L’écologie en boîte de conserve industrielle, Just stop oil.

L’écologie en boîte de conserve industrielle, Just stop oil.

Aujourd’hui, des militants portant des T shirt Just Stop Oil, ont aspergé le tableau « La jeune fille à la perle » (1655) de Johannes Vermeer aux Pays-Bas.

L’écologie déteste t’elle la peinture impressionniste et l’Art en général ?

 

 

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Le 14 octobre 2022, deux militantes du mouvement écologiste Just Stop Oil (1) ont déversé de la soupe sur la peinture «Tournesols » exposée à Londres, peinte par Vincent Van Gogh en 1888.

Le but ? Pour ces « écolos », il s’agissait de capter l’attention médiatique pour dénoncer et demander l’arrêt de projets d’exploration et de production de pétrole et de gaz au Royaume Unis.

Ils questionnent :

« Il est temps de se lever de se battre pour ce qui est juste. Qu’est-ce qui a le plus de valeur, l’art ou la vie ? »

 

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Autant il est important de préserver l’environnement et de dénoncer l’exploitation pétrolière et gazière qui le détruit, autant cibler l’art ne fait qu’appuyer une détestation de celui-ci. Sans parler du fait que l’art n’est pas responsable de la destruction de la nature, au contraire, il lui rend souvent hommage et grâce, en tire une inspiration infinie et conduit l’âme des hommes à la contemplation.

Ce geste de destruction symbolique (les actions étaient non violentes et les peintures étaient protégées par des vitres) de l’art a motivé d’autres personnes à poursuivre ce saccage. Le 23 octobre, c’était au tour des « meules » de Claude Monet d’être aspergées de purée dans un musée allemand par des membres de Letzte Generation.

Comme l’a révélé Nicolas Casaux sur le site Le Partage (2), ce genre d’actions a pullulé cet été, comme le 22 juillet en Italie contre « Le Printemps » (3) de Sandro Botticelli (1445-1510), parmi d’autres actions ne ciblant pas spécifiquement l’art (le tennis, le cyclisme, etc.). Il relie ces groupes écologistes à un même fond les finançant : le Climate Emergency Fund (4).

 

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Ses fondateurs sont des héritiers milliardaires américains investissant dans les énergies renouvelables, la technologie, la santé (biotechnologie). Il est étonnant de voir que l’un des fondateur est Aileen Getty qui a hérité sa fortune grâce à l’exploitation du pétrole par la Getty Oil Company.

 

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En effet, financer des groupes se croyant écologistes permet une bonne visibilité donc propagande pour préparer le terrain et l’opinion publique aux produits de demain issus de leurs investissements. Ce capitalisme vert, ou greenwashing, n’a d’ailleurs souvent d’écologique que l’étiquette. La plupart des énergies renouvelables nécessitent l’usage de combustibles fossiles ainsi que d’autres infrastructures polluantes. Ces fonds permettent aussi de soutirer de l’argent à des philanthrocapitalistes, industriels et autres stars leur vendant ainsi une bonne image sans devoir changer leur mode de vie polluante, mais il prend également l’argent public issue des lois votées par les candidats que ces fonds soutiennent.

 

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Just Stop Oil réclame l’arrêt de l’exploitation pétrolière au Royaume Unis, mais ne demande pas de décroissance de l’activité nécessitant ces énergies. Ainsi les anglais devront bien trouver cette énergie quelque part, et s’ils ne la produisent pas, s’ils ne sont pas souverains en énergie, ils devront bien l’acheter, par exemple aux Etats Unis, les principaux bénéficiaires de ce boycott de concurrents locaux.

En France, Yannick Jadot (Europe Ecologie Les verts), réclamait pendant les présidentielles en mars 2022 qu’on arrête d’acheter du pétrole et du gaz à la Russie, dans une injonction totalement hypocrite, paternaliste et risible :

« Si pour sauver la démocratie en Europe, il faut faire tourner sa machine à laver la nuit plutôt qu’à 18 heures, c’est le prix que nous devons être prêts à assumer » (5).

