À bien y regarder, les institutions d’art contemporain sont relativement récentes, et face aux défis auxquels elles sont confrontées, leur survie semble précaire. »
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>« Malgré quelques années d’écart et aux vues des nombreuses crises en cours dans le champ de l’art contemporain, une telle destinée institutionnelle apparaît fort probable, ou du moins souhaitable. Ce phénomène est d’ailleurs déjà plus ou moins en puissance s’agissant des grands événements internationaux de l’art contemporain à l’instar des biennales. »
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>« Les grèves, les boycotts et les occupations sont autant de phénomènes qu’il place sous le signe de l’exode et de la suspension des formes politiquement et intrinsèquement corrompues de l’art.«
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> »Pratique des assemblées, appels au boycott, cortèges de manif, sabotages de vernissage, auto-enquêtes, groupes de travail et d’autodéfense, tous les ingrédients sont aujourd’hui rassemblés au sein de ce mouvement pour envisager une mutation vers un retrait productif et la constitution d’institutions hybrides. Et si la mutation n’opère pas cette fois-ci, il est désormais évident que la contestation et le retrait des institutions culturelles s’organisent, se densifie en France et c’est une excellente nouvelle !«
>« De ce point de vue et au-delà des cas individuels, l’art est aujourd’hui un problème majeur au sens où il contribue activement à stabiliser l’ordre établi du monde. Toute position visant à relativiser cet état de fait agit sous la forme d’un discours éminemment réactionnaire contre la vérité de la généalogie politique de l’art, notamment lorsqu’elle émane d’un·e directeur·rice d’institution, d’un·e mécène ou encore d’un·e artiste ou d’un·e commissaire d’exposition qui tirent des privilèges de ce système. Plutôt que d’alimenter des conversations propres à leurs récits au sujet des conditions de la survie de leurs institutions, il me semble plus stimulant de commencer à discuter des modalités de leurs démantèlements progressifs. «
Je n’ai honnêtement pas compris comment des personnes se revendiquant professionnels de l’art peuvent partager un tel point de vue. Et j’ai bien évidemment commenté cet article avec ma voix dissonante des autres commentaires tels que « texte parfait », mais néanmoins cordial et sans style (m’étant déjà fait reproché mon cynisme sur ce groupe). Mais je n’ai eu aucune réponse et je pense que le débat ne ferait qu’empirer ma profonde tristesse face à ce gâchis.
Je comprends maintenant pourquoi il y a si peu d’émotion lorsque DAESH bombarde et détruit des constructions (pourtant non blanches occidentales) et des sculptures de son patrimoine, que ce soit la cité antique de Palmyre, les Bouddha d’Afghanistan (par des talibans), ou dans le musée d’Irak. Je comprends pourquoi les gens sont heureux de voir Notre Dame brûler comme ils jubileraient devant des autodafés nazis (c’est pour le référencement). Je comprends pourquoi on n’encourage plus la culture, ou plutôt qu’on la remplace par des produits de consommations de divertissement. La haine de la culture, le mépris des artistes, le dégoût du beau, du savoir, de la connaissance, remplacés par la promotion de la bêtise, de la vulgarité, du bruit sont des choses face auxquelles je me sens démunie et isolée. Je ne vois même pas la possibilité de lutte ou de préservation. Je suis assez défaitiste sur ces sujets.
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Des alliés à droite ?
Certains se diraient que j’ai un discours de droite ou d’extrême droite, vu que « si on n’est pas avec eux, on est forcément des fascistes ». Que les opinions, même si elles sont les mêmes, ont des étiquettes différentes avec les modes. Par exemple, « être Charlie » et défendre la liberté d’expression était vu comme quelque chose « de gauche » et c’était largement populaire quand des islamistes ont assassiné les dessinateurs du journal. Aujourd’hui, c’est devenu suspect, Zineb El Rhazoui, ancienne porte parole du mouvement féministe de quartier « ni putes ni soumises » travaillant chez Charlie Hebdo, reçoit régulièrement des menaces de mort et est perçue de droite. Sur twitter, on voit bien que plus beaucoup de personne sont « Charlie ». Avant, dénoncer l’extrêmisme religieux et le sexisme des religions étaient vu de gauche, maintenant c’est le contraire. Avant, défendre la liberté sexuelle des femmes, le fait de se mettre en mini jupe ou faire du monokini sur la plage, c’était vu comme de gauche, maintenant c’est le contraire. Bientôt, alors que défendre le droit à l’avortement est perçu de gauche, ça finira par devenir de droite et ce sera interdit par la « nouvelle gauche ». La gauche de la censure, du puritanisme et de la culture populaire capitaliste, aujourd’hui incarnée par des bourgeois et des privilégiés crachant sur des ruraux gilets jaunes.
