Illustration dystopique 2 La machine à bébés

Illustration dystopique 2 La machine à bébés

Retrouvez la première partie ici.
Deuxième partie

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Voici ce que j’écrivis sur les réseaux sociaux pour expliquer mon illustration :

Je peins cette illustration en décembre 2018.

La terre mérite des personnes qui la protège, pas des exploiteurs, la seule méritocratie que je respecte est celle de la terre. J essaie de dessiner ce qui me dérange a cause d un texte sur Deep Green Resistance disant qu un artiste se devait de se soumettre au combat politique… Je déteste les propositions d art engagé, trop faciles, impersonnelles, hypocrites et récupérées par les institutions donc consensuelles. Je préfère dessiner la beauté, mais j ai cette rage en moi que je dois matérialiser d une façon et je ne sais pas le faire par la violence. Au lieu de représenter la laideur du capitalisme j essaie de représenter des héroïnes qui se battent contre ce soit disant « progrès », sabotent le système répressif dans lequel un humain sensible et honnête ne peut avoir une vie décente s il n a pas les capitaux ou l esprit sociopathe de dominateur.

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Le besoin de s en prendre a la biotechnologie tant que le capitalisme ne nous y a pas encore rendu dépendant. Car ce n est pas la technologie ou l industrie que je critique mais son application par le capitalisme (la marchandisation) voire le militaire.

Ce matin j entends sur France inter que la Chine aurait mis au monde les premiers bébés génétiquement modifiés, en même temps que je faisais cette illustration, pour moi ce n est pas une simple synchronicité, car je travaille depuis plusieurs année au développement de ma sensibilité et de mes émotions dans le but d être encore plus sensible, c’est à dire de sentir l invisible et de travailler comme William Blake a un art de visions. Ces visions sont pour le moment émotionnelles et peu intelligibles par ma raison, mais je sais que ces émotions sont capables de sentir des choses (notamment l intention de certaines personnes).

On m a reproché qu on ne savait pas trop ce que voulait faire mon personnage, que c était problématique, qu il faudrait rajouter des slogans par exemple. Mais c est justement le fait de ne pas savoir, de douter, de se poser des questions qui est important, intéressant. Le fait de questionner la société est important. Il faut s opposer au prêt a penser et aux idéologies toutes faites. Si on se questionne sur « veut elle tuer des bébés ? » ou « veut elle saboter l usine a fabrication biotechnologique d humains ? Pourquoi ? » c est apporter une vision aux individus et leur proposer après leur réflexion une analyse de la situation et des propositions pour en sortir. Le monde est plus complexe que des slogans publicitaires. Questionner, douter, rechercher, trouver des réponses alternatives est plus important qu affirmer sans étudier sans « se poser de questions ».

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Critique de la bio-technologie

Je suis parti d’un article et de ce texte de Théodore Kaczynski pour orienter mon sujet vers la critique de la bio-technologie et plus particulièrement l’idée transhumaniste de créer des vagins artificiels (soit disant pour libérer la femme, alors qu’on lui prive de ce qui la distingue de l’homme : son potentiel à être une mère. L’une des rare chose que les plus sexistes des sociétés ne pouvaient lui retirer. Le transhumanisme infusé dans la publicité médiatique en faveur du transgenrisme tente d’enlever dans l’opinion publique cette particularité féminine (la maternité). Heureusement que certaines personnes transgenres voient cette récupération et ne veulent pas y être associées).

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Voici un extrait du texte :

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« 6/ Les radicaux doivent attaquer le système aux points névralgiques.

Pour travailler efficacement à l’élimination du système techno-industriel, les révolutionnaires doivent attaquer le système sur les points où il ne peut s’autoriser à céder de terrain. Ils doivent attaquer ses organes vitaux. Bien entendu lorsque je parle d’attaque je ne songe nullement à une attaque matérielle, mais exclusivement à des formes légales de contestation et de résistance.

Les organes vitaux du système sont, entre autres :

  1. L’industrie électrique. Le système est totalement dépendant de son réseau d’approvisionnement en électricité.

  2. L’industrie des communications. Le système est incapable de survivre sans moyens de communication rapide tels que le téléphone, la radio, la télévision, le courrier électronique et ce qui s’en suit.

  3. L’industrie informatique. Nous savons tous que le système s’effondrerait rapidement sans ses ordinateurs.

  4. L’industrie de la propagande. Elle comprend l’industrie des loisirs, le système éducatif, le journalisme, la publicité, les relations publiques et l’essentiel de la politique et l’industrie de la santé mentale. Le système ne peut fonctionner sans que les gens se montrent suffisamment dociles et se conforment aux comportements dont il a besoin. C’est la fonction de l’industrie de la propagande que d’enseigner aux populations ce type de pensées et de comportements.

  5. L’industrie des biotechnologies. Pour autant que je sache, le système n’est pas encore matériellement dépendant de la biotechnologie. C’est toutefois un sujet sur lequel il ne peut se permettre de céder car il revêt pour lui une importance critique, comme je vais essayer de le prouver à l’instant.

 

 

 

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« 7/ La biotechnologie pourrait être la meilleure cible pour une attaque politique.

L’industrie biotechnologique est probablement la cible la plus prometteuse sur ce terrain. Bien que les révolutions soient généralement portées par des minorités, il est fort utile d’avoir un certain degré de soutien, de sympathie ou au moins d’acquiescement de l’ensemble de la population. S’assurer de ce genre de soutient ou d’acquiescement est un des enjeux de l’action politique.

