Pour être honnête, je suis assez triste de la plupart des mesures sanitaires imposée liée au virus. Je fais partie des personnes qui le prend très au sérieux et qui pense que le masque est une bonne chose, même si je sais que pour certains travailleurs c’est très difficile à supporter toute la journée. Depuis toujours je suis pour le fait de prendre soin de son corps et de celui des autres. Je pense que pour se sentir bien dans sa tête, il faut pouvoir se sentir bien dans son corps, et tout le monde n’a pas la chance d’avoir une santé parfaite. Et c’est pour ça qu’il ne faut pas ajouter à ça des difficultés que la vie moderne nous impose (pollution, alimentation industrielle, addiction d’écrans, etc…).
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Quand je parle de mesures sanitaires, je ne parle pas des masques, mais je parle des interdictions de rassemblements. Je ne suis pas en mesure de dire que c’est « bien ou mal », je dis simplement que cela à des conséquences sur le lien social, important pour l’individu comme pour le groupe et la société toute entière. Les interdictions portent à la fois sur les moments de détente ou de festivités, comme les bars, les restaurants, mais aussi sur les concerts, le théâtre, les marchés en plein air (au même moment où les supermarchés n’avaient pas les mêmes restrictions,…), les salons, les festivals (comme le festival Les Imaginales auquel je participe avec mon association de Jeux de Rôle « Le Signe Jaune »), mais aussi les expositions,… Cet été je me suis rendue à des salons ou des expositions en visiteur, et malgré tout l’immense travail des organisateurs, le fait de devoir patienter devant les entrées pour pénétrer une salle, ou devoir réserver sur Internet rend le moment moins agréable. Il y a ceux qui s’adaptent, et ceux comme moi qui voient la détérioration de certaines choses de façon amère.
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Les professionnels (restaurateurs, musiciens, …) perdent leur travail, mais la société perd aussi beaucoup, sans s’en rendre compte à se conformer à une vie en partie rivée devant les écrans pour le télétravail et toute autre interaction. Déracinée de culture populaire et classique, déconnectée de la « vraie vie » se référant à des représentations stéréotypées de la culture de masse (télé réalité, influenceurs,…) de ce que devraient être les choses pour être acceptées socialement peut amener à des souffrances pathologiques (isolement, dépression, obésité, anorexie, phobie, troubles obsessionnels, addictions, etc…). Le lien social est quelque chose de très important, non seulement chez les seniors que cette société moderne délaisse (tout en leur prenant un maximum d’argent), mais aussi pour les jeunes et pour tout le monde.
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Malgré mon amertume face à ce constat qu’il ne faut surtout pas ignorer (le choix de fermer les yeux est une défaite), je pense qu’il faut tenter de rester debout. Je n’aime ni la fatalité ni le nihilisme et j’ai besoin d’actions. Mon action a toujours été de tenter d’informer sur les menaces de nos libertés et notamment sur la manière dont le capitalisme gouverne nos vies au travers du marketing, de la publicité, de l’injonction à la productivité, de l’exploitation des humains, de la terre et du vivant, du formatage à la concurrence, de la performance (« à s’imposer »), de la mentalité du management, de la société du spectacle Debordienne, etc,… Mon deuxième axe est celui de la création, qui intègre une partie de « spiritualité » (c’est à dire de rapport aux mondes du sensibles, des symboles, des mythes, etc…) et de recherches, informations ou culture.
Evidemment, j’essaie de penser non pas à m’adapter (et encore moins de faire « résilience »), mais à des pistes alternatives, marginales, excentriques et je pense que finalement, se placer en dehors des institutions (censeurs et diffuseurs de la pensée unique capitaliste) peut être une bonne chose.
C’est donc avec le risque permanent que des interdictions nous menacent que je vous fais part de deux expositions ce mois-ci.