Personnellement, je pense qu’un individu peut défendre le droit des humains et l’art, la beauté et la culture. Je ne me sens pas partisane d’un bord ou d’un autre, mais j’essaie d’écouter toutes les voies et de ne rejeter personne pour faire mon opinion. (Et c’est pourquoi malheureusement je lis ce genre d’article qui souhaite détruire tout ce que je suis et que j’aime, pour tenter de comprendre).
Concernant la droite, je lis souvent dans ses lignes des choses auxquelles je ne peux adhérer, elle est majoritairement capitaliste et rejette les droits sociaux, souvent climatosceptique et antiféministe, on retrouve chez eux également un package aussi ridicule qu’à gauche. Je ne peux apprécier que les individus avec des pensées, des sensibilités et des réflexions et non les idéologies.
Quant à la religion c’est pareil. J’admire la spiritualité, la Foi, l’art, l’histoire, les mythes et la culture, mais la moralité et le comportement identitaire (suivant un package idéologique fermé) me pose problème.
Ce qui est malhonnête est de vouloir faire croire qu’en dénonçant les ravages d’une idéologie, je fasse partie des défenseurs (ce n’est pas le cas je dois le préciser) des hommes dominateurs qui abusent de leurs privilèges et de leurs autorités, des harceleurs de rue ou des adolescents misogynes accrocs aux jeux vidéos et aux stages de « séduction ».
Me mettre (moi même ou par d’autres) dans le même sac que des personnes qui ont besoin d’un code couleur capillaire pour comprendre l’orientation politique ou sexuelle d’une personne ou plus bêtement et réalistement « dans quel camp idéologique » une personne se situe, c’est assez offensant. Pour parler d’art contemporain, je lis la presse, les sites et les groupes spécialisés, c’est rarement à droite que je rencontrerai quelqu’un d’enthousiaste pour aller m’accompagner à une biennale d’art contemporain. Mais maintenant ils sauront qu’ils ont des alliés chez les artistes contemporains conceptuels eux-mêmes. L’extrême droite a des alliés à l’extrême gauche. Peut être est ce le début d’une entente harmonieuse.
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Une marionnette devant l’origine du monde de Gustave Courbet
Stratégie du politiquement correct
En fait, on peut se questionner sur la sincérité de ces gens tant les propositions «bien-pensantes » sont grotesques. Pourtant il en existe des combats à mener, mais inventer des oppressions parce qu’une peinture figurative représente une femme, c’est un peu déplacé par rapport aux femmes qui galèrent en demandant un travail justement rémunéré pour nourrir leurs enfants .
C’est tellement gros de cracher dans la soupe ainsi que tu ne peux que voir la supercherie. (Mais vu la popularité du truc, tu constates que non, comme la théorie des homme-reptiles). Qu’un homme blanc cisgenre bourgeois t’explique à ce point que « l’art est aujourd’hui un problème majeur au sens où il contribue activement à stabiliser l’ordre établi du monde. Toute position visant à relativiser cet état de fait agit sous la forme d’un discours éminemment réactionnaire contre la vérité de la généalogie politique de l’art », tu comprends que sa grande souffrance c’est d’avoir grandi dans un milieu bourgeois où ses parents l’obligeaient à faire des études de droit (ce qui en soi peut être difficile à vivre, mais est ce comparable à ceux qui se font systématiquement insulter et dépouiller violemment en sortant de chez eux parce qu’ils ne vivent pas dans des quartiers bourgeois, et qui n’auront jamais d’autre avenir que celui d’enchaîner les missions interim sous payées si leurs corps le leur permet). On peux ainsi comprendre qu’on n’affiche pas nos idées sincères, mais une propagande d’État, permettant, elle seule, à intégrer le système discriminatoire mais avec des bougies et des nounours (ou des babyfoots et des consoles de jeux, comme je le vois dans certaines propositions d’emploi cool cachant un management connard) permettant d’exister.