Si on menait une attaque politique sur l’industrie électrique par exemple, il serait extrêmement difficile de s’assurer quelque soutien que ce soit, en dehors d’une minorité de radicaux, parce que la plupart des gens résistent à tout changement de leur mode de vie, et particulièrement aux changements qui pourraient les gêner personnellement. C’est pourquoi peu nombreux sont ceux qui souhaiteraient renoncer à l’électricité.

Mais les gens ne se sentent pas encore aussi dépendants des biotechnologies qu’ils le sont de l’électricité. Éliminer les biotechnologies ne modifiera pas radicalement leur existence. Au contraire, il pourrait être possible de leur montrer que le développement continu des biotechnologies transformera leur mode de vie et anéantira les plus anciennes valeurs humaines. Aussi, sur ce terrain, les radicaux pourraient-ils être à même de mobiliser en leur faveur la résistance humaine naturelle au changement.

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La maternité comme humanisme et non transhumanisme

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Ici l’idée de maternité, de la capacité de la femme a pouvoir donner la vie est questionnée. Sa réappropriation par la machine (la bio-technologie) est représentée de façon froide et agressive (les pinces pour s’occuper des bébés fabriqués). La femme se réapproprie son pouvoir d’enfantement par le sabotage de la machine (représenté par le couteau). La capuche renvoie à la fois à une tenue de saboteur et à la Vierge Marie qui a donné naissance à Jésus Christ et qui est un des thèmes majeures de l’art occidental et fait ainsi parti de notre culture voire de notre inconscient collectif. Elle incarne l’image de la mère sacrée. Cette image de la déesse mère, déesse de la fertilité est bien évidemment présente dans toutes les autres cultures, sous d’autres formes et d’autres noms comme un fondement sacré de l’humanité. Sans ce pouvoir, certaines sociétés machistes pourraient reprendre le pouvoir de la femme, la rendre remplaçable par la machine, mais la femme et la mère ne sont pas que des corps reproductifs, ils sont aussi des individus nourrissant, élevant et guidant l’enfant. Ce que la machine ne peut remplacer.

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J’ai exposé ces deux illustrations lors de ma grande exposition au Centre Culturel d’Epinal en mai 2019 dans le cadre du festival de littérature de l’Imaginaire Les Imaginales.

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Illustration dystopique 1 La panthère-robot

Illustration dystopique 1 La panthère-robot

Première partie

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William Morris

Je suis très sensible à l’écologie et à la critique du capitalisme qui exploite et aliène les travailleurs, encourage les consommateurs à l’égoïsme matérialiste, extrait les ressources, pollue la terre,… En effet William Morris, artiste, auteur, socialiste (à l’origine le socialisme s’intéresse à améliorer la condition sociale des travailleurs et des ouvriers en particulier, il combat la pensée et les abus de la bourgeoisie. Par bourgeois j’entends ici ceux qui ont la mentalité de ou font la réappropriation du travail d’autrui pour son profit personnel, l’appropriation des (biens) communs comme la terre et ses extractions, l’eau, le bois, aujourd’hui la Lune ou Mars par les millionnaires Elon Musk, ceux qui pensent aux autres qu’à travers la manière de mieux les exploiter, leurs productions ou notre environnement, ceux qui gaspillent les ressources pour créer une marchandisation ou une spéculation etc. Une personne de la classe bourgeoise ne pense ou n’agit pas spécialement comme un bourgeois de même qu’une personne de milieu modeste peut avoir une mentalité de bourgeois. Le socialisme combat l’exploitation capitaliste. Depuis, le socialisme a été récupéré par le capitalisme pour l’assimiler en neutralisant son combat, il se passe la même chose avec le féminisme et aujourd’hui l’écologie), artisan de l’Angleterre de la fin du XIXème siècle, proche de la pensée de Ruskin, de l’héritage du Romantisme et des peintres préraphaélites de la première vague qui dénonçait déjà l’industrialisme bourgeois. William Morris constitue la pierre majeure à l’édifice que représente mes tendances politiques et sociales.