 

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Le résultat de tout ce cirque permit de débloquer des accords commerciaux en achetant du gaz de schiste ultra polluant, aux Etats Unis, les grands gagnants de l’histoire, pendant que le peuple français peine de plus en plus à pouvoir payer ses factures, malgré les profits des actionnaires et des industriels des énergies. Si l’arrêt des centrales nucléaires paraît un effort écologique, l’accroissement des besoins en électricité par les produits que cette société de consommation nous impose (voitures électriques, ordinateurs, appareils connectés, métavers,…) n’est pas logique, sauf si cela sert à des industriels américains, comme sait si bien nous imposer l’Union Européenne.

Ces fonds capitalistes, tout comme son idéologie déconstructiviste (6) (et son wokisme) détournent aussi l’énergie et la colère légitime de jeunes et moins jeunes qui ont raison d’être insatisfaits de la société vers des mensonges. Au lieu de se révolter contre les vrais responsables des crimes de l’environnement (les industries polluantes, les politiques, le capitalisme,…) et autres causes sociales (l’inégalité et l’appauvrissement croissant des populations,…), ils font des actions, qui n’arrêtent pas les nuisances et destruction de la nature, tout en se trompant de combat et de cibles (des peintures et des sculptures).

Cette société capitaliste (via ses médias, ses dirigeants, ses entreprises, ses financements d’associations progressistes) a transmis à nos enfants la haine de l’Art, la haine de la peinture figurative, des maîtres anciens, de la culture européenne et française.

Les militants de Just Stop Oil ont décidé de jeter de la soupe en conserve (dont ils ont repris le symbole sur leur page Instagram), rappelant immanquablement les sérigraphies de soupe Campbell de Andy Warhol qui ont imposé le pop art américain, soit le début de l’art contemporain (débutant avec l’action painting soit le fait de lancer de la peinture sur une toile et la performance) et de la société de consommation (avec les conserves et boîtes industrielles remplaçant la vraie cuisine).

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A la fin du XIXème siècle, Paris rayonnait artistiquement sur le monde au point d’accueillir les artistes du monde entier. C’est pourquoi le peintre hollandais Vincent Van Gogh s’est installé en France, pour s’imprégner de l’impressionnisme dans lequel excellait Claude Monet.

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Après la seconde guerre mondiale, les Etats Unis ont imposé un plan de reconstruction de la France (dont ils avaient bombardé la Normandie) contre une dette financière et l’introduction de la propagande et culture capitaliste américaine. Le plan Marshall, aidé par la CIA, la famille Rockefeller (qui s’est enrichi avec le pétrole) imposa la nouvelle peinture américaine, pour dépasser et faire oublier notre propre histoire et héritage artistique. (7)

De la soupe en conserve (sérigraphiée) signant le début de la fin de la peinture figurative européenne, revient salir les tournesols de Van Gogh et chasser la fierté de notre identité européenne pour la ringardiser et la condamner de tous les maux des éveillés progressistes (« sexiste », « raciste », et maintenant « responsable du changement climatique »), tout cela, de la main (collée) de nos propres enfants.

Les militants de Just Stop Oil et autres groupes écologistes en héritiers de l’art contemporain enchaînent leur quart d’heure de célébrité comme Andy Warhol l’avait annoncé en 1968 avec ses 15 minutes of fame (8), chassées par toujours plus d’actualités obsolescentes alimentant la machine capitaliste.

 

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(1) https://juststopoil.org/

(2) https://www.partage-le.com/2022/08/10/derniere-renovation-alternatiba-extinction-rebellion-etc-la-pseudo-ecologie-au-service-du-capitalisme-industriel-par-nicolas-casaux/

(3) https://www.lefigaro.fr/culture/patrimoine/des-militants-ecologistes-collent-leurs-mains-au-printemps-de-botticelli-a-florence-20220725

(4) https://www.climateemergencyfund.org/

(5) https://putsch.media/20220311/actualites/societe/video-si-pour-sauver-la-democratie-en-europe-il-faut-faire-tourner-sa-machine-a-laver-la-nuit-plutot-qua-18-heures-cest-le-prix-que-nous-devons-etre-prets-a-assumer/

(6) https://acontretemps.org/spip.php?article581#nh1

(7) voir l’article que j’ai écrit « Faut-il aimer l’art contemporain », dans le magazine Rébellion n° 90.