La sincérité n’est plus une valeur depuis longtemps, bien qu’elle fusse un noble sujet au XIXème siècle (Flaubert, Courbet,…) soit disant offensant. Il faut afficher cette idéologie, tel le code d’entrée permettant l’accès à ce qui devrait être modestement « des droits égaux pour tous les citoyens vivant sous la bannière des droits de l’homme » : Un accès à un emploi honnête, justement rémunéré, la possibilité de travailler dans des secteurs réservés à la caste des bourgeois (la culture), la liberté d’expression, etc,…
Je suis d’accord avec Yves Michaud, l’art (et tout contenu « culturel ») se doit aujourd’hui d’être bankable, il doit remplir ces trois critères :
Bref les artistes ne sont soutenus ni à droite ni à gauche. Pourtant l’art et la culture rendent les gens moins cons. Mais je comprends qu’il est préférable pour les idéologies d’avoir des masses stupides à contrôler et dominer.
Edit : J’ai écrit ce texte le 23 mai 2020, depuis l’actualité a engendré plus de tensions sociales et raciales. Les bien pensants tentent de diviser les gens : noirs contre blancs, blancs contre noirs, là où il faudrait logiquement plus d’harmonie. Cette stratégie vise à substituer les luttes sociales par des luttes raciales, pour ne plus attaquer les patrons créant les inégalités mais attaquer « le racisme » (ce qui est vague et moins nominatif). Les injonctions reçues des bourgeois blancs bien pensants, les appels aux dons pour des associations, l’appel aux lynchage de ceux qui ne sont pas des « alliés », rendent les choses plus virulentes.
Cliver les gens, faire de la ségrégation, appeler à la haine des blancs ou de la culture « blanche », censurer (ou condamner si on ne cède pas à l’auto censure) ne fait finalement que participer à la montée du vote Rassemblement Nationnal. Si je ne vois pas d’alliés à droite, eux en ont à gauche.
J’ai hésité à publier ce texte, sachant qu’il me condamnerait au bûcher et me fermerait plus de portes professionnelles, mais cette idéologie m’en a t’elle déjà ouverte ? Non elle n’en ouvre qu’aux bourgeois blancs, elles s’en fout du libre arbitre des femmes racisés pauvres. Elle ne fait que créer des histoires (success stories) et des récits (storytelling) d’entraides envers ceux qu’on exploite ou rejette, pour cacher le système inégalitaire que cette idéologie (partagée par les médias dominants, ça devrait nous avertir) protège. Puis avec le contexte, la délation et la suppression d’un de mes contenus se moquant gentiment de la bien-pensance, je ne peux avoir envie que de m’exprimer plus.
Je viens de terminer une pièce d’art textile qui m’a pris beauuuucoup de temps. Je suis très en retard sur la publication des notes de mon blogue, du coup retour sur une exposition de cet été.
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J’ai participé à une exposition d’art textile dans la ville de Chieri en Italie du nord près de Turin qui avait lieu du 17 juin au 18 juillet 2016. Il s’agissait à la base d’un concours pour les moins de 35 ans : Young Fiber Contest, organisé via une exposition « Trame d’Autore ».
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Lieu d’exposition, une ancienne blanchisserie réhabilitée (il me semble).
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J’ai proposé une pièce composée d’une de mes broches à œil réalisé en fin détails de broderie de fils, de perles, de dentelles, de fausse fourrure et d’un oeil articulé d’ancienne poupée. Cela était la base mais aussi le centre de mon oeuvre, appelé « Roue oculaire ». L’oeil est un élément récurent dans mon travail, c’est celui qui voit, qui ressent mais qui voit aussi au delà du visible, oeil omniscient et conscient, il a un caractère mystique, sauvage, raffiné et parfois effrayant. Il est le témoin et au delà. Pour le mettre en évidence au sein d’un monde en mouvement, je l’ai placé au centre d’une « roue », la roue est un symbole primordial, à la fois élément technique de progrès et symbole du cycle de la vie, elle incarne le monde en mouvement. Ce symbole de roue prend la forme d’un ensemble de jersey crocheté en cercle, ce qui peut rappeler les napperons anciens, je vois dans le crochet et le tricot le symbole de la transmission des savoirs et des techniques, hélas qui se perdent.