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Portrait de William Morris que j’ai illustré en haut à gauche et quelques livres sur ses motifs (pattern design), discours politiques et romans.
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Il étudia les mythes anciens, la sociologie contemporaine, écrivit et édita des essais et des romans et donna des conférences pour avertir des méfaits de l’industrialisation du travail qui aliène l’humain et crée des objets laids à la chaîne. Pour lui, l’humain doit s’épanouir au milieu de beaux objets non obsolescents, que chacun transmettra fièrement à ses enfants, créés par les mains d’amoureux de leur travail. L’artisanat, inspiré des guildes du Moyen-Age était très important et il fut le plus actif représentant du mouvement Art & Craft, qui influença par la suite le style Art Nouveau. Il écrivit des romans inspirées de textes antiques et médiévaux (L’Énéide de Virgile, L’Odyssée d’Homère, le poème épique anglo-saxon Beowulf, Old French romances ) et des saga islandaises qu’il traduisit («  Völsunga Saga » pour renouer avec l’épopée mythique déjà en vogue avec le pré-Romantisme un siècle avant inspiré par Ossian. (Les modes ne sont pas linéaires, mais plutôt cycliques et contemporaines d’autres modes plus ou moins opposées). Ces romans replaçaient le sens du sacré et de la nature au premier plan et ont inspiré des auteurs comme J.R. Tolkien et ensuite le style littéraire de la Fantasy (qui fut ensuite réapproprié par le capitalisme qu’il dénonçait). Dans le seigneur des anneaux, J.R. Tolkien décrit la Comté, village des hobbits fait de prairies verdoyantes, de potagers et de petits paysans comme fut l’Angleterre avant son industrialisation par les routes et les usines polluantes. A l’opposée, il dresse le portrait de Saroumane, esprit du rouage et du métal levant des armées d’orcs aliénés travaillant avec des machines et créant des armes en avalant les arbres et la forêt pour les remplacer par une terre stérile d’où émane des fumées noires toxiques. C’est la métaphore du monde techno-industriel et du mal (Saroumane devient aliéné par la rancoeur, la conquête et le matérialisme dans le Silmarillion) cherchant à envahir la terre. Le marketing, c’est à dire le capitalisme, a transformé une œuvre dénonçant de façon évidente l’industrialisme, en marchandise devenue culte pour des consommateurs perpétuant ce que Tolkien détestait. On encourage même les fans à récupérer eux-mêmes les œuvres en bannissant leurs auteurs (Lovecraft, J.K. Rowlings,…). William Morris s’inspirait du passé et tentait de construire le futur dans des conférences (« comment nous pourrions vivre ») ou des romans d’anticipation (« Nouvelles de Nulle Part »).

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L’anticipation

Vivre mieux, pour la majorité des humains et du vivant autour d’eux (ce qui les environne, c’est à dire), est une question qui m’obsède. Pourquoi est ce que je souffre ? D’où viens-je, ou vais-je ? Se poser ces questions et chercher telles les pérégrinations des héros mythiques sont ce qui nous permet de devenir des adultes, le commencement de l’humain accompli. C’est l’archétype du roman de chevalerie, la quête personnelle de chaque individu vers un être plus adulte, plus responsable, plus accompli. Il est sain d’écouter ses pensées intérieures, aussi noires peuvent elles nous sembler (ou sembler à la société qui rejette toute obscurité et lui préfère la médication, le rejet ou la destruction des émotions) et de construire une voie pour que nos actes puissent se réaliser dans une certaine harmonie avec notre environnement. Hélas le chemin est difficile tant les obstacles sont nombreux, mais ce qui importe est de tracer son propre sillon, celui qui nous mènera au coeur du labyrinthe initiatique, c’est à dire au coeur de nous-même. Etre un individu est important pour rester intègre (l’individualisme philosophique n’est ni l’égoïsme ni le nombrilisme mais la capacité à rester maître de soi-même au sein d’une communauté ou non, j’écrirai une note prochaine sur le sujet).

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Comme dirait Michel Onfray, on peut vivre dans cette société en tentant de cultiver son propre potager dans son coin, mais est ce que cela ralentira le monde horrible que les capitalistes dominants nous imposent ? Non. Alors c’est difficile, mais il faut aussi, pouvoir rester debout, fort, courageux et enraciné face à cette réalité pénible qui extermine le vivant à coups de spams publicitaires chargés de personnages colorés et souriants. Aussi mignons et bienveillants peuvent ils se prétendre, ils ne sont pas nos amis.

Imaginer le futur est important. De nombreux auteurs de sciences-fiction ou de cyberpunk nous ont averti des dangers qui guettaient la société. 1984 d’Orwell ne nous montre pas qu’il avait tout anticipé, mais montre que nous n’écoutions pas ses avertissements. Nul besoin d’être devin pour comprendre les intentions de ceux qui en ont les moyens (Elon Musk, Jeff Bezos, les GAFA…). La manière dont ils exploitent leurs travailleurs et se servent de leurs consommateurs révèlent qu’ils n’ont rien d’humanistes, alors pourquoi croire qu’ils vont nous apporter la technologie pour sauver le monde ?

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Deep Green Resistance

Ces dernières années (été 2018), j’ai trouvé du réconfort intellectuel et des réponses dans le mouvement écologistes Deep Green Resistance. J’apprécie beaucoup leurs positions qui m’ont permis d’interroger ma vision du monde. Je suis nourrie de leur combat, mais pour autant existent aussi de fortes contradictions entre nos visions (ça ne sert à rien de les expliquer ici). Il y a beaucoup plus de choses qui nous rassemblent que de choses qui nous divisent. Et je trouve cela important d’écouter des opinions, même quand on ne les partage pas toutes entièrement.

Je suis d’ailleurs très inspirée par des textes de Théodore Kaczynski, et encore une fois je ne partage pas tout ce qu’il dit (je travaille sur le féminin sacrée, l’émotion, la sensibilité,… (chez la femme comme chez l’homme) contrairement aux choses qu’il défendait).

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Un article de DGR expliquait que c’était impardonnable si on était artiste et qu’on ne mettait pas notre art au service du combat écologique (de destruction de la société industrielle).

Mais en des temps comme ceux-là, pour un artiste, ne pas consacrer ses talents et ses énergies à la création d’armes de résistance culturelle est une trahison de la plus haute magnitude, un signe de mépris envers la vie elle-même. C’est impardonnable ».