(8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Quart_d%27heure_de_c%C3%A9l%C3%A9brit%C3%A9

texte et illustrations : Holy Mane

Illustration dystopique 2 La machine à bébés

Illustration dystopique 2 La machine à bébés

Retrouvez la première partie ici.
Deuxième partie

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Voici ce que j’écrivis sur les réseaux sociaux pour expliquer mon illustration :

Je peins cette illustration en décembre 2018.

La terre mérite des personnes qui la protège, pas des exploiteurs, la seule méritocratie que je respecte est celle de la terre. J essaie de dessiner ce qui me dérange a cause d un texte sur Deep Green Resistance disant qu un artiste se devait de se soumettre au combat politique… Je déteste les propositions d art engagé, trop faciles, impersonnelles, hypocrites et récupérées par les institutions donc consensuelles. Je préfère dessiner la beauté, mais j ai cette rage en moi que je dois matérialiser d une façon et je ne sais pas le faire par la violence. Au lieu de représenter la laideur du capitalisme j essaie de représenter des héroïnes qui se battent contre ce soit disant « progrès », sabotent le système répressif dans lequel un humain sensible et honnête ne peut avoir une vie décente s il n a pas les capitaux ou l esprit sociopathe de dominateur.

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Le besoin de s en prendre a la biotechnologie tant que le capitalisme ne nous y a pas encore rendu dépendant. Car ce n est pas la technologie ou l industrie que je critique mais son application par le capitalisme (la marchandisation) voire le militaire.

Ce matin j entends sur France inter que la Chine aurait mis au monde les premiers bébés génétiquement modifiés, en même temps que je faisais cette illustration, pour moi ce n est pas une simple synchronicité, car je travaille depuis plusieurs année au développement de ma sensibilité et de mes émotions dans le but d être encore plus sensible, c’est à dire de sentir l invisible et de travailler comme William Blake a un art de visions. Ces visions sont pour le moment émotionnelles et peu intelligibles par ma raison, mais je sais que ces émotions sont capables de sentir des choses (notamment l intention de certaines personnes).

On m a reproché qu on ne savait pas trop ce que voulait faire mon personnage, que c était problématique, qu il faudrait rajouter des slogans par exemple. Mais c est justement le fait de ne pas savoir, de douter, de se poser des questions qui est important, intéressant. Le fait de questionner la société est important. Il faut s opposer au prêt a penser et aux idéologies toutes faites. Si on se questionne sur « veut elle tuer des bébés ? » ou « veut elle saboter l usine a fabrication biotechnologique d humains ? Pourquoi ? » c est apporter une vision aux individus et leur proposer après leur réflexion une analyse de la situation et des propositions pour en sortir. Le monde est plus complexe que des slogans publicitaires. Questionner, douter, rechercher, trouver des réponses alternatives est plus important qu affirmer sans étudier sans « se poser de questions ».

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Critique de la bio-technologie

Je suis parti d’un article et de ce texte de Théodore Kaczynski pour orienter mon sujet vers la critique de la bio-technologie et plus particulièrement l’idée transhumaniste de créer des vagins artificiels (soit disant pour libérer la femme, alors qu’on lui prive de ce qui la distingue de l’homme : son potentiel à être une mère. L’une des rare chose que les plus sexistes des sociétés ne pouvaient lui retirer. Le transhumanisme infusé dans la publicité médiatique en faveur du transgenrisme tente d’enlever dans l’opinion publique cette particularité féminine (la maternité). Heureusement que certaines personnes transgenres voient cette récupération et ne veulent pas y être associées).

