Voici une illustration réalisée l’été 2016 sur un cahier A4 avec de l’aquarelle.
Le crayonné et la mise en couleur à l’aquarelle.
Vous pouvez suivre les étapes de cette illustration dans ma vidéo, sous fond d’images d’Epinal.
Voici une illustration que j’aime beaucoup par son aspect féminin et « quotidien ».
Je travaille les postures de mes personnages pour leur donner un caractère plus réaliste tout en continuant d’ « exagérer » le style avec une coiffure colorée (ombre color) en volume, un maquillage et des vêtements que j’aimerai avoir.
J’ai voulu créer une scène détendue, cosy et rose, presque intime dans des moments de rêveries ou peut être même d’ennui. Quand j’étais plus jeune j’avais un walkman, ou baladeur pour écouter des cassettes. Je les rembobinais avec un crayon pour garder mes piles plus longtemps.
En haut à droite j’ai esquissé une pose que j’avais en tête pour la reproduire ensuite au crayon et enfin encrer le dessin au stylo plume.
J’ai bien aimé dessiner une jeune fille avec une légère moue. On nous répète souvent qu’il faille représenter des personnages souriants, mais je réserve ça à la publicité (ce que je n’exclue donc pas dans mon travail de commande). Un sourire cache souvent une volonté de vendre quelque chose. A part si cela vient de personnes que vous fréquentez plus régulièrement. Dans la représentation de la femme, on encourage souvent à ce qu’elle soit souriante, avenante, elle incarne souvent une idée de service. Pourquoi pas. Avez vous remarqué que les hommes sont moins soumis à cette nécessité ?
Quand quelqu’un regarde mes tableaux et dessins dans une galerie et me fait remarquer que mes personnages ne sourient pas toujours, je me dis souvent que cette personne n’est pas une habituée des musées, de la culture et de l’histoire. Dans les galeries de portraits peints au fils des siècles (Louvre, Nationnal Portrait Gallery,…) le sourire est une minorité, quand il est présent, il est si rare qu’il devient une icone (La Joconde) et jusqu’au XIXème siècle, on trouvait les sourires grossiers et dérangeants, c’est pour cela que les sculptures de Carpeaux entourant l’Opéra Garnier choquaient le public. Les sourires connotaient la folie, les gens qui ne savaient pas se maîtriser, qui étaient possédés, mesquins ou cachaient des mauvaises intentions.
J’ai fait la mise en couleur avec des feutres à alcool, Tria, Touche, Twin Tip, Copic,…
C’est avec l’essor de la publicité, illustrée d’abord (Mucha), puis en photomontage dans les magazines et c’est surtout avec la société de consommation triomphante et le american way of life (pour ceux qui ont regardé la série Mad Men), que le sourire, surtout sur une femme s’est démocratisé en image pour vendre des bouteille de Coca Cola ou des cigarettes. Mais cela n’a jamais « coulé de source » qu’il fallait sourire sur les photos, on le voit d’ailleurs sur les premières photographies.
Ne pensez pas que j’ai quelque chose contre le sourire, je suis très souriante mais quand il s’agit de portrait je les trouve plus beau et romantique dans une expression plus neutre.
J’ai dessiné une tête de cerf stylisé qui sera mon motif textile, que j’applique numériquement sur le dessin scanné.
Et puis il y a des modes, vous rappelez vous dans les années soixante dix la mode des portraits d’enfants qui pleurent ? Ca va ça vient, je suis souvent étonnée qu’on ne prenne pas assez de recul quand on regarde une oeuvre. J’aime bien considérer ce qui se fait, qui a été fait, ici et à l’autre bout du monde. Je parle souvent de romantisme sombre, j’aime la période symboliste et les préraphaélites qui l’ont précédé. Dans quelque chose de plus contemporain, j’aime bien ce qu’on appelle maintenant le pop surréalisme.
Concernant le symbolisme, on parle du concept d’idée, voire d’idéalisme, différent du naturalisme. Je me retrouve vraiment là dedans. J’aime représenter des figures qui parlent de mon idée d’idéal. C’est pourquoi les femmes que je dessine se ressemblent souvent, j’aime bien représenter cette beauté, la comprendre, la disséquer pour la reproduire. Mon style est très « mannequin type agence », ou Haute Couture. J’aime les visages atypiques, les corps élancés et gracieux, qui nous semblent venir d’un ailleurs. C’est pour cela que ce n’est pas du « naturalisme« . On m’a déjà demandé pourquoi je ne représentais pas de femmes « normales ». On pourrait tenter de définir la normalité, mais je pense que la personne voulait dire « moyenne », la personne « moyenne », celle qui représente la plupart des gens, qui n’est pas parfaite, mais pas non plus laide. Mon style est plus de l’illustration de mode que du chara design. Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier le travail de ce second. Donc voilà pourquoi on pourrait me dire que mes silhouettes ne sont pas « réalistes », tout comme on pourrait voir une mannequin de Haute Couture marcher et trouver quelque chose qui « n’est pas de ce monde ».
Motif Textile
Je comprends que cela ne soit pas le goût dominant ou majoritaire mais ce que je cherche dans l’art avant tout est de représenter ce qu’il y a au fond de moi, mes émotions, mes passions et tant pis si cela ne plait pas à tout le monde. J’ai ce besoin d’aller chercher toujours ce qu’il y a dans le regard d’une femme ou d’un homme qui me donne un frisson esthétique.
La beauté pour moi n’est pas nécessairement sexuelle. Je peux trouver un paysage très beau, je n’aurai pas de pulsion sexuelle qui s’accompagne. Je peux trouver un garçon ou une fille très beau ou belle, cela est purement esthétique. C’est pour cela que mes personnages ne sont pas spécifiquement aguicheur ou très sexy, même si j’aime qu’ils puissent être séduisants d’une certaine mesure. C’est pour ça que je ne dessine pas spécialement des femmes réduites à une grosse poitrine et de larges fesses. Ce n’est pas mon propos. Mais encore une fois je n’ai rien contre ceux qui le font.
Voici une video de la mise en couleur aux feutres. La mise en couleur me prend environ 1h30, le dessin également, le motif textile 1h et les finitions numériques 40 minutes.
J’ai imprimé ce dessin numérique sur un grand format 60 x 100 cm. J’ai pu l’exposer au Marché Couvert d’Epinal pendant l’événement de la Fashion Night.
PS : j’ajoute cette video honteusement piquée sur un réseau social :