. Pourtant, au fond de moi, je suis une personne pacifiste et j’aime dessiner ce qui est beau à mon goût, c’est à dire sombre, doux, mélancolique, romantique. Mon art n’a pas le style de l’art engagé conventionnel. Ce que je dessine est plus proche du Romantisme et du contemporain « pop-surréalisme ». Pourtant le Romantisme constitue en son essence une critique de la société industrielle, seulement c’est peut être trop « conceptuel ». L’idée de ce que je me fais du style engagé, (alors que je me sens moi même engagé) est un style niais, naïf et bourgeois. Je n’aime pas les « chansons engagés », le « street art engagé », je trouve ça souvent pauvre artistiquement et complaisant et ça ne subvertit rien. Cela décore les salons des riches bobos quand une médaille du bien-pensant ne leur suffit plus.

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Je préfère dessiner le beau comme des motifs de William Morris (qui est en soi un combat à mener contre un monde laid) plutôt que le laid qui dénonce (malheureusement une grande partie de la gauche politique associe le « beau » (c’est à dire l’ensemble du travail subjectif et technique que des artistes ont consacré pendant toutes leurs vies à construire, réfléchir, étudier, peindre et transmettre pour atteindre un sens esthétique supérieur et harmonieux, incluant divers débats et querelles millénaires pour les transcender et y ajouter la philosophie de l’incarnation de l’auteur, souvent maudit par ses contemporains matérialistes et peu sensibles) comme quelque chose d’offensant car « maîtrisant » ce qu’ils ont étudié et pratiqué mieux que ceux qui ne l’ont ni étudié ni pratiqué, le maître étant une figure « réactionnaire et fasciste » impliquant une hiérarchie (à combattre à gauche) ou une manifestation de la civilisation (à combattre chez les écologistes radicaux – qui m’inspirent néanmoins, refusant les communautarismes partisans). Lire ma note sur ce sujet. Mais je me suis mise au défi (c’est horrible d’écrire avec le vocabulaire du capitalisme) de réfléchir à créer des illustrations plus éloquentes quant à mes critiques du monde industriel et bio-technologique que les capitalistes nous imposent (à coups de marketing et produits « doudou » rassurants notre nombrilisme d’enfant client roi).

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Résistante contre le monde à venir

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Je voulais donc ensuite peindre une autre (voir partie 2) héroïne du futur, en l’imaginant conduire une panthère blanche robotique (vu que la société industrielle aura tué tous les animaux et le vivant), coiffée du bonnet frigien des esclaves antiques affranchis repris par des révolutionnaires du XVIIIème siècle. Leur combat étant malheureusement récupéré par la classe bourgeoise et n’ayant en rien arrangé le sort du peuple, si ce n’est le rendre encore plus dépendant du travail industriel, continuellement réprimé par la République.
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Cette héroïne combat sous un étendard de résistance face à la dictature technologique écocide. J’ai utilisé un symbole que j’ai construit à partir de symbole Vénusien et Neptunien pour charger l’idée de l’Art comme combat en étendard.

J’ai exposé ces deux illustrations lors de ma grande exposition au Centre Culturel d’Epinal en mai 2019 dans le cadre du festival de littérature de l’Imaginaire Les Imaginales.

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What’s the fuck ?