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Voici un extrait du texte :

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« 6/ Les radicaux doivent attaquer le système aux points névralgiques.

Pour travailler efficacement à l’élimination du système techno-industriel, les révolutionnaires doivent attaquer le système sur les points où il ne peut s’autoriser à céder de terrain. Ils doivent attaquer ses organes vitaux. Bien entendu lorsque je parle d’attaque je ne songe nullement à une attaque matérielle, mais exclusivement à des formes légales de contestation et de résistance.

Les organes vitaux du système sont, entre autres :

  1. L’industrie électrique. Le système est totalement dépendant de son réseau d’approvisionnement en électricité.

  2. L’industrie des communications. Le système est incapable de survivre sans moyens de communication rapide tels que le téléphone, la radio, la télévision, le courrier électronique et ce qui s’en suit.

  3. L’industrie informatique. Nous savons tous que le système s’effondrerait rapidement sans ses ordinateurs.

  4. L’industrie de la propagande. Elle comprend l’industrie des loisirs, le système éducatif, le journalisme, la publicité, les relations publiques et l’essentiel de la politique et l’industrie de la santé mentale. Le système ne peut fonctionner sans que les gens se montrent suffisamment dociles et se conforment aux comportements dont il a besoin. C’est la fonction de l’industrie de la propagande que d’enseigner aux populations ce type de pensées et de comportements.

  5. L’industrie des biotechnologies. Pour autant que je sache, le système n’est pas encore matériellement dépendant de la biotechnologie. C’est toutefois un sujet sur lequel il ne peut se permettre de céder car il revêt pour lui une importance critique, comme je vais essayer de le prouver à l’instant.

 

 

 

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« 7/ La biotechnologie pourrait être la meilleure cible pour une attaque politique.

L’industrie biotechnologique est probablement la cible la plus prometteuse sur ce terrain. Bien que les révolutions soient généralement portées par des minorités, il est fort utile d’avoir un certain degré de soutien, de sympathie ou au moins d’acquiescement de l’ensemble de la population. S’assurer de ce genre de soutient ou d’acquiescement est un des enjeux de l’action politique.

Si on menait une attaque politique sur l’industrie électrique par exemple, il serait extrêmement difficile de s’assurer quelque soutien que ce soit, en dehors d’une minorité de radicaux, parce que la plupart des gens résistent à tout changement de leur mode de vie, et particulièrement aux changements qui pourraient les gêner personnellement. C’est pourquoi peu nombreux sont ceux qui souhaiteraient renoncer à l’électricité.

Mais les gens ne se sentent pas encore aussi dépendants des biotechnologies qu’ils le sont de l’électricité. Éliminer les biotechnologies ne modifiera pas radicalement leur existence. Au contraire, il pourrait être possible de leur montrer que le développement continu des biotechnologies transformera leur mode de vie et anéantira les plus anciennes valeurs humaines. Aussi, sur ce terrain, les radicaux pourraient-ils être à même de mobiliser en leur faveur la résistance humaine naturelle au changement.

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La maternité comme humanisme et non transhumanisme

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Ici l’idée de maternité, de la capacité de la femme a pouvoir donner la vie est questionnée. Sa réappropriation par la machine (la bio-technologie) est représentée de façon froide et agressive (les pinces pour s’occuper des bébés fabriqués). La femme se réapproprie son pouvoir d’enfantement par le sabotage de la machine (représenté par le couteau). La capuche renvoie à la fois à une tenue de saboteur et à la Vierge Marie qui a donné naissance à Jésus Christ et qui est un des thèmes majeures de l’art occidental et fait ainsi parti de notre culture voire de notre inconscient collectif. Elle incarne l’image de la mère sacrée. Cette image de la déesse mère, déesse de la fertilité est bien évidemment présente dans toutes les autres cultures, sous d’autres formes et d’autres noms comme un fondement sacré de l’humanité. Sans ce pouvoir, certaines sociétés machistes pourraient reprendre le pouvoir de la femme, la rendre remplaçable par la machine, mais la femme et la mère ne sont pas que des corps reproductifs, ils sont aussi des individus nourrissant, élevant et guidant l’enfant. Ce que la machine ne peut remplacer.