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I – Centre Culturel d’Epinal
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Je souhaite continuer de m’engager et à participer à la vie locale et je fais partie d’une association intitulée Pigment’T qui présente une exposition collective au Centre Culturel d’Epinal du 19 au 24 octobre 2020. Il n’y aura donc pas de vernissage (ni de repas entre artistes qui demeurent dans mon souvenir de bons moments de convivialité, pas étonnant que le partage de nourriture est le socle commun de bien des civilisations, autre chose que du fast food livré par des auto entrepreneurs exploités (sans protections sociales) par des sociétés « french-tech » comme Uber ou Deliveroo).
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Ou ? : Centre Culturel, 4 rue Claude Gellée, Epinal, France
Quand ? : 19 au 24 octobre 2020
9h-12h et 14h-18h
(selon les heures d’ouverture vosgienne et tout ce que ça signifie)
Combien ? : Entrée libre
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J’exposerai une oeuvre : Santa Muerte.
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L’exposition parle de rêves d’artistes et le Mexique me fait rêver pas seulement pour son climat, (sans ignorer les problèmes de criminalités présents), mais pour sa culture de mélanges syncrétiques qui a su garder une grande part de « magie » et de liens aux mythes, croyances et divinités anciennes.
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Santa Muerte représente la Mort, mais on lui rend hommage pour lui demander protection et guérison (un peu comme si on essayait de soudoyer la Mort pour qu’elle ne nous emporte pas tout de suite). Tout cela dans un esprit festif et coloré, assez éloigné de la culture occidentale moderne qui rejette les représentations de la mort et tout ce qui y fait penser. Santa Muerte a aussi un lien avec les nombreuses personnes marginalisées et populaires (les pauvres, les autochtones) qui ont inspiré et modifié des croyances et des rites déjà présents (cultes indigènes antérieurs à la colonisation espagnoles catholiques). La fête des Morts mexicaine se mélange et se poursuit de la fête anglo-saxonne d’Halloween du 31 octobre jusque la Toussaint chrétienne du 2 novembre, on y construit des autels et on donne des offrandes (nourriture, bougies, fleurs, tabac,…). Aujourd’hui, il n’est pas rare que les personnes se costument ou se déguisent selon ces inspirations. La tête de mort décorée d’éléments floraux est devenue un motif très populaire. C’est ce qui a en partie inspirée ma peinture.
Il s’agit d’un sergé de coton sans châssis peint à la peinture acrylique.
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II-La fête pour Halloween à La Voute
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Je suis très contente de participer à une association située aux Vouivres pour leur fête d’Halloween.
Il s’agit d’un collectif d’artistes et d’artisans qui travaillent et exposent dans une ancienne maison rénovée : « la Voûte ». Ce que j’aime particulièrement, si ce n’est le fait de rencontrer d’autres artistes et artisans, et de participer (modestement) à tisser du lien social et associatif local est de sentir chez la plupart d’entre eux une certaine sensibilité proche de la mienne où la nature et son environnement sensible et animiste influencent le lieu. Je trouve que ce petit village vosgien est très inspirant. Ses énergies sont propices à la création et la connexion. La présence de la forêt est une grande richesse. La première fois où je suis venue ici, j’ai reçu le message que j’y reviendrai et que ce serait important. Le message s’est révélé juste.
La soirée d’Halloween sera un événement avec plusieurs activités et pour un public familial. Respect des mesures sanitaires demandé : masques et gel hydroalcoolique, distance physique.
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A cette occasion j’exposerai plusieurs toiles et quelques cartes de voeux pour préparer les fêtes de fin d’année. Vous pourrez les retrouver du 31 octobre au 30 novembre 2020.
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Je pense que pour le mois d’octobre et le thème d’Halloween, et sa symbolique de la fête des morts, pour prendre soin de nos anciens est une bonne occasion pour la présenter.
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Ou ? : La Voute, 36 Le Village, 88240 Les Voivres, France
Quand ? : samedi 31 octobre de 16h à minuit.
Du 4 au 29 novembre : Mercredi à Dimanche, de 13h30 à 18h30
Combien ? : Entrée libre