What’s the fuck ?
Si mon esprit contestataire vous donne de l’urticaire, ne lisez pas ce qui suit.
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Je repensais à l’attitude d’un homme envers moi, cela n’avait rien de personnel, mais avait tout de même un air de machisme aimant réduire un certain type de femmes. Celles qui tentent d’avancer malgré qu’on les rabaisse sans cesse, celles qui veulent rester féminines et sensibles malgré la médiocrité et la vulgarité dans laquelle on souhaite les remettre. Car là, on veut bien les encourager à rester à cette place.
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Un clown raté avait fait mine de m’envoyer un projectile au visage, alors que je passais pour m’occuper de mon stand devant lequel il s’était placé. Ce stand m’avait demandé beaucoup de préparation et de stress et m’avait rendu physiquement fébrile. Ce danger de projectile dans mes nouvelles lunettes (m’empêchant de bien voir) m’avait énervée et j’avais brandi un doigt d’honneur sous les hués du petit groupe qui s’était établi là. Je trouvais cela assez « punk et rock’n roll », mais apparemment pas le « punk et rock’n roll » de rigueur, celui qu’on achète en boutique, made in China.
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Ce qui est choquant n’est pas de voir une femme manifester son désaccord par un doigt d’honneur quand un homme fait mine de l’agresser gratuitement, mais d’approuver un homme à pouvoir en toute légitimité populaire humilier publiquement une femme sans consentement ou faire mine de l’agresser « pour la blague ».
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Certains se sentiront sans doute choqués que l’on puisse montrer cela à des enfants. Oui, choqués de montrer aux enfants qu’une femme puisse répondre, sans violence physique, mais par un doigt, à une simulation d’agression. « Une femme ne fait pas ces gestes déplacés, un homme a plus le droit. » En revanche pour eux ce n’est pas du tout choquant de montrer aux enfants et de perpétrer l’image qu’un homme puisse agresser une femme ou lui imposer des blagues, généralement beaufs, invariablement pour l’écraser.
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De ce fait, certaines femmes, qui aimeraient pouvoir affirmer leur féminité, leur sensibilité, voire leur délicatesse savent que non, elles doivent en permanence jouer les guerrières. Il ne faudrait pas que pour l’égalité des hommes et des femmes, ces dernières s’accaparent les injonctions des hommes, comme le « courage, la force, etc… », qui obligerait donc aux femmes d’être toutes des femmes fortes.  Car si on ne se montre pas « forte », on « appelle » soit disant à ce genre d’actes déplacés. Une asiatique à lunette habillée en robe et à la carrure d’adolescente, faut dire qu’elle provoque un peu et qu’elle cherche forcément à être une cible.
Sauf que je revendique le droit d’être forte si je le veux mais tout autant vulnérable, douce ou sensible selon mes humeurs et mes choix. Je rêve de ne pas être en permanence sur mes gardes, je rêve de pouvoir sourire sans qu’on interprète cela comme un signe d’autorisation ou d’invitation à me faire importuné, je rêve de porter des jupes en dentelles et des petites chaussures à talon, sauf que je sais que je me fais moins emmerder si je porte des rangers et des treillis, là où d’autres femmes mettent des survêtements de sport. Souvent certaines de ces femmes aimeraient pouvoir assumer une certaine féminité et ce qui se produit souvent est qu’elles sont les complices des bourreaux en jalousant et réprimant celles qui osent l’élégance ou l’insouciance.
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Quant aux femmes qui aiment être importunées ou soumises. Je respecte leurs choix, souvent elles savent maîtriser la situation, mais ce n’est pas le cas pour toutes et elles ne devraient pas avoir à imposer leurs fantasmes. C’est pour cela que je ne leur impose pas les miens, aussi romantiques et mièvres peuvent ils leur paraître, car je veux respecter cette multiplicité, cette complexité féminine qui fait que nous sommes toutes différentes, mais que nous n’avons pas à être les jouets, si ce n’est non consentie, du premier homme qui passe.
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J’hésite à faire des illustrations sur ce thème. Je pourrais les décliner en T shirt, qu’en pensez vous ?
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J’espère que j’en déçois certains ou certaines, qui sur un malentendu m’imaginaient serviable ou pensaient qu’avec mes yeux bridés, je devais ma soumission aux français. Ma règle reste que je respecte ceux qui me respecte et fuck ceux qui me cherchent des ennuis. Ce n’est pas juste une posture personnelle, visant à défendre mon existence, c’est aussi suivre une utopie de princesse où chacun, et surtout les hommes se sentant dans leur droit, seraient éduqués à ne pas importuner les autres, ou les regarder de haut en bas comme s’ils étaient des alien.
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D’ailleurs à toi, qui me regardait ainsi hier, et à toutes celles et ceux qui ne savent pas quoi faire en présence d’un individu, aussi bizarre puisse t’il lui sembler, un simple « bonjour » fait l’affaire. Vous pouvez même l’enseigner à vos enfants.
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Illustration – Westworld