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J’ai exposé ces deux illustrations lors de ma grande exposition au Centre Culturel d’Epinal en mai 2019 dans le cadre du festival de littérature de l’Imaginaire Les Imaginales.

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Illustration dystopique 1 La panthère-robot

Illustration dystopique 1 La panthère-robot

Première partie

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William Morris

Je suis très sensible à l’écologie et à la critique du capitalisme qui exploite et aliène les travailleurs, encourage les consommateurs à l’égoïsme matérialiste, extrait les ressources, pollue la terre,… En effet William Morris, artiste, auteur, socialiste (à l’origine le socialisme s’intéresse à améliorer la condition sociale des travailleurs et des ouvriers en particulier, il combat la pensée et les abus de la bourgeoisie. Par bourgeois j’entends ici ceux qui ont la mentalité de ou font la réappropriation du travail d’autrui pour son profit personnel, l’appropriation des (biens) communs comme la terre et ses extractions, l’eau, le bois, aujourd’hui la Lune ou Mars par les millionnaires Elon Musk, ceux qui pensent aux autres qu’à travers la manière de mieux les exploiter, leurs productions ou notre environnement, ceux qui gaspillent les ressources pour créer une marchandisation ou une spéculation etc. Une personne de la classe bourgeoise ne pense ou n’agit pas spécialement comme un bourgeois de même qu’une personne de milieu modeste peut avoir une mentalité de bourgeois. Le socialisme combat l’exploitation capitaliste. Depuis, le socialisme a été récupéré par le capitalisme pour l’assimiler en neutralisant son combat, il se passe la même chose avec le féminisme et aujourd’hui l’écologie), artisan de l’Angleterre de la fin du XIXème siècle, proche de la pensée de Ruskin, de l’héritage du Romantisme et des peintres préraphaélites de la première vague qui dénonçait déjà l’industrialisme bourgeois. William Morris constitue la pierre majeure à l’édifice que représente mes tendances politiques et sociales.

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Portrait de William Morris que j’ai illustré en haut à gauche et quelques livres sur ses motifs (pattern design), discours politiques et romans.
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Il étudia les mythes anciens, la sociologie contemporaine, écrivit et édita des essais et des romans et donna des conférences pour avertir des méfaits de l’industrialisation du travail qui aliène l’humain et crée des objets laids à la chaîne. Pour lui, l’humain doit s’épanouir au milieu de beaux objets non obsolescents, que chacun transmettra fièrement à ses enfants, créés par les mains d’amoureux de leur travail. L’artisanat, inspiré des guildes du Moyen-Age était très important et il fut le plus actif représentant du mouvement Art & Craft, qui influença par la suite le style Art Nouveau. Il écrivit des romans inspirées de textes antiques et médiévaux (L’Énéide de Virgile, L’Odyssée d’Homère, le poème épique anglo-saxon Beowulf, Old French romances ) et des saga islandaises qu’il traduisit («  Völsunga Saga » pour renouer avec l’épopée mythique déjà en vogue avec le pré-Romantisme un siècle avant inspiré par Ossian. (Les modes ne sont pas linéaires, mais plutôt cycliques et contemporaines d’autres modes plus ou moins opposées). Ces romans replaçaient le sens du sacré et de la nature au premier plan et ont inspiré des auteurs comme J.R. Tolkien et ensuite le style littéraire de la Fantasy (qui fut ensuite réapproprié par le capitalisme qu’il dénonçait). Dans le seigneur des anneaux, J.R. Tolkien décrit la Comté, village des hobbits fait de prairies verdoyantes, de potagers et de petits paysans comme fut l’Angleterre avant son industrialisation par les routes et les usines polluantes. A l’opposée, il dresse le portrait de Saroumane, esprit du rouage et du métal levant des armées d’orcs aliénés travaillant avec des machines et créant des armes en avalant les arbres et la forêt pour les remplacer par une terre stérile d’où émane des fumées noires toxiques. C’est la métaphore du monde techno-industriel et du mal (Saroumane devient aliéné par la rancoeur, la conquête et le matérialisme dans le Silmarillion) cherchant à envahir la terre. Le marketing, c’est à dire le capitalisme, a transformé une œuvre dénonçant de façon évidente l’industrialisme, en marchandise devenue culte pour des consommateurs perpétuant ce que Tolkien détestait. On encourage même les fans à récupérer eux-mêmes les œuvres en bannissant leurs auteurs (Lovecraft, J.K. Rowlings,…). William Morris s’inspirait du passé et tentait de construire le futur dans des conférences (« comment nous pourrions vivre ») ou des romans d’anticipation (« Nouvelles de Nulle Part »).