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La toile du fond est d’un rouge sombre et brillant, cela accentue le côté organique déjà présent dans l’organe de l’oeil. Cela ajoute un côté vivant, sensoriel, étrange et quelque peu chimérique d’une créature magique « qui voit ».
Cela se présente comme une sorte d’étendard, forme que j’ai pris l’habitude d’utiliser car j’aime les bannières affichant l’identité et les droits de ceux qui la portent.
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Ce fut donc ma troisième exposition à Chieri. Cette fois ci la communication avec les organisateurs n’étaient pas vraiment limpide. Parfois les choses se passent bien, et parfois on ne peut que constater l’absence de respect que certains témoignent pour les artistes.
J’ai eu beaucoup de mal à avoir des réponses à mes mails, même en demandant des requêtes sur leurs murs facebook.
Apparemment je n’étais pas la seule à n’avoir reçu aucune réponse de la part des organisateurs, ils n’ont pas reçu d’autres oeuvres sélectionnées, j’ai trouvé que leur organisation avait un vrai manque de sérieux, même s’il y avait un prix, des journalistes, des élus, la télévision. Si j’étais mauvaise langue je dirais que cela cachait des manoeuvres pas très claires avec le prétexte d’accueillir des artistes, sur leur dos. Encore la politique, pour laquelle les artistes sont les éternels dindons. C’est tout de même inadmissible que des organisateurs ne prennent pas la peine de répondre à des mails, ni n’indiquent clairement à quelle adresse envoyer les oeuvres ni ne nous informent de leurs retours. Heureusement que j’ai pu me débrouiller autrement. Mais préparer une oeuvre n’est jamais quelque chose de simple : remplir des dossiers, rédiger des présentations, faire des photos et réaliser une oeuvre est autant de facette du travail d’un artiste.
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Catalogue d’exposition :
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Cela me rappelle de faire attention aux personnes ou organismes avec lesquels je travaille, même quand ils sont officiels. Déjà tout ce qui a une connotation « humanitaire », je me méfie maintenant car derrière les beaux discours se cachent souvent les abus les plus indignes (rien qu’à voir tous les diners de charités aux Etats Unis et entendre les discours des riches je ris jaune). Je conseille aux artistes de rédiger une politique très clairs, en français les conditions de vente, CGV etc,… Il faut avoir des garanties sur le transport des oeuvres, leurs assurances, le paiement, le pourcentage perçu, et si notre présence est requise sur les défraiements possibles. Ca parait évident mais souvent les gens veulent se la jouer intime pour éviter toutes « ces questions chiantes ». Maintenant tout ce qui est flou, « à l’arrache », je préfère couper court. On dit souvent que les artistes ont la grosse tête, mais c’est parce qu’on essaie sans arrêt d’abuser de leurs « sensibilités » et « manque de sens des affaires » (ce qui est un cliché). Je dois sans cesse justifier mes tarifs et conditions, mais je préfère passer pour une prétentieuse qu’être la soubrette de ces messieurs.
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On est souvent pris, nous artistes, pour des demeurés, on méprise nos études d’arts, d’histoire, de philosophie, nos recherches plastiques, esthétiques et conceptuelles. On sert la main a des « gens importants » qui nous réduisent à des idiots utiles, quand on essaie de tourner notre travail en propagande, quelle qu’elle soit. . Aucune conversation sur l’art n’est possible, on entend des clichés stupides, des considérations esthétiques triviales, mais on doit sourire en acceptant de jouer le rôle de l’idiot. On peine à croire qu’ils sont habitués des expositions et de la culture tellement cela nous laisse l’impression qu’ils n’ont jamais rien vu de leurs vies. Et puis ça parle argent, si on a bien vendu, de combien est notre CA. Et vous ? vous avez bien dépensé l’argent du contribuable ?
Bref, un petit « coup de gueule » qu’il est malheureusement nécessaire de rappeler. Mais qui ne m’empêche pas de continuer de créer.
En ce moment, à Epinal dans les Vosges, est présentée une exposition de 250 oeuvres de l’artiste mondialement connu Shepard Fairey dit, Obey.