Illustration – Westworld
Westworld tribute :
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Cette illustration est actuellement exposée à la galerie d Bailli d’Epinal, jusqu’au 30 août 2017.
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Généralement, quand je partage mes idées, cela agace quantité de monde à un point assez important. J’ai l’habitude et sachez que si vous n’êtes pas d’accord avec moi, c’est que vous me détestez déjà alors ne faisons pas dans la langue de bois et l’hypocrisie. Ne soyons pas amis. De plus, j’expose ma vision subjective et mes réflexions personnelles de la série Westworld, je ne prétends pas que c’est la vraie vision unique que tout le monde doit avoir, et je refuse que quelqu’un prétende détenir la vérité sous prétexte que je dise que ce n’est que ma vision. (à force de trainer sur facebook, je mets trop en garde le lecteur)
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séries
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J’ai souvent eu un discours sévère sur les séries, le problème principal pour moi est l’aspect chronophage. Quant à la télévision, je suis contente d’avoir été sevrée très tôt (à 15 ans quand je suis allée en internat pour mes études d’arts appliqués), alors que j’ai grandi dans un milieu populaire où la télévision épargnait la conversation et devait être allumée H24. Bien que je sois heureuse d’avoir grandi avec le club Dorothée, qui m’a ouvert sur la culture nippone, j’ai beaucoup de dégoût aujourd’hui vis à vis de ce média. Je n’ai pas de télévision et quand j’entends la télévision des voisins (ou quand je suis invitée chez des gens et qu’ils l’allument), j’ai réellement la nausée, cela me rappelle de mauvais souvenirs, mon enfance où mes parents étaient collés devant des débilités qui font passer « Hélène et les garçons » pour de la philosophie. Aujourd’hui (avec mon regard d’adulte) je trouve que la télévision véhicule des injonctions sociales et sexistes sur comment doit être une personne, et qui fait que les personnes conditionnées à ce médias me demandent souvent pourquoi je ne dessine pas de jolies filles qui sourient, comme si les présentatrices étaient la norme. On préfère critiquer la Haute Couture et ses mannequins très minces, alors que la télévision avec ces sourires étincelants,  ces aisselles épilées, ces litres de fond de teint sur toutes les personnes, femmes ou hommes, cette cadence de mots, diarrhée verbale qui semble faire l’apologie de la cocaïne, ses idées aliénantes devrait être un repos pour les braves travailleurs. Car il faut être quelqu’un de bien et se lever tôt, pour passer sa journée devant la télévision. Beau programme de la part de tous ces passifs qui adorent critiquer les artistes, les auteurs ou les lecteurs qui pour eux « ne font rien de leur vie » (dixit ma famille). Cela dit, passons au sujet.
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Business 
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Je regarde parfois des séries via internet, les studios investissent de plus en plus d’argent dedans, de gros producteurs, réalisateurs et acteurs s’investissent et créent parfois de belles idées. Visuellement, c’est le lieu où se crée les nouveautés graphiques (avec le cinéma et le jeu vidéo). C’est du gros business qui recrute, l’avenir de l’emploi car le divertissement, qui est d’ailleurs un des sujet de Westworld, est de plus en plus demandé dans une société où les riches s’enrichissent et s’ennuient d’avoir trop d’argent, et sont de gros consommateurs d’expériences censées leur apporter une personnalité plus trépidante que celle du voisin venant soulager leur oisiveté. Et les pauvres s’appauvrissent, je ne vous apprend rien.
Dans cette industrie, il peut s’avérer difficile d’être libre, mais plus il y a de personnes, d’auteurs, plus il y a d’idées qui parfois réussissent à traverser les codes de la censure. (Le gentil est gentil, il véhicule une image positive mais reste cool car il crie des jurons, le méchant est méchant, mais il perd ou devient gentil grâce à la force de l’amour, etc…).
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Tout cela pour parler d’une série en particulier.
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Westworld
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J’ai récemment regardé Westworld, la série réalisée par Jonathan Nolan et Lisa Joy, et j’ai plutôt bien aimé.
Bien que j’ai trouvé qu’il y avait des choses qui m’aurait surtout touché étant plus jeune, j’ai eu un contentement suffisant au niveau émotionnel.
Certes on pourrait trouver des choses « tirées par les cheveux », ou voir de grosses ficelles mais j’ai réussi à aimer certains personnages.
Au début je me suis laissée piéger en trouvant les scènes et les personnages très lisses et j’ai vite compris qu’ils étaient ainsi programmés pour être mieux abusés.
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Très vite, je me suis identifiée au personnage de Dolores. Oui parce qu’on peut s’identifier à des personnages pour leur caractère et non pour leur couleurs de cheveux ou leur physique. Certaines personnes, notamment mon copain ne partage pas ce « plaisir » d’identification à un personnage. Certaines personnes ne sont pas faite pour ça, mais il comprend que je le sois plutôt sensiblement.
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J’ai également aimé le personnage de l’homme en noir. Finalement ça ressemble beaucoup à ce que je fais, une partie lumineuse et amoureuse et une partie sombre et désabusée. Je n’ai pas encore atteint le désir de tuer des gens (ou des « hôtes »), mais j’y travaille.
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Dolorès
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Parlons de Dolores. Dès les premières paroles de la série, on voit qu’elle répète un discours soit disant positif sur la manière de voir le monde. « Je choisis de voir la beauté du monde. » On a tout de suite le sentiment qu’elle n’a pas du connaître beaucoup de galères ou ne cherche pas trop ce que cache les choses qu’on nous présente pour proférer de pareilles naïvetés. Alors évidemment c’est mon interprétation, mais je conçois que certaines personnes peuvent se dire que d’emblée, elle est sur le bon chemin.
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(à ce stade il y a un peu de spoile)
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Son personnage doit probablement énerver certaines femmes qui préfèrent les caractères forts, voire guerriers, avec un fort tempérament. Je pense que c’est pour ça qu’ils ont créé le personnage de Maeve, qui a besoin de d’avantage prendre les choses en main et de s’interroger sur ce qui se cache derrière les choses, et pourtant, même ce tempérament n’est en fait qu’un programme, dont elle refuse l’idée. (Tout ça pour être rattrapée par son instinct maternelle… -_- ).