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L’anticipation

Vivre mieux, pour la majorité des humains et du vivant autour d’eux (ce qui les environne, c’est à dire), est une question qui m’obsède. Pourquoi est ce que je souffre ? D’où viens-je, ou vais-je ? Se poser ces questions et chercher telles les pérégrinations des héros mythiques sont ce qui nous permet de devenir des adultes, le commencement de l’humain accompli. C’est l’archétype du roman de chevalerie, la quête personnelle de chaque individu vers un être plus adulte, plus responsable, plus accompli. Il est sain d’écouter ses pensées intérieures, aussi noires peuvent elles nous sembler (ou sembler à la société qui rejette toute obscurité et lui préfère la médication, le rejet ou la destruction des émotions) et de construire une voie pour que nos actes puissent se réaliser dans une certaine harmonie avec notre environnement. Hélas le chemin est difficile tant les obstacles sont nombreux, mais ce qui importe est de tracer son propre sillon, celui qui nous mènera au coeur du labyrinthe initiatique, c’est à dire au coeur de nous-même. Etre un individu est important pour rester intègre (l’individualisme philosophique n’est ni l’égoïsme ni le nombrilisme mais la capacité à rester maître de soi-même au sein d’une communauté ou non, j’écrirai une note prochaine sur le sujet).

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Comme dirait Michel Onfray, on peut vivre dans cette société en tentant de cultiver son propre potager dans son coin, mais est ce que cela ralentira le monde horrible que les capitalistes dominants nous imposent ? Non. Alors c’est difficile, mais il faut aussi, pouvoir rester debout, fort, courageux et enraciné face à cette réalité pénible qui extermine le vivant à coups de spams publicitaires chargés de personnages colorés et souriants. Aussi mignons et bienveillants peuvent ils se prétendre, ils ne sont pas nos amis.

Imaginer le futur est important. De nombreux auteurs de sciences-fiction ou de cyberpunk nous ont averti des dangers qui guettaient la société. 1984 d’Orwell ne nous montre pas qu’il avait tout anticipé, mais montre que nous n’écoutions pas ses avertissements. Nul besoin d’être devin pour comprendre les intentions de ceux qui en ont les moyens (Elon Musk, Jeff Bezos, les GAFA…). La manière dont ils exploitent leurs travailleurs et se servent de leurs consommateurs révèlent qu’ils n’ont rien d’humanistes, alors pourquoi croire qu’ils vont nous apporter la technologie pour sauver le monde ?

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Deep Green Resistance

Ces dernières années (été 2018), j’ai trouvé du réconfort intellectuel et des réponses dans le mouvement écologistes Deep Green Resistance. J’apprécie beaucoup leurs positions qui m’ont permis d’interroger ma vision du monde. Je suis nourrie de leur combat, mais pour autant existent aussi de fortes contradictions entre nos visions (ça ne sert à rien de les expliquer ici). Il y a beaucoup plus de choses qui nous rassemblent que de choses qui nous divisent. Et je trouve cela important d’écouter des opinions, même quand on ne les partage pas toutes entièrement.