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Mon premier souvenir de son travail remonte à la ligne 2 aérienne du métro entre Barbès et Stalingrad. De là on avait une vue idéale sur ses collages recouvrant les vieux murs d’immeubles parisiens. Il s’agissait de collage en noir et blanc du visage du catcheur qu’il a photocopié comme une signature.
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A cette époque, je ne détestais pas le street art, je partageais l’idée de réappropriation du mobilier urbain, qui donnait l’impression d’oppression sur l’individu : marcher sur les lignes, dans les clous, ne pas être en marge, etc… Tout ce que la société contemporaine de consommation oblige à faire, être, penser,… J’aimais le détournement des objets et des concepts, l’esprit Dada, voire situationniste ou punk. J’aimais les actions de Zeus, les mosaïques Space Invaders, … Les contraintes sociales nourrissaient ce besoin artistique.
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Puis c’est devenu à mes yeux de plus en plus mou, bourgeois, niais et laid. N’importe qui voulant afficher ses petits dessins insignifiants sur un mur avec beaucoup plus de caractères agissait comme un chien qui pisse pour marquer son territoire, avec parfois un message soit disant poétique d’un vide affligeant. Le concept de réappropriation de l’environnement urbain par ses utilisateurs (public) est devenu une réappropriation bourgeoise (privé et illégal = vol) de biens personnels à posséder dans une culture de la sur consommation toujours de plus en plus assumée.
Je comprends le street art dans les ZAC, mais pas sur le patrimoine, ceux que certains ne savent différencier et qui révèle de leur (non) sensibilité.
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J’ai suivi l’évolution du travail de Shepard Fairey naturellement en considérant son travail graphique, très inspiré du pop art mais surtout des mouvements de propagande du XXème siècle. Graphiquement le futurisme, le constructivisme russe, les régimes communistes et fascistes ont un fort impact visuel. Là encore, on retrouve Dada, des artistes si peu considérés pour leur « monochrome », mais dont l’influence est incontestable comme Malevitch, l’enseignement du Bauhaus, etc…
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Bien que toutes ces théories et ces pratiques de ces maîtres de l’art moderne qui ont formé le monde publicitaire du capitalisme d’aujourd’hui aient profité à l’effeuillage des fioritures typographiques que j’aime tant, jusqu’à la récente amputation d’empattement du logo Google, leurs influences sont incroyables et incontestables.
On peut aimer les fioritures et les détails et reconnaître l’influence et le génie de la modernité.
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Ce que j’aime dans le travail contemporain de Shepard fairey est la composition de ces « affiches », le choix d’une palette graphique réduite mais efficace, le talent d’avoir créé sa signature par le copié-collé. J’ai ensuite écouté les interviews présentés dans cette exposition et j’ai été beaucoup moins séduite par le propos que je trouvais assez basique, adolescent (dans le confort des jupons de sa mère). Son rapport à l’argent est assez peu assumé, voire hypocrite, alors que personne n’est dupe, il doit bien gagner sa vie en tant que « rebelle » utile. Que reste-t-il de « rebelle » de l’action de soutenir ainsi Obama et les meilleurs stratégies publicitaires ?
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J’ai ensuite aimer son utilisation de plus en plus présente de différentes trames, de all-over (qui titille ma création d’impression textile), de travail de textures (à la mode au début des années 2000, puis revenu aujourd’hui avec les « filtres » et autres gadgets technologiques donnant l’impression « d’authenticité » (c’est à la mode également les tuto sur « comment être authentique »… belle époque). J’aime beaucoup les brillances de noirs, surtout lorsqu’il s’agit de paillette et l’utilisation du doré brillant, sur du noir mat, les superpositions de certains travaux qui rappelles ceux des nouveaux réalistes des années 60, qu’on ne peut apprécier véritablement plus en vrai (en exposition par exemple) que reproduite sur papier ou sur un écran.
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Cette exposition vaut vraiment le coup d’oeil, pour les passionnés comme pour les curieux, c’est une chance qu’Epinal reçoive ce grand nom de l’art contemporain et du graphisme.
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Shepard Fairey, dit Obey à Epinal du 5 septembre au 17 octobre 2015 à la Lune en parachute, 46b rue de Saint Michel.