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Dolorès est une jeune fille qui vit dans une ferme avec ses parents et qui aime peindre la nature. Elle est gentille, douce, avec de belles boucles blondes, une robe presque modeste et elle se soucie des autres. Elle fait un peu ce qu’on lui dit. J’ai trouvé que l’actrice Eva Rachelle Wood « jouait bien », car je me souviens de son jeu de reine des vampires de Louisiane dans True Blood et elle incarnait bien cette identité aussi.
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Pourtant son créateur lui parle en secret, il lui lit Alice au Pays des Merveilles, il l’observe et aimerait voir jusqu’où une créature androïde pourrait aller, est ce qu’une conscience pourrait elle naitre ? Faut il écrire un programme, ou discuter avec elle ? Créer des bugs pour que l’étincelle d’intelligence artificielle se déploit et atteigne son but (remplacer l’humain, trop bête, seulement intéressé par le divertissement destructeur).
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Identification
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Je me retrouve dans sa fragilité, sa douceur, son amour pour la peinture, la nature et les animaux, sa façon de tomber amoureuse. Elle semble lunaire car émotionnelle, et vénusienne. Je me retrouve aussi dans ce conditionnement à créer des êtres incapables de prendre une arme à feu, sans défense mais présente pour satisfaire les fantasmes des touristes, on peut la torturer, la baiser, la tuer de tant de manière. Elle a été créé pour cela, peut être même qu’on pourrait croire qu’elle aime pleurer, sinon pourquoi le ferait elle ? Mais cette souffrance n’est peut être pas seulement pour le plaisir de pervers narcissiques mais aussi la clé pour elle, d’atteindre une certaine conscience. D’où son prénom Dolores qui renvoie à la douleur. La douleur, le chagrin, notamment lié à la perte d’un être chers, comme la femme qui s’est suicidée de l’homme en noir est souvent un facteur déclencheur.
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Dolorisme
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Dans la vraie vie, j’ai souvent cru en cette idée, mais je l’ai ensuite délaissé, convaincue que s’il m’était arrivée plus de choses positives, j’aurai eu plus de portes ouvertes et moins de blocage. A chacun et à chaque période son interprétation. La mienne n’a pas toujours été ce qu’elle est maintenant. J’ai aussi été conditionnée à répondre aux besoins et désirs des autres, en me répétant que c’était par la douleur que j’arriverai à me dépasser. Je ne savais pas me défendre et j’étais attirée par les connards. Ca parait illogique pour quelqu’un qui aspire à une certaine tranquillité et épanouissement. Ca ne m’a mené qu’à une perte de temps terrible, à faire passer les autres en premier et à ne pas m’imposer à tel point que cela en est difficile pour m’épanouir professionnellement, mais j’ai décidé d’y remédier, d’être une entrepreneuse égoïste avec un sale caractère. Et je pense qu’à 35 ans je peux m’accorder d’exister pour moi. La tendance doloriste voire la philosophie est partout. Ceux qui la dictent font semblant d’appliquer ces mêmes règles à eux même mais ne font que profiter des plus sensibles et des plus honnêtes.
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Le dolorisme ou la philosophie faisant croire que par la douleur nous nous épanouissons accompagne souvent certaines religions ou autre processus de contrôle de la population comme le communisme ou le capitalisme, qui enseigne au citoyen le sens du sacrifice et le renoncement pour garder les postes et les emplois de rêves aux copains ou autres arrivistes de la caste des nantis et éviter la remise en question des dominants. Comme je l’ai déjà dit, la douleur peut être une voie pour certains, à certains moments, mais s’ils l’imposent aux autres, cela en devient pervers.
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Je n’ai pas toujours pensé ainsi, peut être est ce juste aussi une histoire d’époque. Avant (et encore maintenant) j’adorais Crash et Videodrome de Cronenberg ou Hellraiser, mais peut être prenais je ces thèmes un peu trop au premier degré. Gloire à la chair ! La question de la douleur est un thème sur lequel j’ai beaucoup travaillé (appréciant les actionnistes viennois, les modern primitif, le medical art, etc). La douleur infligée par soi même, plutôt que par autrui, oui mais si la douleur infligée par soi même vient d’une autorité supérieure (la mode (BDSM par exemple), la société, la religion, Arnold dans Westworld), est ce de la liberté, quel poids a t’elle etc… Ce sont des questions intéressantes, qui démontre qu’il reste difficile d’avoir un avis tranché sur un sujet sans pouvoir le développer (coucou twitter).
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Westworld
Debbie Harris dans Videodrome
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Me concernant je refuse qu’une personne me domine sans mon consentement. Je lutte pour affirmer que bien qu’étant une femme, métissée asiatique, je ne suis pas une servante, ni une distraction exotique ou une prostituée à bon prix. Et c’est incroyable de devoir lutter tous les jours encore pour nos droits quand tous les jours on tente de nous imposer plus de devoirs. Tout le monde ne ressent pas ça, n’est pas exposé à cela, mais c’est une réalité qui concerne beaucoup de personnes, beaucoup de femmes, d’hommes, qui sous le coup des injonctions dont j’ai parlé plus haut, devraient soit disant être les servants des dominants (ceux qui nous dirigent, patron, politiciens) ou autres dominateurs (ceux qui veulent nous diriger par la force, souvent des hommes) ou manipulateurs (dominateurs passifs, lâches souvent des femmes).
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Recherche et conscience de son identité/ Un labyrinthe
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Revenons à Dolorès. Le jeu est de pendre conscience de ce qu’elle est, de son identité, de sa conscience pour enfin être libre; libre de choisir ses choix, sa vie, peut être son comportement. Ce jeu est le jeu du labyrinthe, elle rêve, dans ses rêveries elle entend une voix, elle ignore à qui appartient cette voix qui la pousse à aller plus loin, à chercher autre chose que ce monde. Cette voix est celle de son créateur, peut être est ce un programme, mais quand elle arrive au centre du labyrinthe, elle comprend que c’est sa propre voix, sa conscience. Elle s’est souvenue de ses anciennes vies et comprend la mise en scène du monde dans lequel elle vit.
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Labyrinthe de la capitale de Chartres.
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Ainsi, elle ressemble à Alice, et court après un personnage pour traverser des mondes ou des situations ou des personnes qui ne sont pas tout à fait réels. Le rapport aux différents mondes, rêvés, virtuels, réels, leur définition rappelle qu’on vit dans des certitudes étroites qui nous rassure au risque de plonger dans des abîmes effrayants.