Je suis d’ailleurs très inspirée par des textes de Théodore Kaczynski, et encore une fois je ne partage pas tout ce qu’il dit (je travaille sur le féminin sacrée, l’émotion, la sensibilité,… (chez la femme comme chez l’homme) contrairement aux choses qu’il défendait).

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Un article de DGR expliquait que c’était impardonnable si on était artiste et qu’on ne mettait pas notre art au service du combat écologique (de destruction de la société industrielle).

Mais en des temps comme ceux-là, pour un artiste, ne pas consacrer ses talents et ses énergies à la création d’armes de résistance culturelle est une trahison de la plus haute magnitude, un signe de mépris envers la vie elle-même. C’est impardonnable ».

. Pourtant, au fond de moi, je suis une personne pacifiste et j’aime dessiner ce qui est beau à mon goût, c’est à dire sombre, doux, mélancolique, romantique. Mon art n’a pas le style de l’art engagé conventionnel. Ce que je dessine est plus proche du Romantisme et du contemporain « pop-surréalisme ». Pourtant le Romantisme constitue en son essence une critique de la société industrielle, seulement c’est peut être trop « conceptuel ». L’idée de ce que je me fais du style engagé, (alors que je me sens moi même engagé) est un style niais, naïf et bourgeois. Je n’aime pas les « chansons engagés », le « street art engagé », je trouve ça souvent pauvre artistiquement et complaisant et ça ne subvertit rien. Cela décore les salons des riches bobos quand une médaille du bien-pensant ne leur suffit plus.

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Je préfère dessiner le beau comme des motifs de William Morris (qui est en soi un combat à mener contre un monde laid) plutôt que le laid qui dénonce (malheureusement une grande partie de la gauche politique associe le « beau » (c’est à dire l’ensemble du travail subjectif et technique que des artistes ont consacré pendant toutes leurs vies à construire, réfléchir, étudier, peindre et transmettre pour atteindre un sens esthétique supérieur et harmonieux, incluant divers débats et querelles millénaires pour les transcender et y ajouter la philosophie de l’incarnation de l’auteur, souvent maudit par ses contemporains matérialistes et peu sensibles) comme quelque chose d’offensant car « maîtrisant » ce qu’ils ont étudié et pratiqué mieux que ceux qui ne l’ont ni étudié ni pratiqué, le maître étant une figure « réactionnaire et fasciste » impliquant une hiérarchie (à combattre à gauche) ou une manifestation de la civilisation (à combattre chez les écologistes radicaux – qui m’inspirent néanmoins, refusant les communautarismes partisans). Lire ma note sur ce sujet. Mais je me suis mise au défi (c’est horrible d’écrire avec le vocabulaire du capitalisme) de réfléchir à créer des illustrations plus éloquentes quant à mes critiques du monde industriel et bio-technologique que les capitalistes nous imposent (à coups de marketing et produits « doudou » rassurants notre nombrilisme d’enfant client roi).

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Résistante contre le monde à venir

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Je voulais donc ensuite peindre une autre (voir partie 2) héroïne du futur, en l’imaginant conduire une panthère blanche robotique (vu que la société industrielle aura tué tous les animaux et le vivant), coiffée du bonnet frigien des esclaves antiques affranchis repris par des révolutionnaires du XVIIIème siècle. Leur combat étant malheureusement récupéré par la classe bourgeoise et n’ayant en rien arrangé le sort du peuple, si ce n’est le rendre encore plus dépendant du travail industriel, continuellement réprimé par la République.
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Cette héroïne combat sous un étendard de résistance face à la dictature technologique écocide. J’ai utilisé un symbole que j’ai construit à partir de symbole Vénusien et Neptunien pour charger l’idée de l’Art comme combat en étendard.

J’ai exposé ces deux illustrations lors de ma grande exposition au Centre Culturel d’Epinal en mai 2019 dans le cadre du festival de littérature de l’Imaginaire Les Imaginales.

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