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Chaque hôte  a son propre labyrinthe pour aller vers sa conscience, celui de Maeve est la souffrance liée à la mort de sa fille.
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Le labyrinthe n’est pas fait pour l’homme en noir, c’est ce qu’on lui dit, mais il cherche également à comprendre ce qui se cache derrière les apparences, il rêve d’une dimension parallèle. Lui aussi a perdu sa candeur, il passe du chapeau blanc au chapeau noir et sa rencontre avec Dolores m’a beaucoup émue.
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Bugs
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Comme je l’ai déjà dit, les hôtes semblent changer leur scénario à cause de dysfonctionnements, ces derniers sont ils programmés ou viennent ils de faits extérieurs (une photo ?, une phrase ?  » Ces plaisirs violents ont toujours des fins violentes « ) ou viennent ils d’eux même ?
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Il faut savoir observer avec attention les « bugs », les dysfonctionnements qui participent à déconstruire mon conditionnement mental (ma manière de penser, d’être, d’interagir, etc…), mais sans que cela passe par la douleur, comme je l’ai longtemps cru et comme je l’explique plus haut. J’ai parfois besoin de ces coups d’électricité mental voire esthétique pour réussir à m’éloigner de la notion de norme qui m’oppresse. Un choc esthétique est parfois une brèche permettant de nous ouvrir vers une réalité plus étendue, ou augmentée pour utiliser l’expression de « réalité augmentée », qui semble encore à ce point une réalité diminuée ,mais qui donne accès néanmoins à quelque chose. (Cette coupure dans la réalité à travers l’imagination est quelque chose que je peux rechercher via le jeu de rôle).
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Je me sens très fortement programmée à être un citoyen sérieux, sans cesse abusé, élevée à servir, être gentille et docile. Dès que je quitte ce scénario, on me le fait payer chers, quand pour certains il n’y a aucune conséquence. Rappelez vous le célèbre mensonge  » Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. … ». J’aimerai tenter de briser cette séquence (« loop »). C’est pour ça que je suis souvent intéressée par le travail d’artistes assez radicaux voire trash qui me mettent à la fois mal à l’aise et m’excite intellectuellement, car ça me dit qu’il existe « autre chose ». Un autre chose auquel j’aimerai avoir accès, quelque chose qui est naturel ou simple pour certains mais qui est douloureusement compliqué pour moi. Chacun ses luttes internes et ses facilités. Je ressens la jalousie des gens, pensant que tout est facile pour moi, je ne sais pas s’ils pensent cela de tout le monde ou si je devrais le prendre personnellement, en tout cas j’observe que généralement, on jouit à m’en faire baver. Heureusement j’ai réussi à me programmer pour entrer dans ce jeu et aimer combattre mes ennemis. Tout n’est que programme, devenez maître de votre propre code.
Pour revenir aux artistes inspirants, je repense au projet TOPY et Psychic TV et met en relation le thème de la télévision, le média de masse, le contrôle de masse, qui aujourd’hui est largement véhiculé dans les séries, les jeux vidéos ou virtuels, à l’instar du parc de Westworld, si on peut parler de virtuel. C’est ce que semble rechercher l’homme en noir en partie, une réalité plus réelle, des choses qui nous atteignent réellement, encore une fois la douleur (le risque d’être réellement blessé par les hôtes – androids), mais pourquoi pas de la part d’autres personnages ou spectateurs l’empathie pour ces « hôtes ». On peut introduire des bugs via les séries, en faire du matériel qui « réveille » certaines personnes plus sensibles à ce changement. D’où également mon intérêt pour la magie, chaos ou autres.
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psychic TV
PTV
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De nombreux thèmes
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J’ai pris cette série par le thème de la conscience, la conscience de soi et du monde qui nous entoure, comprendre les règles du jeu. Evidemment, il y a d’autres axes, celles de la technologie, de l’évolution exponentielle de celle ci car nous vivons dans une époque du risque de non retour (à avant la société des robots intelligents), de la société de loisir pour riches, vivre des frissons sans danger, la question de l’intelligence artificielle, de la confrontation humains – IA, des sentiments, du besoin d’évasion ou de conquête, la liberté, la souffrance comme clé vers la conscience, des religions (les humains qui gèrent le parc sont parfois comparés à des dieux ou bien « la petite voix intérieure que l’on entend » vient elle de nous, de notre créateur, d’un ange, d’un dieu ?), écouter sa propre voix/voie ou une voie supérieure qu’on entend, etc…
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Ce que j’attends de la saison 2 est d’être surprise donc de ne rien attendre, toutefois, j’avais bien aimé l’idée de pouvoir hacker ce jeu, la quête de l’homme en noir. Après tout de nombreux hôtes se souviennent. Qui sont les personnages avec des cornes que l’on prend pour les hommes de Wyatt, etc… ?
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Voilà, ce n’est pas la série du siècle mais comme vous pouvez le voir elle m’a fait réfléchir, ce qui est toujours bon à prendre pour quiconque, même pour les robots.
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Illustration
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Mon illustration est réalisée à l’aquarelle, avec quelques traits à l’encre de Chine, sur du papier A3, 300gr/m². J’ai utilisé des images de la série avec le personnage de Dolorès jouée par Eva Rachel Wood. Je n’ai pas pour habitude de dessiner des femmes avec un physique répondant aux canons populaires américains (visage rond, bouche pulpeuse, forte poitrine, pose et regard sexy…), car j’aime dessiner des visages ou des silhouettes qui m’inspirent et me poussent à les dessiner (peut être ai je une vision trop hétérosexuelle de la femme, non réduite à un objet de plaisir) incarnée d’ailleurs par la plupart des mannequins de mode, qui répugnent la majorité des gens (on me demande souvent pourquoi je dessine ce genre de femmes, certains pensent que je ne fais que des autoportraits peut être parce que je dessine des visages « longs et fins » – ce sujet pourrait être développé dans une note entière) (pour savoir ce qu’en pense la plupart des personnes sur le physique des mannequins, il suffit d’aller sur une page facebook de Haute Couture et de lire les commentaires à l’intention de ces dernières).
Si vous êtes intéressé par le processus de cette illustration, je vous invite à visionner ma vidéo qui en dévoile un peu plus.